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Lady Yakuza le jeu des fleurs
les avis de Cinemasie
1 critiques: 3.5/5
vos avis
6 critiques: 3.33/5
Lame délicate
Ce troisième épisode de la saga de la sabreuse au tatouage de pivoine rouge ayant traumatisé plus d'un Schrader -qui adorait la série- ou d'un Tarantino -on reviendra plus loin sur les emprunts de Kill Bill à Kato Tai- est l'occasion d'évoquer un artisan du cinéma de genre nippon sixties aussi atypique que son héroine. Atypique, Oryu l'est d'abord par son coté doublement frondeur face à la société: femme assumant sa solitude et son statut errant dus à son refus de rentrer dans le moule de la femme soumise de l'ère Meiji mais aussi femme marginale parce que joueuse professionnelle aussi virtuose aux cartes que dès qu'il s'agit de manier le sabre en plein Japon des twenties. Pour autant, elle est loin d'etre une figure de femme glacée à la Lady Snowblood: elle incarne la douceur dans ses attitudes, douceur dont elle ne se départit pas meme lorsqu'il s'agit de manier l'arme blanche. Elle est une figure humaniste qui sauve ici une aveugle et l'amour d'un jeune couple au milieu d'une guerre de gangs, ce dernier point révélant une héroine défendant la préservation de ce à quoi elle n'a plus droit. Et elle reflète le regard de cinéaste plein d'affection de Kato Tai pour des figures en marge de la société japonaise, affection évidente quand on sait que leur créateur fut victime des "purges rouges" (équivalent du Maccarthysme pour le cinéma nippon) à cause de son rôle syndical. Kato Tai incarne quant à lui le modèle de ce qu'est la série B à son meilleur, à savoir la création d'un style dicté par les contraintes de tournages rapides et d'un budget modeste. Soit d'abord une certaine rigueur de cadrage et une lenteur classique dans les moments hors combats. L'économie de moyens dicte ce recours fréquent à des longs plans séquences. Comme dans un certain cinéma classique hollywoodien, c'est alors le charisme et l'énergie des acteurs qui donnent aux scènes leur tension. S'il faut un temps d'acclimatation à ce choix rythmique très particulier pour qui est habitué aux jitsurokus secs et hachés, l'inventivité visuelle des combats en est rendue d'autant plus frappante sans qu'on soit pour autant dans la luxuriance stylistique des Fukasaku ou Suzuki dans ces moments-là.
Au chapitre des choix formels qui font la modernité stylistique du cinéma de genre japonais sixties, on peut noter hors combat une superposition de plans et lors des combats à l'arme blanche les cadrages très rapprochés créant une perte de repères suivis d'un plan large recadrant l'espace, la volonté de ne pas montrer les coups portés pour créer un effet de surprise, les plans au niveau de la taille du combattant, ces idées-là ayant été réutilisées dans le final du Volume 1, et l'usage de caméras à l'épaule créatrices d'intensité et porteuses de chaos lors du combat final. C'est d'ailleurs encore l'économie de moyens qui dicte la présence de plans cadrés de façon très basse (les plans à ras le sol sous la dilligence) nécessitant de creuser des trous dans le sol pour y placer la caméra. Et ce afin de magnifier ses héros. On mentionnera aussi l'emploi épisodique d'armes à feu lors des combats et une course poursuite chevaux/dilligence montrant qu'il a beau dater de 1969 ce volet-là est déjà seventies dans sa volonté de crossover est/ouest, de film de sabre et de western dans un contexte de cinéma populaire (certains plans annoncent aussi par leur violence graphique le chambara seventies meme si on demeure très loin de la violence des Babycart). A tout cela s'ajoutent les thèmes d'honneur et de sacrifice du ninkyo eiga ainsi qu'outre Fuji Junko jouant le role titre et qui fut surnommée l'Audrey Hepburn japonaise un casting composé de rien de moins que Takakura Ken et Wakayama Tomisaburo. Le tout donnant un bijou du cinéma de genre made in Japan, une quintessence du film de yakuza dans sa "seconde vague" comme la nommait Schrader dans son fameux essai de 1974 sur le film de yakuza (codes d'honneurs pas encore démolis et yakuzas pas encore déshéroisés par Fukasaku qui fera rentrer le yakuza eiga dans sa troisième vague commençant vers 1971, budget plus conséquent que la première vague des années 60-67 composée de ninkyos eigas, casting all stars) aussi bien qu'un film anonçant par certains cotés ce que le cinéma de genre nippon deviendra dans les seventies. Bref un maillon important de l'évolution du cinéma populaire japonais comme l'est d'ailleurs toute la série.
