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The Runaway Pistol

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 2.38/5

vos avis

7 critiques: 2.39/5

visiteurnote
Sébastien 3.75
Nicolas D. 1.5
Manolo 2
Iron Monkey 0.75
el sinior canard 2
chronofixer 4.5
Bastian Meiresonne 2.25


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Cochon de concept.

Pourquoi faut-il que, devant l’énoncé de chaque film à concept, on se dise : « ah, ça peut-être pas mal, y’a de l’idée ? » Une idée qui attire les producteurs, ici Andrew Lau, et les spectateurs. Y’a de l’idée certes, mais 99% du temps, c’est une mauvaise idée, et pourtant on continue à se faire avoir. Dans Runaway Pistol de Lam Wah Chuen, le concept est de suivre un flingue, qui passe de propriétaire en propriétaire à Hong-Kong. On se rend vite compte que le concept aurait pu fonctionner et captiver si les différents propriétaires successifs de l’arme avaient un véritable lien entre eux dans le cadre d’un récit plus vaste que ce chaque saynète (correspondant à chaque propriétaire) peut laisser supposer, mais aussi plus concentré : qu’il y ait en fait un fil général narratif qui compose le film, une véritable intrigue dont le flingue serait en fait l’instance subjective qui nous permet d’assister à tel endroit à tel moment au déroulement de l’histoire. Le flingue prendrait le rôle du monteur en quelque sorte : celui qui, dans la fabula, va choisir les scènes à garder pour le film, par le seul critère de sa présence. Mais dans Runaway Pistol, on passe sans arrêt du coq-à-l’âne. Le flingue passe de mains en mains, vite, beaucoup trop vite. Toutes les dix minutes environ. C’est un fabuleux pari que de nous forcer à nous attacher à des personnages pendant une poignée de minutes avant de s’en débarrasser. Le film y échoue complètement, car l’aventure de ce flingue sent beaucoup trop l’arbitraire. L’arme ne passe que dans des mains de losers. Dès qu’ils en font l’acquisition, le plus souvent en le trouvant par hasard, on sent que soit ils en feront une mauvaise utilisation dans la mesure où ils n’ont aucune expérience avec les armes, il va vite leur arriver une merde soit de toute façon parce qu’ils ont tous tellement des looks de losers. Les personnages ne sont absolument pas attachants, et on se contente d’attendre le prochain propriétaire en espérant que lui fera une utilisation plus passionnante du flingue. Le concept ne marche pas, mais en plus le film agace franchement pour trois autres raisons : 1. Le flingue ne représente jamais un objet de désir, ni un objet de fascination, ni un objet d’effroi, alors que la plupart du temps ses propriétaires éphémères n’en ont jamais eu un entre les mains. Le flingue n’est même pas le cœur de la scène ou de chaque saynète. De très (trop) nombreuses fois, les scènes se déroulent sans que le pistolet ne joue un rôle particulier. On assiste à cette saynète parce que le protagoniste a acquis par hasard un flingue, ça permet de remplir 10 minutes de film, puis on passe à autre chose. Or, il me semble que la présence d’une arme dans une scène, donc d’un engin qui peut tuer, est suffisant pour doter la scène d’un enjeu relativement important. Dans Runaway Pistol, le flingue est relégué au stade de simple accessoire qui permet de faire le liant. 2. Autre point énervant, le réalisateur ne tient même pas son concept jusqu’au bout. Des fois, on suit des personnages qui n’ont pas l’arme en leur possession, mais qui sont plus ou moins reliés à certains de ses propriétaires éphémères. Est-ce que ces scènes injustifiées dans le cadre du concept, le sont dans le cadre du récit ? Ben, pas tellement. Dans la mesure où l’on n’arrête pas de zapper d’une saynète à l’autre, ces scènes « extérieures » ne font que ralentir les historiettes qui n’ont de toute façon pas le temps d’être développés. Le réalisateur tente de sortir de cette logique de zapping à la fin, lorsque la présentatrice télé qu’on voyait régulièrement sur toutes les télés casées dans chaque plan, voit son fils kidnappé par les derniers propriétaires du flingue. Mais les circonstances du kidnapping et le lien découvert subitement entre l’enfant et la présentatrice paraissent tellement improbables, ou aléatoires, que l’on y croît moyen et qu’on pense surtout à un coup de force scénaristique qui permet de boucler le film. Et boucler le film de manière curieuse, car le flingue est carrément absent du final, sans qu’il ait eu droit à sa scène de fin. On ne sait ce que devient le flingue, centre névralgique du récit, et en plus narrateur de l'histoire (cf 3). 3. L’autre grande idée de Runaway Pistol était de faire parler en voix off, forcément, le flingue qui nous raconterait sa vie. Pourquoi pas ? On a déjà eu des bouquins avec un pénis en narrateur, donc un flingue, ça peut être au moins autant intéressant. Mais dans la mesure où le flingue n’a qu’un rôle presque secondaire dans pas mal de scènes, et qu’il est même absent de certaines, l’idée est vouée à l’échec, et de toute façon utilisée de façon trop sporadique. Au début il se présente avec lourdeur dans un effet du style « devinez qui parle ? Hé, c’est pas le type que vous voyez à l’écran, mais c’est ce qu’il a dans la main: le flingue ». A la fin, comble du ridicule, il nous délivre une pitoyable leçon de morale comme quoi il y aurait d’un côté des bons tireurs, qui tirent pour de bonnes raisons mais toujours à contrecœur, et de l’autre des mauvais tireurs, des salauds quoi, qui tirent sur les enfants. Même que le flingue, quand on le force à tirer sur des enfants, eh bien il est pas content et il se venge en logeant une balle dans la jambe de son propriétaire : ça s’appelle un accident. Il reste pas grand chose pour nous intéresser au film. Peut-être une utilisation crade, à la va comme je te pousse de la caméra, qui capte des bribes de Hong Kong pas forcément sous son avantage, mais qui paraissent authentiques. On voit Hong Kong sous son aspect le moins glamour et le moins mis en scène (ruelles dégueulasses, toilettes publiques, chambres de passe), et force est de constater que la ville est rarement montrée sous un jour aussi peu désirable dans le cinéma HK, car même les bas fonds y sont souvent stylisés et donc rendus intrigants donc désirables. De même les personnages, tous ces losers en puissance au pouvoir de séduction quasiment nul, ce qui n’est vraiment pas fréquent à HK, et aux vies anodines, appartiennent à des catégories peu visibles dans le cinéma HK. Vision noire et sans concessions car la génération EST noire et sans concessions. La jaquette proclame que Runaway Pistol est un film « about our generation ». Peut-être que si Lam Wah Chuen avait laissé tomber son concept à la con pour se consacrer à une tentative de portrait authentique, honnête et jamais vu de sa ville, il aurait pu accoucher d’une œuvre marquante pour la nouvelle génération de cinéastes Hong Kongais.

