Serez-vous choquez si j'ose la comparaison avec Irréversible ? Certes le sujet à l'origine n'est pas vraiment même ; dans Irréversible on assiste à la perte de contrôle d'un homme dont la copine s'est faite violer alors que là on nous montre un personnage qui manifestement a un gros probleme psychologique mais on ne sait pas pourquoi. Dans les deux cas la mise en scène propose un retour progressif dans le temps qui révèle petit à petit la raison d'un tel état, jusqu'à une révélation soudaine. Chaque nouveau retour en arrière est ponctué sympathiquement par l'image inversée d'un train en marche. Ce scénario, vraiment, est très bien ordonné et nous donne les indices au comptes gouttes, en développant au préalable la condition dans laquelle est le personnage principal avant son suicide.
Ce film est totalement porté par SEOL Gyeong-Gu, qui est présent dans toutes les scènes et ne sort jamais de son personnage ; toujours impeccable et assume les changements psychologique de son personnage à merveille ; les interprètes secondaires son également de bon support, entre autre Moon So-Ri, qu'on voit malheureusement peu, et Kim Yeo-Jin qui doit jouer également sur l'évolution de la personnalité. Très bon film à l'histoire émouvante et avec un interprète fabuleux.
12 juillet 2004
par
Elise
La vie est une salope...
A l’orée de l’an 2000, lorsque les interrogations sur le futur se font vives, un homme ivre de douleur (Yongho) fait irruption dans un pique-nique au bord de la rivière avant de se jeter sous un train. Pour tenter de comprendre ce geste de désespoir ultime, LEE Chang-Dong entreprend un long retour en arrière, tel une enquête policière ou un diagramme cause-effet, dans la vie de ce quidam qui a subi de plein fouet les bouleversements de son pays au point d’en gâcher sa vie. A l’instar du très bon film US Memento, la narration suit l’ordre chronologique inverse de l’axe du temps : ainsi, l’action commence en 1999 et se clôt en 1979, après être passé successivement en 1994, 1990, 1987, 1984 et 1980. Ce procédé, loin d’être de la poudre aux yeux, est le moyen le plus explicite pour permettre au spectateur de se plonger dans le passé trouble de Yongho, et de la Corée par la même occasion. Et curieusement, ce choix s’avère plutôt frustrant pendant une bonne partie du film : plus on recule dans le temps, et moins on comprend son suicide…
Frustrant, donc, jusqu’à un point de basculement où l’on croit deviner la cause de tous les maux ; et à partir de là, Peppermint Candy, qui semblait s’endormir sur ses lauriers du fait de son côté contemplatif parfois poussé, revêt à nos yeux une toute autre dimension. Petit à petit, la dénonciation se fait plus forte, la cause plus évidente, et le film en devient tragique, tel une pièce de théâtre de la Grèce Antique. Portée à bout de bras par un acteur attachant (Sol Kyung-Gu) qui passe de 40 à 20 ans sans que cela choque, même lorsqu’il est filmé en gros plan, l’œuvre se clôt sur une larme de bonheur, qui rend plus douloureux encore le suicide 20 ans plus tard. Si le spectateur occidental sera ému en tant qu’homme, les coréens ont, eux, été émus en tant que coréens, car ils partagent le même passé que Yongho. Pas étonnant dès lors que 500 000 entrées aient été enregistrées là-bas sur seulement 10 copies. Assurément, Peppermint Candy fait partie de la liste des films incontournables de l’an 2002 ; on ne peut que remercier Swift d’avoir eu le courage de le distribuer en France.
Bonbons Amers
A défaut d'être la réussite majeure espérée au vu des belles promesses de Green Fish, Peppermint Candy contient néanmoins assez de très grands moments de cinéma pour s'imposer malgré ses défauts comme un film qui compte. On pourrait penser que Lee Chang Dong a été trop ambitieux pour un cinéaste débutant. Or Cimino et Coppola l'ont été tout autant en début de carrière avec la réussite qu'on sait. Peppermint Candy essaie de raconter rien de moins que 20 ans de l'histoire d'un pays au travers d'un destin individuel: l'instauration de la loi martiale et la répression qui en découla, l'accalmie démocratique, le décollage économique et enfin les désillusions de la crise asiatique des années 90.
