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3.34/5
Samsara
les avis de Cinemasie
3 critiques: 3.42/5
vos avis
14 critiques: 3.46/5
A contre-pied
Satisfaire 1000 désirs ou n’en dominer qu’1 seul… Tel est le dilemme qui habite Tashi, et par delà lui, tout être humain sur cette Terre. Moine tibétain ayant suivi une éducation religieuse marquée par un projet de fin d’études de 3 ans en méditation dans une grotte isolée de l’Himalaya, son apparition à l’écran rappelle d’autres films sur la spiritualité bouddhique comme Kundun, Himalaya, l'enfance d'un chef, Sept ans au Tibet ou Little Buddha. Mais curieusement, alors que les occidentaux traitent du sujet avec un (trop ?) grand respect, les népalais ou indiens semblent vouloir dynamiter l’image d’Epinal que le reste du monde a de leur culture avec des films comme La Coupe et ce Samsara. Ainsi, ce moine apparemment sans histoires n’a pas, même au bout de 3 ans de solitude, réussi à maîtriser ses désirs de femme, et ne cesse d’en faire des rêves érotiques « que même les draps s’en souviennent ». Alors, contre toute attente et malgré les menaces des anciens (cf. cette magnifique scène de gravures-hologrammes), il décide de s’enquérir de la Vérité à l’épreuve de la réalité du monde en travaillant, se mariant et en ayant des enfants.
Il est rare de parler de spiritualité au Cinéma, et encore plus rare de voir une œuvre consacrée à un homme qui décide de se rebeller contre une éducation religieuse pourtant débutée dès l’enfance. En faisant ce choix, Tashi va pourtant plus apprendre sur la vie et sur lui que s’il l’avait consacrée à la méditation : affrontements violents avec des paysans concurrents, tentation de tromper sa femme, lâcheté et égoïsme, il sera confronté à tous ces sentiments tellement humains sans pouvoir pour autant les considérer avec la lucidité qui devrait être sienne après tant d’années… C’est cela la véritable force de Samsara : au-delà des somptueux paysages du Nord de l’Inde, de l’originalité des situations décrites et de la bande-son planante du français Cyril Morin, c’est l’Universel que parvient à atteindre Pan Nalin pour son premier film de fiction en prenant à contre-pied tout ce que l’on pouvait attendre de convenu sur le Bouddhisme. Et ça, c’est suffisamment exceptionnel pour être souligné.
Réflexion et contemplation au menu de cette coproduction originale
Samsara réussit à réunir deux qualités dans le même récit : satisfaire les sens avec de beaux paysages (et accessoirement de belles créatures, rahh Christy), mais aussi stimuler notre neurone avec un récit philosophique ainsi que la découverte d'une culture inconnue. Ceux qui ne craignent pas les rythmes langoureux ni l'absence de coups de feux y trouveront de l'intérêt.
L'une des qualités principales du film est de savoir mettre en valeur ce dont il parle sans se mettre en valeur lui-même. La réalisation très simple magnifie les paysages splendides de cette région de l'Inde, non sans faire preuve d'idées savoureuses de temps en temps (voir la naissance du bébé). Mais jamais d'effets tapageurs, de tentatives d'ajouter du style ou de montrer la virtuosité du réalisateur. C'est du vrai cinéma, au service de son propos. De même, l'histoire en elle-même ne cherche pas à être trop explicative et ne juge jamais. C'est au spectateur de lire entre les lignes. Evidemment, les thèmes ne sont qu'exposés, pas analysés ou expliqués. Mais cela permet d'éviter un film trop engagé, comme certains films religieux peuvent l'être.
Autre attrait du film, la découverte d'une culture qui nous est étrangère. Le film ne s'intéresse pas qu'à la religion bouddhiste, mais plutôt à cette région du monde. Evidemment, les us et coutumes des bouddhistes nous semblent plus intéressants que ceux des paysans. On s'étonne donc de leur mode de vie, mais sans que cela implique un discours religieux. C'est déjà un bon point. De plus, le film se montre plus philosophique que religieux, puisque c'est le parcours initiatique de quelqu'un qui veut savoir exactement ce que sont les choses auxquelles il doit renoncer. Evidemment, cette découverte du monde se montre moins intéressante que ce qui l'a précédé, ou encore que les doutes du personnage. Mais le récit est bien construit, et franchit les étapes (amour, famille, travail) de manière assez convainquante.
