Très bon rythme, suspense bien pesé, malgré une chute un peu trop facile
Parmi la foule de polars qui hantent les écrans coréens ces temps-ci, Seven Days est l'un des rares qui s'en sort convenablement. En effet, le scénario, sans être complètement tiré par les cheveux, se veut assez chargé tout en restant crédible, même si on regrette une chute un peu improbable et facile. Seven Days vogue également sur la vague de Voice of a Murderer, qui racontait également une histoire d'enlèvement (vraie celle-ci). Mais autant dans ce dernier, la chute était connue à l'avance (la victime était un célèbre journaliste), le film de Won Shin-Yeon s'attache plus à nous emmener dans le suspense (limite de temps déclarée dans le titre même pour mettre la pression) et le danger pour l'avocate, jusqu'à un point qui permettrait de faire un parallèle avec un polar français récent (mais qu'on ne citera pas pour ne pas dévoiler la fin du film). Won Shin-Yeon avait déjà réussi un sacré coup avec son thriller cynique Bloody Aria et il remet le couvert ici grâce à une réalisation biens rythmée et un montage vif. À noter également l'excellente prestation de Kim Yu-Jin qui était plutôt absente des écrans coréens ces derniers temps, affairée sur les petits écrans du monde entier. Elle est également très bien secondée par Park Hee-Sun et Kim Mi-Suk, et une foule de second rôles intéressants évitant la caricature. Bref, très bon polar, si ce n'est la chute au tribunal un peu poussée, et une scène finale dispensable.
Running Woman
Il aurait été intéressant de voir, quel traitement aurait infligé le scénariste-devenu-réalisateur-pour-un-court-laps-de-temps Yun Je-gu à sa propre histoire. Il avait commencé à mettre lui-même son histoire en images avec dans le rôle principal Kim Seon-ah ("S-Diary") avant que la production ne lui soit brusquement rétiré des mains fin 2006.
C'est finalement Won Shin-yeon ("The Wig", "Bloody Aria"), qui récupère le bébé; un réalisateur, qui n'en veut et qui écope – au passage – de l'actrice Kim Yun-Jin, qui – depuis sa furtive apparition dans le blockbuster "Shiri" a atteint une notoriété internationale en apparaissant dans la série américaine "Lost".
"7 days" transpire ainsi l'influence américaine, depuis un scénario fourre-tout, en passant par une mise en scène tape-à-l'œil entre un épisode de "CSI" et "24 heures chrono", que n'aurait certainement pas renie Michael Bay et son héroïne, toute prête à reprendre son personnage pour le remake américain d'ores et déjà annoncé.
"7 Days" vaut ce qu'il vaut. Surfant sur le récent succès du "Voice of murderer" bien plus mollasson, il ne s'agit ni plus, ni moins d'une mega-production dans le plus pur style hollywoodien. L'intrigue ne s'embarrasse ainsi d'aucun raccourci scénaristique, le procès torché en 48 heures chrono est très peu crédible et il n'est qu'à applaudir des deux mains la capacité de l'héroïne de démêler le vrai du faux en un temps record, tout en courant la ville de long en large en ne pensant qu'au salut de sa fille. Bravo. Kim Yun-Jin porte d'ailleurs le film à bout de bras, même si dans le feu de l'action, son personnage reste finalement que très peu attachant.
Au moins la course contre la montre est parfaitement représentée par la réalisation ultra-nerveuse de son réalisateur. Un simple coup d'œil sur une montre est ainsi représentée par au moins cinq plans / cadrages différents. Si l'héroïne est à bout de souffle, le spectateur- lui – termine avec une rétine légèrement foulée à force de s'empêcher de cligner de l'œil pour ne surtout rater le moindre indice. En fait, il se produit tout l'exact contraire de "The Chaser": alors que ce dernier – plus faiblard !!! – aurait franchement mérité une mise en scène plus nerveuse pour dissimuler ses carences scénaristiques et longs passages à vide, "7 Days" aurait mérité une camera plus posée pour permettre de se familiariser avec les lieux, les personnages et les nombreux détails, qui échappent parfois à la bonne compréhension lors d'une première vision.
Mis à part ce détail, ainsi que les carences propres à tout blockbuster, "7 Days" remplit parfaitement son cahier de charges et ce jusqu'au haletant dénouement (bien que j'aurai personnellement préféré rester sur une note plus pessimiste).
Du déjà vu...
Un énième film coréen sur le thème du kidnaping. Rien de nouveau dans celui-ci, si ce n'est le procès à gagner pour l'avocate pour sauver sa fille. La réalisation n'est pas mauvaise, tout comme la photo qui est bien travaillée... mais voilà, des films comme ça il y en a un par mois en Corée, et on commence sévèrement à se lasser. De plus, l'actrice principale est assez peu crédible, tout comme la deuxième moitié du film qui est vraiment tirée par les cheveux, par besoin de procurer quelques surprises supplémentaires.
JAMAIS LE SPECTATEUR N'AURAIT PU IMAGINER QUE LE RÉALISATEUR DES TRÈS RÉUSSIS 'THE WIG' (LA PERRUQUE) ET SURTOUT 'A BLOODY ARIA' PUISSE À CE POINT SE PLANTER !
Dés l'introduction Won Shin-Yeon montre au spectateur toute la virtuosité de son talent derrière la caméra. Qu'à cela ne tienne. En revanche là où le bas blesse - et ce à l'instar d'un autre film de rapt d'enfant (Voice of Murderer) : cela concerne le jeu de l'actrice principale Kim Yun-Jin (vue dans Yesterday et, parait-il, connue du grand public pour son rôle dans la série ricaine Lost). C'est simple, elle est cons-ta-mment en SURJEU ! Le spectateur voit à l'écran une actrice qui joue la peur, la colère, la surprise, bref peu importe, le problème est que l'on ne voit jamais le personnage à l'écran, mais une femme qui grimace. Elle ne sait pas jouer (est-elle aussi mauvaise que cela dans Lost?). Difficile à présent de rentrer dans le film...
En fait le spectateur n'y entre jamais vraiment, la faute principalement à une très mauvaise direction d'acteurs et surtout à l'actrice principale, encore elle, qui hélas est présente dans toutes les scènes du film ou presque. En revanche les 3-4 dernières minutes sont plutôt pas mal, l'absence de Kim Yun-Jin à l'écran aidant (quand on pense qu'elle a été récompensée meilleure actrice pour ce rôle, c'est à n'y rien comprendre). 1,75 points pour la maitrise formelle de Seven Days, c'est cher payé.
À noter que Seven Days aurait été acheté par Hollywood et ce seulement deux jours après sa sortie dans les salles coréennes. Pour une fois qu'un remake d'un film 'étranger' récent s'avère être des plus utiles (à condition cette fois d'engager de vrais bons acteurs, particulièrement pour le personnage principal, c'est la moindre des choses me semble t-il - n'est-ce pas monsieur Won Shin-Yeon ou les producteurs), ça vaut certainement la peine d'être signalé.
La rançon
malgré la rythmique un peu folle (genre Tony Scott) 7 days reste un bon thriller, s'il s'était tourné un peu plus vers le polar, il aurait sans aucun dout gagné en conviction. Beaucoup d'effets faciles, des rebondissements pas toujours judicieux mais 7 days sort quand même un peu du lot (faute de concurrence ces derniers temps.)