Sucrerie colorée
"Z'êtes prêtes les filles? Faut y aller, ça chauffe en ville!!"
Sakura Wars, c’est « Joe les paillettes » dans un univers Steampunk chaleureux et multicolore. Le concept est complètement fantaisiste, jugez plutôt même s’il est innocent d’après Donald : des monstres de type alienoïdes volants attaquent régulièrement la ville de Tokyo, et ce sont les membres d’une troupe de théâtre/cabaret appelée la « Compagnie des Fleurs » (sic !) qui vont repousser les envahisseurs à l’aide de leurs robots planqués au sous-sol. Après une alerte, on a droit à une scène de « traaaansfert ! » de cinq bonnes minutes, où tous les pistons et rouages divers et variés nous sont montrés pour le lancement des robots, le tout noyant un peu l’urgence de l’action par un rituel show-bizz du pompier très classe mais en contrepartie très long. Pas bien grave, les extraterrestres fument un clope en attendant et le feu a la bienséance de ne pas se propager trop vite en ville... On s’en fout, c’est joli et annonce un peu le Steamboy d'Otomo, dans ce même registre steampunk.
Pour la team (pas punk) et ses actions, c’est du Sailor Moon’s like, et rien qu’à voir la tronche des robots, on sait qu’on n’aura pas droit à un Patlabor 12 reloaded-boosted, ni à du Macross 3 ½ bis-ter. Les trucs ont volontairement un look de mini-Goldorak ascendance Coccinelle via le mecha design sympa de TAKEUCHI Atsushi, et bien qu’un peu trop court par rapport aux possibilités du climax, le fight de fin arrache pas mal et les charcutages d’aliens par les différentes techniques des robots sont bien poilants. Les déplacements des machines sont chouettes et font penser à ceux du dernier Appleseed en date, en attendant encore la tuerie ultime en la matière, mais déjà les Productions IG ont accompli là un bien beau travail sur l'animation. Il est par contre difficile de véritablement s’attacher aux personnages, même s’ils bénéficient d’un très bon chara design de MATSUBARA Hidenori nous présentant là des méchants Kawajiresques en diable, Sakura Wars reste malgré tout le film de la série qui s’évertue, comme les autres films de ce type, à caser les nombreux personnages en même pas 1h30 de métrage...
Enfin, on peut noter un imbroglio aux relents parfois gays dans toute cette joyeuse troupe d’artistes, l’impression finale étant qu’on a vu Priscilla folle du désert et ses cops zigouiller de l’extraterrestre belliqueux dans la joie et la bonne humeur. Tout ceci achève de faire de Sakura Wars une sucrerie appréciable qu’on aurait tort de dénigrer, malgré toutefois un happy end à rallonge adressé en premier lieu aux adeptes de la série.