Avoiiiir un bon copain
"... voilà ce qu'il y a de meilleur au moooonde (...) unis mains dans la main, à chaque secoooonde" (
chanson de Henri Garat, 1931).
RRR, ou la hype 2022 qui aura supplanté l'attente d'
Avatar 2 chez nombre de cinéphiles, en particulier les fanas du ciné HK. C'est justifié tant action bigger than life, cascades inédites galvanisantes,
heroic bloodshed feeling, rythme plein d'allant et idées à la pelle nourissent cet ofni trois heures durant. Le tout en conservant les ingrédients et condiments indiens : amour, injustice, musique, danse, drame (je pique cette dernière tournure à un forumeur anonyme, elle est belle).
Astec et Ordell m'ont aiguillé vers RRR. J'y allais à reculons, rarement emballé par ce cinéma, préférant encore vivoter autant que faire se peut dans mes 90's HK. J'avais déjà vu la différence entre le cinéma Bollywood chatoyant et le Kollywood tamoul (très fun, moins chantant, plus bourrin, plus court, mais par trop bordélique). Le Tollywood télougou je découvre, épaté, en même que de "nouveaux" acteurs - je cause pour ma pomme - aussi doués que charismatiques.
Comment raccrocher ça à ce que l'on connaît ? Rajamouli = le Tsui Hark indien, me suggère-t-on ? Pourquoi pas. Je vois le truc
The Blade avec ces deux guerriers aux prises avec un chaos trouvant parfois son origine dans un acte féminin.
OUATIC aussi, évidemment, avec ce même rapport au colonialisme. Mais TH a lui réalisé un
OUATIC 2 qui tempère un possible propos propagandiste. Je doute que le
RRR 2 déjà annoncé propose ces mêmes nuances vu l'élan patriotique final du 1, même si l'ensemble est, je l'avoue, nettement plus digeste et malin qu'un truc chinois genre
La brigade des 800 ou le coréen
Battleship Island. Tous deux sont formellement chiadés, mais le patriotisme y est si balourd qu'il gâche tout.
Le pied de nez après s'être autant torché le cul avec l'Empire british serait d'ailleurs pour SS Rajamouli de tourner un James Bond.
Le nouveau John Woo ? Davantage, avec cette bromance qu'on nous propose. Chang Cheh surtout je dirais de fait, le taux de testostérone étant élevé, sans oublier l'évident Sammo Hung dont les envolées nationalistes étaient aussi palpables dans son très sympa
Blade of Fury.
Tout ça, c'est pour les références personnelles, réflexe premier lié à la découverte, mais c'est réducteur tant le film impressionne sur tous les plans.
Il s'est passé quelque chose d'extrêmement rafraichissant, oui. Ajoutons à cela un chouette score - je murmure encore souvent le thème principal - une mise en scène homogène et une excellente gestion des super-ralentis, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Mon petit neveu, qui par ailleurs a adoré, m'a dit "t'enlèves les ralentis, le film dure une heure de moins !" Pas faux, mais ce serait beaucoup moins cool. A confirmer par la suite.
Eega et
Baahubali asap.