Ordell Robbie | 1 | Remake aussi terne et formaté que le pire du blockbuster US. |
Ghost Dog | 0.75 | Artillerie (trop) lourde |
Bonne nouvelle, ce Samurai Commando version 2005 ne se contente pas d’être un simple remake du GI Samourai de 1979, mais s’en inspire pour inventer une pseudo-suite : une remontée dans le temps a déjà eu lieu quelques temps auparavant, et les militaires des temps modernes se sont alliés depuis 2 ans à un clan de samourais pour prendre le pouvoir sur le Japon du XVIème siècle. Un autre commando des temps modernes, équipé de chars et d’hélicos, est donc dépêché sur place pour sauver ce qui peut l’être encore, à commencer par l’écriture de l’Histoire.
Malheureusement, le réalisateur Tezuka Masaaki, spécialiste des Godzilla et autres Mothra, n’a semble-t-il retenu de l’excellente série B originelle que son délicieux anachronisme, dont il use et abuse en filmant à profusion des samourais armés par exemple de mitraillettes ou de bazookas. Le scénario qui aurait pu être intéressant et approfondi se perd dans une sorte de bouillie sans nom et sans aucun souci de logique ou de crédibilité ; tout est trop industriel, trop formaté, trop mal joué, trop blockbuster pour retenir l’attention. Y a-t-il un seul personnage qui ne soit pas qu’une caricature ? Y a-t-il un seul thème, dont le choix pourtant ne manque pas (destinée, Histoire, conditions de vie, pouvoir, ambition,…), qui ne soit pas noyé sous un déluge d’effets spéciaux horribles et de poncifs éculés ? Car voir pour la 1572ème fois un gars se faire tirer dessus avant de se relever en exhibant le gilet pare-balle qui lui a sauvé la vie, ou encore subir un énième compte-à-rebours digital qui s’arrête quelques secondes avant la fin, cela tire vers le (très) bas n’importe quel film, allant même jusqu’au ridicule lors de la scène finale du garde-à-vous général…
Cette suite/remake était attendue, possédait un gros budget, mais a été mise à tord ente les mains d’un metteur en scène incapable de sortir du carcan qui lui tendait les bras dans ce genre de production, celui du conformisme et du « vite fait mal fait ». Le résultat donne certes envie de remonter dans le temps, mais juste pour s’arrêter dans les années 70/80, période où l’on savait encore faire des séries B efficaces et avec un vrai fond.