Le film prolonge en cela ce qui n'était que suggéré dans un Green Fish dépeignant déjà comment des changements historiques rapides et brutaux pouvaient faire passer un homme du mauvais côté de la barrière (le suicide ici, l'illégalité dans Green Fish). Comme le héros de Green Fish, Yongho est un inadapté chronique. A l'instar des grandes figures de romans picaresques, il va occuper plusieurs positions dans la société au cours de ses "aventures" (cadre, policier, soldat) sans jamais sentir vraiment qu'elles lui correspondent. De ce point de vue, le film a une vraie dimension romanesque, point fort des films de cet ancien écrivain. Point fort qui le rapproche d'une certaine idée du cinéma ayant fait les beaux jours du cinéma américain et résumable par "premièrement un scénario écrit, deuxièmement un scénario écrit, troisièmement un cinéaste au pire bon technicien au mieux auteur inspiré". On va alors avoir droit pendant près de deux heures à un cours d'histoire coréenne racontée à l'envers.
Justement, c'est ce dernier choix scénaristique qui l'empêche d'être véritablement abouti. On devine bien les intentions de Lee Chang Dong: faire croitre l'intensité émotionnelle en se rapprochant progressivement du trauma originel qu'a été la répression du Tien An Men coréen de 1980 puis conclure sur l'innocence du héros que le spectateur sait irrémédiablement perdue. Raconter une histoire autrement que de façon linéaire, c'est alors substituer à la progression linéaire des événements un autre moteur narratif (qui peut etre le souvenir, l'interaction passé/présent...) qui décuple la force émotionnelle du récit. Or ici au contraire cette construction "à l'envers" pose problème durant la première partie du film parce que le scénario met du temps à mettre en place le crescendo dramatique voulu par le cinéaste. Le talent des acteurs et celui de Lee Chang Dong metteur en scène maintiennent alors néanmoins le film à niveau. On peut ainsi à ce stade mentionner le sens du cadre de Lee Chang Dong, sa capacité à créer la durée, sa mise en scène alternant effets discrets et quelques rares passages plus stylisés d'autant plus frappants dès lors.
Ce n'est pourtant que dans sa seconde partie que le film se met à tutoyer les sommets lorsque sa dramatisation fonctionne enfin: le scénario exploite alors au maximum le potentiel dramatique de toutes les situations, le rythme se fait plus reserré, la dimension de quête sentimentale/quête de l'innocence perdue s'installe vraiment et devient un véritable moteur dramatique. Du coup, la gradation émotionnelle forte d'un segment à l'autre est alors véritablement en place et va offrir des moments de cinéma poignants: les interrogatoires musclés d'opposants au régime, les moments d'intimité amoureuse, le karaoké suivi d'un dialogue au son d'un saxo hurlant ces nostalgiques Feuilles Mortes qui prennent alors une saveur amère, la rencontre à vélo à la poésie kitanienne, les tentatives de la compagne du héros de lui rendre visite durant la répression, l'action militaire durant cette période, l'étudiante croisée en pleine expédition punitive qui lui rappelle sa compagne, le beau final nostalgique. Le scénario du film comme ses acteurs (le tandem Sul Kyung Goo/Moon So Ri faisant des étincelles) sont alors toujours à deux doigts d'en faire trop dans le désespoir et la tristesse mais le film finit alors par se trouver et par émouvoir le spectateur.
Avec une attention plus grande apportée à la dramatisation durant le début du film, le film aurait été la superbe réponse de la Corée aux Edward Yang, Hou Hsiao Hsien et Ann Hui si talentueux dès qu'il s'agit d'élargir le quotidien le plus simple d'un individu aux dimensions de l'histoire d'un pays. Mais en offrant au cinéma et à la Corée une oeuvre poignante, Lee Chang Dong aura néanmoins confirmé qu'il est un cinéaste coréen à suivre.