18 juin 2003
par Nicolas D.


'Putain de vie de merde'

Sacré concept que de reprendre la technique d'un Wong Kar-Wai ou d'un Fruit Chan, histoire de faire fun et de montrer comme tout est pourri dans ce monde cruel. Techniquement c'est assez réussi, mais quant à l'intérêt de la chose, ça laisse franchement perplexe. Il faut franchement savoir se positionner lorsque l'on s'attaque à des sujets graves. Si c'est pour se faire son clip de frimeur pour montrer l'immontrable, ça laisse tout de suite plus interrogatif sur le quoi du pourquoi. Le concept de base en lui-même est plutôt original et pouvait laisser présager le meilleur quant au déroulement de l'oeuvre. Suivre l'itinéraire d'un pistolet philosophe (!) passant de mains en mains était en soi une idée plutôt intéressante si le réalisateur avait continuer dans son idée de base, c'est à dire faire dans le spectacle décousu et frappadingue à la Too Many Ways To Be Number One par exemple. technique à l'appui il aurait pu s'en donner à coeur joie, même dans l'ultra-violence gratuite et la scatologie viscérale. Ca aurait certainement bien passé, tellement c'eut été axé second degré. Manque de bol, Lam Wah Chuen se fait sa critique sociale de la société arguant du fait qu'il est un mec cool qui filme des images schocking parce qu'il a la classe. Faut savoir se positionner au bout d'un moment. Quand Fruit Chan parle des maux de la société, il sait parfois devenir sobre et capter la petite étincelle qui va rallumer la flamme de la vie, autrement dit il sait capter l'espoir dans le désespoir, même s'il est illusoire et éphémère. Quand Wong Kar-Wai fait trembler une caméra, c'est pour éviter de froisser la peau tendue de la délicieuse Michelle Reis, ou pour accélérer le concept de violence visuelle qui n'importe que pour ses effets. Ce Lam Wah Chuen est un réalisateur qui semble douer pour filmer du schocking, il ne va pas tarder à rejoindre la clique de son producteur occasionnelle dans le néant artistique et la manière de filmer tout et n'importe quoi histoire de faire tendance. Après on ira reprocher à Park Chan-Wook de faire voir, ou a Joel Schumacher d'être un ..., un quoi déjà ?

20 août 2004
par Iron Monkey


Mémoires d'un gun

Concept ambitieux et intéressant que celui de décrire la dérive des hommes au travers des pensées d'un pistolet,qui au fur et à mesure des évenements,change de mains,n'apportant que malheur et désespoir. Problème: à trop vouloir analyser les choses,le film tombe très rapidement dans une espèce de léthargie contemplative,qui ne sauve pas les rare bonnes idées présentedans le scénario. Encore un peu plus et ce foutu gun vous aurait raconté comment,devant "Runaway pistol" j'ai fini par me mettre une balle!

10 janvier 2005
par el sinior canard


quelques lourdeurs pardonnées à la vue du film dans sa totalité

je ne m'attendais pas à autant de scènes de violence crue voire malsaine mais mis à part certaines un peu gratuites elles sont justifiées. on peut y trouver plein de défauts mais franchement j'ai vraiment accroché. de plus visuellement c'est très sympa à défaut d''être très original.

24 mars 2004
par chronofixer


Yeux de revolver

Concept totalement inabouti d'un objet faisant la transition entre différentes histoires; non seulement les différents épisodes ne sont sans aucun grand intérêt, mais le message du film se noie dans une prétention stylistique sans résonance. Dommage, car toutes les qualités du premier film de Kenneth Bi (truculent portrait de personnages, une belle inventivité; des effets au service d'une histoire) se transforment toutes ici en leur inverse : la courte durée et les stéréotypes ne permettent aucune véritable identification aux protagonistes, les idées originales sont rares et les quelques effets de style sont de la pure esbroufe. De plus, noyant son film dans un pessimisme immature concernant tous les malheurs de la terre, Bi ne propose pour unique solution que la violence pour aller à leur encontre. Dommage également, que Hong Kong ne soit - contrairement à son premier film - davantage exploitée, surtout que le cadre urbain se prêtait à merveille aux différentes histoires. Une déception de la part d'un rare nouveau talent indépendant du cinéma hongkongais.

07 avril 2006
par Bastian Meiresonne


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