Cours, Ruby, cours!
Dans la série des remakes éhontée de grands succès mondiaux, voici venir un remake à peine déguisée de l'allemand "Cours, Lola, cours"…le talent en moins. Le scénariste (et très peu bon réalisateur) Tony Leung (rien à voir avec les acteurs homonymes) reprend donc le postulat de la petite amie d'un naïf truand, qui ne dispose que de peu de temps pour tenter de réunir une somme d'argent. La voilà partie au pas de course sur une musique hype à travers les ures de Kuala Lumpur, où le couple est partie pour conclure un deal…raccourcis heureux du paresseux scénario, toute sa famille et proches semblent habiter la capitale malaisienne – et même Anthony Wong (déjà dans le précédent film du réalisateur "Ungrateful Tink") y squatte un sympathique appartement le temps d'une mémorable apparition tordue.
De son illustre modèle, le scénariste ne reprend que le postulat, mais évite de reprendre les trois schémas aux différents dénouements; en revanche, il s'inspire très fortement des petites comédies bien plus sympathiques du nippon Sabu, en imaginant parfois des successions de petits malheurs plus ou moins inventifs…qui s'avèrent finalement être des rêveries du personnage principal; comme de planter, par mégarde, une fourchette dans le bide d'un personnage; ou de s'attaquer à une petite vieille en se faisant lamentablement coincer par un flic de passage. Malheureusement, le film est autant desservi par le scénario très peu original et drôle, que par sa réalisation approximative et sans aucun rythme comique. Dès le longuet début (dix minutes d'un…rien pour montrer le personnage principal se lever, s'habiller, prendre sa voiture, rouler, téléphoner, etc), cette absence cruciale d'un quelconque timing est évidente et le sera jusqu'à son dénouement…
Dommage, car cette comédie visiblement tournée sans grands moyens dégage une volonté de vouloir bien faire et constitue une alternative agréable à des productions bien plus lourdes et pas forcément meilleures; mais elle met également en évidence, que les meilleures intentions du monde ne peuvent rattraper l'absence de talent.