La douleur de toute une vie
La particularité de Peppermint Candy, c'est sa cohérence rarement prise à défaut malgré le risque de s'empêtrer dans le narratif décousu en retournant les époques par l'intermédiaire d'un voyage en train. Les voyages en train (dans le sens inverse) sont d'ailleurs les seuls moments que l'on pourrait qualifier de "poétiques" dans cet univers pessimiste et crasseux, où les chances de réussite de Yongho sont plus minces qu'autre chose. Ce qui explique d'ailleurs sont suicide en introduction, pari risqué de la part du cinéaste, mais à l'intention louable. Peppermint Candy retrace donc sur 20 ans les grandes étapes de la vie de notre héros, sans pour autant rentrer clairement dans les détails. Lee Chang-Dong préfère plutôt évoquer ces étapes par des scénettes qui prennent fin souvent par une action : le don d'un appareil photo, une prière qui se termine en larme, une visite dans une caserne qui tourne mal, un pique-nique près d'une rivière, etc. Ces séquences sont d'ailleurs précédées d'un écriteau nous informant de ces actions, et indiquant la date à laquelle nous tombons.
Mais le plus dérangeant dans Peppermint Candy c'est cette vision vraiment cruelle des choses. Par exemple, lorsque Yongho revoit une amie qu'il fréquentait à la caserne 15 avant, cette dernière se trouve entre la vie et la mort sur un lit d'hôpital. Son amie voulait le voir à tout prix pour lui donner un appareil photo (au contenu riche de souvenirs), et une fois reçu, Yongho s'empresse d'aller le revendre pour se faire quelques dizaines de milliers de wons. Ecoeurant. Lee Chang-Dong pousse donc le vice de la déchéance d'un homme si loin que son personnage ne se soucie plus de personne, et ce trois jours avant sa mort. La métaphore du retour dans le temps, évoquée par les voyages en train, nous permet de souffler quelques instants avant de retomber dans un passé fait de haine et de violence (les passages à tabac de et sur Yongho...), à l'image de la condition des coréens à cette époque, aussi bien du temps des hippies que de l'occupation militaire.
Profondément humain, universel.
Tranches de vies à rebour d'un pessimiste cynique et désabusé qu'on pourrait dire déjà mort bien avant d'avoir cessé de vivre.
Un film magnifique, qui prend toute sa dimension après le générique, lorsque reviennent en mémoire les comments et les pourquois...
Un film magnifique qui laisse pendant des jours au spectateur, un arrière-goût amère, à la fois jouissif et déprimant.
Ce film m'a énormément touché, je l'ai vu deux fois à sa sortie en salles.
Un candy un peu dur à avaler...
Yup. Un film supplémentaire jouant sur la vague récemment très courue (IRREVERSIBLE, 5x2) du montage inversé (ou structure en flashback), placant donc le "twist" habituel dans le cinema populaire coréen au début de la vie du héros et non à la fin. Le toute reste cependant assez plat et laborieux, et le dit "twist" permet de garder le spectateur éveillé vaille que vaille... Quelques beaux moments, et une appréciation générale qui dépendra grandement de votre capacité à croire au personnage principal et à son changement de personnalité un brin trop caricatural... pour le reste, de bonnes descriptions d'une humanité en retrait et de rapports humains viciés, "humains trop humains". Un film laborieux mais pas totalement imbuvable..
Retour(s)
Ce qu'on pourrait retenir du cinéma, grâce à "Peppermint Candy", c'est qu'en l'espace de deux petites heures à peine, et au rythme de vingt-quatre images par seconde, on puisse vivre une sorte de projection mentale, qui ne découle finalement - en grande partie - que de la pénétrabilité de l'image par notre regard de spectateur.
"Peppermint Candy" scelle la symbiose de ces derniers.
Mais ce qu'il est intéressant d'étudier, c'est l'acheminement vers cet état de fait ; la gestion du temps physique du film par rapport à la somme d'éléments qu'il faut apporter au regard du spectateur, par exemple.