Quant aux interprètes, tous inconnus sauf évidemment Christy Chung, ils sont convainquants. L'acteur principal avait pourtant fort à faire avec un personnage qui est en quelque sorte un enfant mais avec la capacité de réflexion d'un adulte. Il découvre le monde comme un enfant peut le faire, mais sans son innocence. L'acteur doit donc à la fois faire transparaître l'émotion de la découverte, mais aussi la profondeur de sa réflexion. Tâche dont il s'acquiert plutôt bien. Quant à la belle Christy, on ne s'étonne plus de la voir élargir sa carrière hors de HK, et on apprécie qu'elle mette à nouveau sa plastique au service d'un film qui montre les corps pour autre chose que le tiroir caisse.
Autre point à souligner, le film démontre que des collaborations entre pays peuvent fonctionner. Difficile de définir Samsara comme un film indien. On trouve évidemment beaucoup d'indoux dans l'équipe, mais la langue est le tibétain (ou une de ses variantes), on trouve des français dans l'équipe technique, une actrice chinoise, etc, etc... Le film échappe donc à un style en particulier mais sans être fouilli non plus.
Au final, on tient ici un film original, sur une région originale. Les questions que le film soulève sont très pertinentes et dépassent largement le cadre de la seule religion bouddhiste. Les personnes qui veulent que le cinéma les fassent aussi réfléchir devraient apprécier. Les autres pourront se satisfaire des paysages de la belle histoire d'amour du film.
Une superbe fable philosophique
Non content de parler du bouddhisme, le film est une réflexion sur la quête de soi, la justesse de nos choix et des passions qui nous déchirent. A chacun de suivre la voie qui lui semble juste. C'est incontestablement un film superbe, d'une grandeur intense.
C. Cheung est excellente dans son rôle au passage.
Reste à signaler qq scènes d'amour (et c'est vraiment d'amour dont il s'agit, c'est pas de scène de fesses dont on traite ici) d'une sensualité très grande (à voir avec sa copine, effet garanti)
A voir (en plus les paysages et les musiques sont d'une beauté...)
zen
Pan Nalin joint l'utile à l'agréable en nous offrant un film sur les questions essentielles et existentielles à l'origine du boudhisme, où l'on peut contempler de magnifiques paysages, mais aussi la superbe plastique des actrices. Plus qu'une jolie carte postale, c'est un film situationniste de la pensée boudhiste, qui invite les spectateurs à méditer ou à débattre, "à se remettre en question". Beau et sensible.
L'oeuvre de Dieu, la part du Diable...
Grande question évoquée par un "fan du ciné Asie" récemment sur un site : il avait l'impression, que le cinéma asiatique devenait de plus en plus "commercial" et qu'il n'y trouvait plus son bonheur...
Pour moi, il faudrait déjà définir le mot "commercial"; puis il n'y a pas plus commecial que le "gros" du cinéma asiatique et ce depuis longtemps : le ciné HK n'a depuis toujours qu'à déplacer les foules et de rentabiliser au maximum les films; que ce soit par les adaptations de légèndes ou d'opéras chinois dans les années 50 et 60; par l'art martial et les grosses comédies dans les années 70 et 80. Sans parler du cinéma érotique, voire porno dans la grande déferlante mondiale des années '70 et les "formules à succès" (innombrables séquelles, usure jusqu'à la corde d'un "filon" comme le kung-fu parodique ou les heroic bloodshed", etc).
Le cinéma indien est un autre exemple, poussé à l'extrême, d'un cinéma l'on ne peut plus commercial, où un genre ne cesse d'être exploité depuis des décennies.
En revanche, le cinéma d'auteur ou d'art et essai est rare et la plupart du temps "sponsorisé" par des co-productions ou pays friands de ce cinéma; des producteurs recherchent donc avant tout un filon commercial, avant de confier de l'argent à un "artiste" pour qu'il crée. Wong-Kar-Wai est l'un de ceux, qui en profitent le plus aujourd'hui; "Hero" de Zhang Yimou est un autre exemple parfait (et pervers) d'une exploitation commerciale : donner des moyens pour re-créer l'effet "Tigre et Dragon" (autre co-prod' de son temps).
