Un thriller vénal passable
Il n’y a que 3 causes possibles pour un meurtre : la richesse, la propriété et… les femmes.
Red the Dark Side est symptomatique de l’occidentalisation progressive du cinéma indien, au fur et à mesure de l’ouverture économique de ce pays sur le monde. Certains standards se retrouvent en effet dans ce petit thriller, qui ressemble plus au Feu de Glace de Chen Kaige qu’à DDLJ : une durée dans la norme (1h40), l’abandon des scènes dansées, et même une tentative encore très prude (pour combien de temps ?) de sensualité et de passages « chauds ».
Comme souvent en Inde, le scénario multiplie les énormités, mais passe paradoxalement plutôt bien. Jugez plutôt : un homme malade cardiaque subit juste à temps une greffe du cœur. Avec la complicité du médecin qui est son amie, il retrouve la trace de la veuve du donneur décédé, une veuve déprimée en manque d’amour et réclamant vengeance… Une intrigue tirée par les cheveux donc, mais pas désagréable à suivre. Si les acteurs font le strict minimum, le réalisateur Vikram Bhatt et son directeur photo parviennent cependant à créer une ambiance trouble avec des prises de vues nocturnes et un jeu de lumières particulier, où les visages et les corps semblent s’extirper de la pénombre. Mention spéciale à la bonne bouille du flic de service.