Jeux d'hasards et de coïncidences
Parmi les nombreuses séries des chambaras à sortir durant les années '60s, celle de "Red Peony", aka "La Pivoine Rouge" a connu l'honneur de plusieurs épisodes. S'imposant parmi une dure concurrence essentiellement masculine, le personnage principal est celui d'une femme, habile dans les jeux d'hasard et imbattable au rayon des duels rapprochés aux armes blanches. Se passant au Japon des années '20s, elle n'hésite également pas à jouer de la gâchette.
La série se différencie tout de même par une économie de combats pour davantage se focaliser sur l'histoire et les personnages; et c'est là, que le bât blesse : le scénario est interchangeable avec les nombreux épisodes des autres séries de même genre : la joueuse secourt une petite fille et un couple d'amoureux en fuite en s'interposant dans une guerre de gangs. Un classique pour le masseur aveugle Zatoichi, s'il avait été dans les parages (à la même époque).
Tai KATO est peut-être méconnu et sa particulière manière de filmer (caméra à même le sol) est très certainement intriguant; en revanche, il n'a jamais su transcender son image d'honnête artisan et n'est pas cette série B sans originalité, qui aurait pu lui donner l'opportunité d briller davantage. Il met honnêtement en scène, même si le rythme est trop long, les personnages (marginaux) insuffisamment esquissés et que le surnombre de plans "écrasés" et au cadre réduit finissent par sérieusement empêcher la bonne lecture du film.
Le personnage de "La pivoine rouge" se détache, certes, agréablement des autres héros stéréotypés de la même époque par le côté profondément maternel qu'elle dégage, mais manque en épaisseur et profondeur psychologique pour qu'on veuille bien la suivre dans de nombreuses aventures...
LE MEILLEUR DE LA SERIE.....ET UN CHEF D'OEUVRE DU SERIAL
que dire?par ou commencer???
J'AIME ce film.....j'ai eu un coup de coeur des la premiere vision.....
ce film est un ninkyo-eiga,autrement dit un film de yakusa qui se passe durant la periode 1880-1920;les yakusas se battent avec des sabres,le code d'honneur y est exacerbé.
tai KATO est un grand maitre du cinema japonais,et c'est dommage qu'il ne soit pas plus reconnu....en tout cas a sa juste valeur
paul SCHRADER dit de lui qu'il est le "sergio leone japonais"....il n'a pas tort.
on peut le comparer a seijun SUZUKI de la nikkatsu,dans la mesure ou il a transandé le film de genre pour faire une oeuvre toujours personnelle.
d'un point de vue de la réalisation,c'est ébouriffant...mais de facture classique.
en effet,kato bouge très peu la caméra.tout est dans le montage et le cadrage.
c'est très efficace.
que dire aussi du couple junko FUJI-ken TAKAKURA....
j'ai lu quelque part que junko FUJI était comparé a "audrey hepburn avec un tatouage et un sabre";cette analogie n'est pas fausse....
la voir se battre de cette facon si gracieuse est quelque chose d'étonnant....
les autres episodes de la série sont bons(enfin,ceux que j'ai vu) mais c'est CELUI LA qu'il faut voir en priorité,c'est LE MEILLEUR!!
ce film est très sympa a regarder car on y retrouve le plaisir de la serie.
c'est toujours la meme héroine et on retrouve avec plaisir ses aventures
pour moi,c'est unpeu comprable(toute proportion gardée) avec le "parrain".
c'est le monde de la pegre glamour(mais pas idéalisé) avec ses codes,ses rites,etc...
bref,un film cool,qu e dit long en plus sur le changement de son pays.
pour finir,j'aimerai parler d'un autre chef d'oeuvre de tai KATO intitulé
MEIJI KYOKYAKUDEN - SANDAIME SHUMEI de 1965, qui a été traduit en francais par "histoire d'un yakusa sous l'ere meiji" et en anglais par BLOOD OF VENGANCE
ce film est un autre chef d'oeuvre de kato,avec des scenes de violence proprement hallucinantes.cet e sommet de son oeuvre et le sommet du film de yakusa avec "the wolves" de GOSHA.