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Sayew
les avis de Cinemasie
1 critiques: 2/5
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4 critiques: 2.94/5
Laborieuse initiation
Sayew est le portrait trop sage d’une jeune fille trop sage qui, du haut de ses 20 ans, cultive le paradoxe étrange d’écrire des histoires érotiques pour un journal masculin tout en se désintéressant de la bagatelle, sale et repoussante dans la réalité. Sayew, c’est le genre de film qui parle de sexe du début à la fin, mais qui semble bridé par la censure et qui ne l’évoque que hors champ ou par allusions. C’est aussi le genre de films SPOILERS qui baigne son héroïne dans le monde du sexe tout en concluant son propos par une ode à l’amour éternel et à la vie de famille FIN SPOILERS. Un brin moralisateur donc, et pas franchement réjouissant du point de vue du rythme et de la rigolade – on est à l’exact opposé de la puissance comique d’un American Pie, Sayew se contente d’accumuler les scènes de pseudo-initiation dans un climat légèrement onirique mais un peu naïf aussi (observer caché dans un placard un couple faire l’amour, rêvasser à des baisers volés et regarder horrifié un film X pour la première fois, c’est peut-être crédible à 14 ans, mais un peu moins à 20 ans…).
Pour un tel sujet, on aurait aimé un peu plus de fantaisie, de folie, mais malheureusement, dès qu’une scène semble basculer dans l’inattendu, elle est tout de suite coupée pour enchaîner avec la suivante. Dommage, car l’actrice principale, sorte de Harry Potter pas débrouillarde, parvient parfois à relever la fadeur de la mise en scène et des acteurs secondaires.
Encore quelques efforts
Ce n'est pas ce que j'ai vu de pire parmis les films thaïs, mais il faudra probablement encore quelque années d'expérience avant qu'ils nous sortent des comédies dignes de ce nom.
A voir, à l'occasion...
Fantasmes
"Sayew" semblait se situer dans la droite lignée des nombreuses comédies coquines à envahir les cinémas thaïs dans les années 2000's suite au mega-succès des productions américaines telles que "American Pie". Souvent pour le pire ("O'Lucky Man"; "Sin Sisters"), "Sayew" surprend par le ton finalement très sérieux. Peu de blagues scabreuses, mais plutôt le conte initiatique d'une jeune femme - garçon manqué - qui passe son temps à écrire des histoires coquines pour un pendant thaï du magazine "Playboy", alors qu'elle ne connaît strictement rien à l'amour. Bientôt fustigée par les critiques de son rédacteur en chef d'oncle, elle décide d'explorer davantage les voies impénétrables de l'érotisme.
Si les blagues sont parfois faciles et très peu hilarantes, elles évitent pourtant de donner dans le cliché éculé du genre. L'héroïne est véritablement en quête de l'amour, pas encore sortie de l'innocence de son adolescence et totalement naïve en question de tout ce qui concerne le sexe. Le sérieux du propos est d'ailleurs renforcé par la mise en parallèle continu du soulèvement populaire du "Mai Noir" en 1992. S'il manque toujours une certaine maturité et profondeur nécessaire aux jeunes réalisateurs thaïs (dont il s'agit - de surcroît - d'un premier film), leurs intentions sont pourtant forcément louables et le résultat non dénué de charme. Le seul point noir serait effectivement l afin foncièrement guimauve, qui détruit quelque peu toute la construction précédente et semble vouloir condamner le genre érotique en lui-même en s'appuyant sur des valeurs conservatrices traditionnelles puériles. D'où sans aucun doute une raison de son échec au box-office - à trop vouloir renier le genre et le public tout en vendant le titre pour ce qu'il n'est pas, il est passé à côté de tout son public potentiel.
Sans ce dernier faux-pas, il reste pourtant une charmante comédie avec de nombreux moments - et une héroïne - touchants, se plaçant largement au-dessus de la moyenne d'autres productions thaïs. Des premiers pas d'un couple de réalisateurs à suivre de très près - pourvu qu'on leur accorde une seconde chance pour asseoir leur particulier univers.