On peut dire que tout ceci prend véritablement forme à partir de la mort du personnage principal. A partir du moment où l'image se fige. Après commence la transposition cinématographique de l'idée du "film de sa vie qui défile devant ses yeux" (on remarquera plus tard, que chaque transition sera amenée par un fondu au noir).
Il y a ça, donc, et il y a aussi la somme de détails qui rendent le récit cohérent (Lee Chang-Dong est un érudit, sa position actuelle ne fait que renforcer cette idée). Que cela soit le train, élément surexploité au cinéma, ou dans un seul cinéma - celui d'Ozu -, auquel on s'empressera d'affubler ici l'étiquette "métaphore de" ou "symbole de". Ou que cela soit un rouleau de papirer toilette, une jambe qui boite, des bonbons à la menthe, une thème musical, et d'autres. Le tout est donc fragmenté et lié à la fois, dans "Peppermint Candy".
Quant à l'emploi d'une narration à rebours, si cela doit faire penser à quelque chose, autant que ce ne soit pas à "Irréversible" ou "Memento". Le film de Lee Chang-Dong est en effet plus proche de "Citizen Kane", ou pourquoi pas, de "2046".
Parceque, mine de rien, ce dernier entretient un rapport assez étroit avec "Peppermint Candy". On y retrouve même le train. Et quelque part, les deux oeuvres se complètent si l'on se cantonne au thème de l'amour perdu. Le personnage joué par Seol Gyong-Gu a dû lui aussi hésiter entre rester attaché à cet amour perdu (rester à "2046" dans le film de Wong Kar-Wai), ou bien aller de l'avant, ce qui provoque un changement comportemental (Seol Gyong-Gu, tout autant que Tony Leung, devient cruel avec les femmes).
Enfin, il est intéressant de noter le rapport qui lie le personnage à la situation de son pays. Car Lee Chang-Dong montre Seol Gyong-Gu à travers la Corée du Sud. Cela s'oppose par exemple au travail du chinois Jia Zhang-Ke, qui lui, fait plutôt l'inverse (il montre la Chine à travers des individus).
Reste tout de même somme de défauts plus ou moins gênants pour que "Peppermint Candy" puisse totalement remporter l'adhésion. Comme par exemple la teneur de certains dialogues vraiment navrants ("Pourquoi t'aimes pas les chiens ? - "Parceque ce sont des chiens"), et l'abomination que constitue l'excès emphatique de la larme qui coule lentement le long du visage de l'amie de Seol Gyong-Gu, mourrante dans son lit d'hôpital.
Mais ce n'est pas ça qui nous empêchera de militer pour un retour de Lee Chang-Dong derrière la caméra, le bonhomme ayant de plus réalisé jusque là l'un des plus brillants parcours qui soient, en Corée du Sud.
Ah oui, et Koalaurent est irrécupérable : )
Avance dans le passé
Belle contemplation du destin d'un individu dans la tourmente de l'histoire coréenne sur une période de vingt ans. S'il est bénéfique de connaître un tantinet les tenants et aboutissements de la politique coréenne agitée de ces dernières décennies, le film se suit également pour les moins affiliés à leur Histoire.
Le suicide n'est moins un acte désespérée - selon le propre aveu de son réalisateur - qu'une volonté de retrouver son passé; en cela LEE poursuit le rêve réclamé de son précédent personnage principal dans "Green Fish" (voulant retrouver la vie familiale d'antan).
La dé-construction narrative correspond à la mode particulière des films sortis à la fin des années '90s, à l'instar d"un "Memento" ou d'un "Chaos" à bouleverser les codes habituels du genre. LEE s'amuse donc à dévoiler les raisons du suicide du (ou du retour dans le passé voulu par) personnage principal en enchaînant les retours en arrière consécutifs; nécessitant bien évidemment de suivre davantage le cours du récit, la mise en abîme s'avère passionnante. Le dernier épisode contant la première réunion de l'"Association de la Ruche" complète merveilleusement la boucle, même si le film aurait suffi d'être arrêté à l'avant-dernier épisode.
