Ichi, ni, san ! Rock'n'rooooooooooooooooolll !
Rockers, grand succès de 2003 dans les salles japonaises, a une apparence de varietoche commerciale mais s'avère une charmante surprise.
Takanori Jinnai raconte sa jeunesse comme chanteur d’un groupe de rock qui a pour principal fierté de jouer plus vite que les autres. Pour le reste, sa genèse est un ensemble de références dont la principale est les Stones (la rencontre magique guitariste génial / chanteur malin). Le rock, c’est des tripes et du son, Rockers remplit déjà ce contrat-là : le groupe a une présence ahurissante, les détails savoureux sont distillés en permanence, LA fille est mimi à souhait, c'est aussi fun que
Waterboys. Pour donner le ton, voici la grande poésie d'un de leur tube:
"Tu peux te pomponner pour moi, ça ne m’intéresse pas / Tout ce que je veux, c’est coucher avec toi / Tu peux faire des caprices ou te pendre à mon cou / Peu importe tout ça / Je veux coucher avec toi." Mais il y a plus : quand l’attitude punk rencontre la pose japonaise, cet art du défi derrière les masques, cela fait passer la théâtralité la plus énorme. Les prouesses scéniques deviennent surréalistes : soudainement, quand les spectateurs se prennent trop de sueur et de postillons, ils ouvrent en rythme des parapluies roses et bleus et Rockers bascule dans un monde paradisiaque ou seul le rock fait loi.