J'éprouve donc des sentiments mélangés à l'égard de "Samsara"; d'une part le film est certes magnifique et gagnait à être monté et "créé" (7 ans de préparation tout de même...); mais d'autre part, le film est bien trop "propret" et conforme à une attente occidentale pour avoir une vie propre. Du coup, l'oeuvre est trop in-aboutie pour moi, la présentation par moments trop carricatural, les acteurs bien trop beaux pour être vrai. Image, lumière et mise en scène sont travaillés à la perfection et je regrette de n'avoir pu voir le film sur un grand écran (il y gagne très certainement en magnificience); mais bien des aspects sont élucidés (la dureté d'une vie rurale à plus de 4500m d'altitude; les jeux de pouvoirs entre "riches" et "exploités"; l'intrusion d'une vie "occidentalisé/mondialisé" jusque dans le dernier des recoins de ce globe...), bien des tournures scénaristiques trop "lissés" pour ne pas rémuer le spectateur et de le laisser baigné dans une sorte de festin visuel, bien-être cocooneux.
"Vivre" de Zhang Yimou, que l'on pourrait rapprocher de ce film autant par son aspect visuel, que par rapport au traitement d'une "tranche de vie" ciblé à un même public, est allé bien au-délà des limites imposées.
C'est pour cela, que je ne le classe pas parmi les meilleurs du genre, mais le reverrai non sans déplaisir...
Un très beau film, envoutant et magique.
Je trouve l'histoire très bien écrite, les personnages sont assez creusés, et le héros est plutôt interessant. Ce personnage remet vraiment en question l'éducation des moines bouddhistes ( et pas forcément de manière volontaire), et on sent vraiment le combat qui se mène dans sa tête et dans son coeur, c'est quelqu'un de torturé, et cela dès sa première apparition, alors même qu'il est encore moine.
L'acteur (Shawn Ku il me semble) est assez bon dans ce rôle, sa prestation n'est pas linéaire du tout, on suit ses "péripéties" en s'attachant. Le personnage de Christy Chung risque de surprendre. Ses premières apparitions laissent l'impression d'une femme de grand caractère, alors qu'elle restera sur l'ensemble du film plutôt effacée, jusqu'à SA scène, dans laquelle elle crève la pellicule et nous donne toute la mesure de son talent. Sa prestation est magnifique, et la voit passer passer avec bonheur de la tristesse refoulée à l'explosion pleine de dignité et de grâce de la dernière scène. Son personnage est bien plus intéressant qu'on pourrait le croire, et il m'a fallu un certain temps pour prendre conscience du grant talent avec lequel elle l'interprète tout le long du film.
Sans elle, le film aurait été radicalement différent, en ce sens qu'un tel rôle n'est pas à la portée de n'importe quelle actrice. Il y a une actrice hindoue (qui aime se pendre.....) qui elle par contre fait vraiment actrice hollywoodienne, que ce soit dans son jeu, ou même physiquement, dommage. On y perd un peu en réalisme. Les paysages participent grandement à l'émerveillement provoqué, bercés harmonieusement par la musique réellement splendide. Le compositeur Cyril Morin a fait un travail remarquable et inoubliable, et la musique est l'un de personnages importants du film. Bien que le film soit assez long, je n'ai pas vu le temps passer, et j'ai beaucoup apprécié, la fin ouverte peut laisser sur sa faim, mais je trouve qu'elle donne plus de force à l'ensemble, voir même de cohérence.
A noter des scènes érotiques plutôt particulières (les suggestions des dessins du moine et la pendaison...) dont l'ambiance frôle le malsain (pas par le contenu, mais vraiment l'ambiance en elle même, de part son traitement) et une scène d'amour très émouvante. Un film unique, particulier, qui dégage quelque chose de fort et que je conseille vivement.
ENVOUTANT ET TRES BIEN FILME
A découvrir. Rien que pour la beauté des lieux
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