Comme dans tous ses films, le réalisateur flirte dangereusement avec des gros clichés, mais s'en sort avec les grands honneurs de par sa démarche sincère et sa parfaite compréhension de l'âme humaine - parfaitement visible dans ses excellentes nouvelles publiées.
Un très, très bon film et l'un des réalisateurs majeurs de la Corée de la dernière décennie.
destin tragique
ayant vu GREEN FISH et OASIS, celui la est le moins plaisant des 3.
sans aller jusqu'à le qualifier d'expérimental, le film de la vie d'un homme se déroule à l'envers, par séquences juxtaposées. le principe aurait pu être mieux exploité, on aurait pu glisser plus d'échos et de correspondances inter-séquences, ce qui n'est pas le cas: on suit l'évolution du personnage à rebours (surtout psychologique), et c'est là que se situe le problème pour moi. Sa psychologie manque de crédibilité ou alors le changement n'est pas assez clairement démontré; en outre dans les 3/4 quarts du film l'homme est carrément antipathique, ce qui irrite à force, et crée une distance empêchant l'identification. c'est un peu trop froid et dur quand même.
en fait c'est une fois le film terminé ou presque que l'on s'attache et que l'on refait l'histoire globalement. et c'est là que je l'ai apprécié. mais finalement le côté dramatique est trop poussé à mon goût, tout le monde n'a pas le talent de KITANO non plus.
la réalisation est différente (ces 3 films le sont): ici c'est assez auteurisant tout en restant sobre et accessible, à ce niveau là c'est plutôt une réussite, et j'admire le fait qu'un réal puisse faire 3 films complètement différement: c'est plus libre que GREEN FISH, moins "dogma" qu'OASIS, mais malgré tout ça PEPPERMINT CANDY ne m'a pas entièrement convaincu. reste que LEE chang dong est un réalisateur intéressant.
peppermint candy, la descente aux enfers d'un homme!
triste et touchant a la fois, le film nous montre la destinée d'un homme qui, suite a de tragiques événements, sombre petit a petit... le film part de la fin pour revenir au commencement, la ou tout allais pour le mieux, ceci pour nous montrer les raisons et causes de sa chute malheureuse et inévitable. grande performance de l'acteur principale, Seol Gyeong-Gu, qui joue a merveille. très bon film! ;)
tres beau film
un tres beau film triste...
Amor, tout simplement.
C'est bon les bonbons!
C'est simple, ce film m'a donné envie de gouter à ce fameux "peppermint candy", c'est dire sa puissance...
Ce n'est pas un mince exploit...peu, très peu de films réussissent à avoir une emprise sur moi, dans la réalité!!
Peppermint est donc une franche réussite, au titre merveilleusement bien choisi, puisque il résume a lui seul toute la portée et le gout de l'oeuvre, bravo!!
Euh... ?
J'ai pas du tout accroché, mais alors pas du tout. Les 20 premières minutes sont à mourir tellement c'est lent et sans intérêt. La suite, c'est en accéléré que je l'ai vue, à coup d'avance rapide sur mon PC, et je dois dire que je ne le regrette pas, au vu du reste du film qui avait l'air tout aussi soporifique... Je comprend cela dit qu'il y ait des fans, mais sans moi cette fois-ci.
Une si douce amertume
A revoir ce film après sa découverte en 2002, on reste frappé par sa richesse.
Si cette façon de raconter à rebours avait impressionné à un moment ou sortait le polar MEMENTO usant des mêmes effets, une nouvelle vision nous confirme que ce choix narratif ne relève en rien du simple procédé mais solidifie au contraire une histoire d’une grande profondeur ou l’émotion va en grandissant au fur et à mesure que la caméra remonte le temps du héros principal, nous ramenant à la scène originelle à partir de laquelle tout aura basculé.
Raconter l’histoire d’un pays au travers de quelques personnages emblématiques n’a rien de nouveau dans l’histoire du cinéma, mais PEPPERMINT CANDY choisit alors de se focaliser sur un être quelconque, un cadre quadragénaire représentatif certes, mais que rien ne détache de ses semblables.
