ZHANG Jia rui continue film après film à mettre en scène les paysages et nationalités du Yun nan. Après les Hani dans When Ruo Ma was 17, les Nisu dans HuaYao Bride in Shangrila, et The Road évanquant la révolution culturelle toujours au Yun nan, ce RED RIVER se passe donc dans une bourgade à la frontière vietnamienne.
L'histoire est un mélodrame au développement assez classique, et donc assez prévisible dans ses grandes lignes. Ce qui en fait un film tout à fait regardable même pour ceux qui comme moi ne sont pas des inconditionnels du genre, c'est d'abord un casting solide, Nick CHEUNG en tête, entouré de la petite ZHANG JingChu (qui commence à avoir une filmo sympa derrière elle, de "Peacock" au récent "Overheard", en passant par Red cliff ou Protégé). Celle ci surjoue un peu le côté enfantin de son personnage perturbé, mais ce n'est pas extrême. Et pour épauler ces deux là on trouve Danny LEE en mafieux ancien du Vietnam, ainsi que Loletta LEE en teneuse de "salon de massage".
A cela il faut rajouter de belles images, ceci étant la marque de fabrique de ZHANG Jiarui, ici avec un grain d'image un peu plus présent, moins lisse que dans ses précédents films, ce qui donne un aspect plus authentique. L'ambiance de ce coin de Chine rurale, à la frontière sino-vietnamienne est bien retranscrite, et malgré le fait que ce soit des acteurs chinois qui sont censés être d'origine viet, le tout est assez naturel.
Une fois de plus ZHANG Jiarui se démarque de la production habituelle en s'attachant à tourner aux confins de l'empire, et il faut admettre que ses films sont agréables à regarder. Encore un effort au niveau de l'écriture et de la subtilité des personnages, et on pourra compter sur lui dans le futur.