Impossible de ne pas se rappeler au bon souvenir du magnifique "Postmen in the mountains"; mais à la différence du classique de Huo Jianqi, "Postman in Shangri-La" joue seulement la carte d'une aventure particulière dans la journée d'un facteur, plutôt que de servir de métaphore d'un relais intergénérationnel.
Basé sur une histoire vraie, "Postman…" s'attache donc au quotidien du métier de son petit facteur attachant. Les paysages l'entourant sont magnifiques, mais non dénués de dangers, son métier particulièrement rude (à voir les trempes d'eau s'abattre sur lui, on n'ose imaginer les longs mois d'hiver à parcourir les plaines enneigées) et ses rencontres avec des villageois vivants à l'écart de toute civilisation particulièrement touchants. On aurait pu suivre le factuer dans ses périples au quotidien sans mot prononcé ou autre détail; mais l'intrigue qui se surajoute dans le dernier tiers donne un enjeu supplémentaire de taille.
Yu Zhong finit par en rajouter des tonnes pour augmenter le suspense, mais c'est avant tout le contenu de la lettre, qui donne toute la raison de l'enjeu.
Un magnifique petit film sans aucune prétention et qui fait une nouvelle l'étalage d'un incroyable savoir-faire technique et de mise en scène de la Chine, dont le très gros de la production annuelle nous reste toujours inaccessible.