Dictature militaire, boum économique, récession, les évènements coréens défilent sous nos yeux pendant que Yongho passe à côté du bonheur en ne faisant pas les bons choix.
Le film développe des moments intenses, tantôt violents, tantôt sentimentaux, avec toujours cette mélancolie sous-jacente qui ne nous quittera plus et que souligne cette voie ferrée qui remonte le cours du temps,fil rouge évocateur et particulièrement ciné génique d’une nostalgie de plus en plus amère portée par un score musical magnifique signé LEE Jae-Jin et la performance de l’acteur principal SEOL Gyeong-Gu.
LEE Chang-Dong nous donnait là une raison supplémentaire de s’intéresser à ce cinéma encore jeune, son film aujourd’hui et dores et déjà figure de repère incontournable.
sergent pepper
Le scenario de "pepper mint candy" possede la meme structure que celui de "memento" ou plutot "memento" possede la meme structure que "PMC".
En realite, je ne saurais dire car ces deux films datent de la meme annee...
"PMC" est un film tres sensible avec des acteurs hallucinants.
Le rythme de ce drame de moeur doux-amer est semblable a celui du train qui ponctue le film (train assimile a la mort durant tout le film: suicide, combat et sexe qu'on nomme egalement 'petite mort').
Les relations entres les personnages sont le moteur même du film, les acteurs sachant faire preuve d'une palette d'émotions ou de non dits assez impressionante.
Un film splendide.
Névrose personnelle et historique
C’est devenu presque un adage : les cinématographies actuelles de la Chine et des pays environnants ont érigé en système un principe de narration aussi efficace que casse-gueule : inclure la petite histoire dans la grande, la singularité d’un personnage (ou de plusieurs) dans l’évolution sociale et culturelle du pays tout entier.
Dans Peppermint candy, ce principe est optimisé : le film est raconté à rebours (flash-backs successifs qui sont autant de chapitres intitulés) depuis 1999 jusque 1979, ce qui permet d’évoquer en filigrane le panorama socio-politique du pays sur presque un demi-siècle. La folie terminale du personnage tend donc vers l’atténuation, en même temps que vers son explication : Yongho fût hippie débridé, puis soldat tuant une gamine par mégarde, flic tortionnaire, mari adultérin et entrepreneur ruiné par son associé et meilleur ami parti avec sa femme ; le suicide est la fin logique. Dans toutes ses vies, une seule récurrence enforme de péché mignon : de petits bonbons à la menthe qui donnent leur titre au film.
Peppermint candy semble signifier le renouveau du cinéma coréen : histoire ample regardant en face les brimades historiques, exposition d’un certain nombre de tabous (sexe et violence sont omniprésents et explicites, sans détour). Hormis une structure originale et emballante, le film peut également être vu pour l’impressionnante performance de Sol Kyung-fu, inconnu dans notre contrée, et qui campe avec profondeur et tension chacune des constituantes apparemment contradictoires d’un personnage extrêmement complexe.
Le train sifflera 3 fois...
Un peu lent, mais touchant
Magnifique!!!
Comment exprimer ce que l'on ressent apres avoir vu ce film ? La musique, légère du début contraste tant avec l'amertume de cette histoire dans laquelle on nous plonge tout doucement. Commencez par la fin et vous comprendrez le début. Interrogeant mon mari a tout bout de champs sur ces attitudes quasi-incromprehensibles pour nous pauvres europeens qui vivons bien comfortablement dans un univers paisible, je m'aperçoit qu'il est blasé devant ce film... D'un coup il se retourne et me dit d'un ton laconique: "C'est comme ça chez nous."
Et ce train omnipresent comme pour marquer la descente aux enfers de cet homme que la folie gagne peu a peu.... C'est troublant.
Un film a voir absolument!!
?
Un superbe film . Mise en scène impéccable, très bonne intèrprétation de l'acteur principal qui est crédible à tous les âges de son personnage .