Le simplisme coloré
L’éternel débat de la forme par rapport au fond ne date pas d’hier, et La Porte de l’Enfer, qui fête cette année son cinquantenaire, est là pour nous le rappeler. Assurément, le plaisir visuel est présent de bout en bout grâce aux couleurs féeriques qui imprègnent l’œuvre ; comment ne pas rester admiratif devant cette porte rouge plongée dans l’eau, ou devant ces visages et ces costumes magnifiés par des couleurs trop vives pour être réalistes ? Nul doute qu’à l’époque, ce procédé graphique révolutionnaire eut son petit effet et que la Palme d’Or à Cannes soit venue le récompenser en grande partie, parce qu’il faut bien le dire, du point de vue du scénario, on se rapproche à grand pas du néant absolu. Simpliste, l’intrigue se concentre sur un trio amoureux dans le Japon médiéval du 12ème siècle, en opposant la volonté de séduction d’un valeureux samouraï à l’honneur d’une femme mariée et au calme zen de son mari. Moralisateur, le propos n’enchaîne que lieux communs et bons sentiments (il ne faut pas convoiter la femme d’autrui/ il ne sert à rien de se venger par la violence…). Convenu, le script s’appuie sur des scènes et des réactions bien trop prévisibles pour retenir l’attention.
Au final, on est donc loin de la force d’un Kurosawa ou de l’intimisme d’un Ozu, les 2 grands maîtres japonais de l’époque. La seule satisfaction se trouve dans l’interprétation de l’excellente Kyo Machiko, incarnant à merveille la femme japonaise dans toute son éducation sage et dans tous ses paradoxes, et de celle de son prétendant, joué par Hasegawa Kazuo, dont la grosse voix et l’attitude bornée d’un homme de pouvoir restent encore aujourd’hui un modèle de virilité à la nippone.
kurosawa like sans énergie
Plastiquement très beau, de superbes couleurs à l'ancienne, une ambiance visuelle très traditionnelle qui a son charme, mais un récit très lent sans raison car très basique, une histoire proche de
Kagemusha sans aucune de ses forces, très ch@!#$ en fait.
Si c'est la Palme...
C'est un peu confus au début, quelques lenteurs dans certaines scènes et la fin n'est pas très satisfaisante mais c'est d'époque il ne faut pas trop en demander non plus.
Le film a raflé la Palme d'or en 1954 grâce a ses belles couleurs éclatantes autant pour l'époque s'était super mais aujourd'hui ça fait un peu mal aux yeux.
A voir quand même, malgré qu'une phrase sur quatre n'est pas traduite dans le DVD, ça n'enlève pas grand chose à la compréhension du film mais bon Laser Paris aurai quand même pu faire un effort.
Culturellement intéressant ...
Un film qui a obtenu la Palme d'Or à Cannes en 1954.
Un film passionnant pour qui veut découvrir un peu plus la culture du samurai et son comportement vis à vis de l'amour; surtout quand celui-ci se porte vers une femme mariée à un autre samurai ...
Les seules repproches que l'on peut apporter est éventuellement une "naïveté" dans certains dialogues propre aux années 50 dans les drames où l'amour est au centre de l'histoire; et quelques lenteurs par moment.
Les plus belles couleurs de l'histoire du cinéma et je pèse mes mots.
Film japonais classique voire banal qui serait sans grand intérêt sans couleur.
Mais voilà: le procédé utilisé pour les couleurs est UNIQUE et prodigieux! Cela donne des bleus profonds, des violets sublimes, des rouges flamboyants...
Evidemment, on peut reprocher au film son exotisme formaté pour épater le regard occidental (même s'il est facile maintenant avec le recul de porter ce genre de jugement).
Effectivemment le scénario et la mise en scène sont plats.
Mais le film est sauvé par ses couleurs, les plus belles du cinéma, comme le notait Cocteau à l'époque, titre qu'elle méritent toujours pour moi (même si Kagemusha est pas mal non plus dans le genre).
Pour ne pas s'en rendre compte, il faut soit:
1/ être daltonien
2/ avoir vu le film sur un écran d'ordinateur de 15 pouces
3/ faire preuve d'un esprit bien optus, à la limite de la mauvaise foi.
Les mauvaises notes prouvent en tout cas que beaucoup sont complètement passés à côté du film :-)
Bref, malgré ses défauts patents, un film mythique, à voir absolument et en grand écran évidemment!
Flamboyant mélo
La PORTE DE L'ENFER a pris un petit coup de vieux,il faut lui reconnaître malgré tout encore pas mal de qualités.
Le scénario est plutôt basique avec pas mal de naiveté dans les propos,et on pourra reprocher au film d'être un peu trop réalisé directement pour plaire aux occidentaux,de vouloir vendre de la culture officielle sur pellicule.
On n'est pas non plus dans la noirceur lyrique d'un KUROSAWA ou dans la précision du trait d'un MIZOGUCHI,ou encore dans la douce mélancolie de NARUSE.
Non,il s'agit simplement d'un bon film,aux personnages parfaitement campés et au développement limpide amenant un final attendu mais réussi. L'interprétation est parfaite, l'actrice MACHIKO KYO tournant cette même année 1953,les fameux CONTES DE LA LUNE VAGUE APRES LA PLUIE pour MIZOGUCHI.Quant à KAZUO HASEGAWA,le viril samourai amoureux-fou,il est trés crédible dans ce rôle tout en passion outrancière.
Et pourquoi le nier,la valeur de l'oeuvre provient en premier lieu des couleurs flamboyantes et irréelles qui font du film un joyau intact un demi-siècle aprés sa sortie.
C'est un plaisir toujours renouvelé de se plonger dans ce bain de technicolor nippon hallucinant.
Du coup,le mélodrame prend une toute autre dimension,et les restrictions de départ sur son exotisme affiché,volent presque en éclat:c'est alors à une représentation de théâtre Kabuki que l'on imagine être convié,avec ses codes et ses figures imposées,ses kimonos rutilants et ses sabres qui virevoltent,mais aussi avec ses histoires passionnelles et dramatiques à l'extrême.Vu comme ça, LA PORTE DE L'ENFER garde un charme sans doute surrané mais authentique et contagieux.
Haaa! Mes yeuuuuuuux!
Ce qu'on comprend tout de suite avec Jigokumon c'est qu'on va surtout avoir mal aux yeux. En ca on se trompe pas. A l'époque ca devait être vachement High-tech mais de nos jours ca ne fait que bassement kitch. Mais les couleurs ne sont pas les seuls à saborder le film. La réalisation d'abord est particulièrement peu inspirée: on a toujours l'impression qu'elle a été posée au petit bonheur la chance au point que parfois on a l'impression que les personnages passent dans le cadre par hasard. Les acteurs ensuite ne sont pas très inspirés voire assez fades. Le scénario ensuite enfile mollement les retournements en prennant bien son temps. La palme d'or je veux bien mais qu'on ne compte pas sur moi pour cautionner une telle débauche de couleur garbatoires et de platitudes.