drélium | 1.25 | Assez piteux dans l'ensemble |
Arno Ching-wan | 2.75 | Paradise stolen |
Manque de bol, le dernier oav bien que mieux réalisé que le premier, renchérit sur les éccueils précédents avec de bonnes idées isolées et une histoire pas inintéressante mais très mal construite, tatonnante et majoritairement repompée. Il faut ajouter à cela les applats désertiques (chambre faite d'un mur au 3/4 dans l'ombre et c'est tout) et les fameux éclairages aveuglants typiques 2k's qui deviennent ici envahissants, écrasants, laids. Le chara design suit le second oav, se fait plus saillant et minimal, mais ce sont surtout ces éclairages diffus et blanchâtres et cette pénombre abyssale qui déservent l'ambiance et s'invitent à outrance comme cache-misère d'un manque flagrant de style. Résultat, même si un certain démarquage visuel est tenté dans Parasite Dolls, le traitement général n'est vraiment pas agréable en plus des approximations du récit qui de toute façon n'a pas grand intérêt tout comme les personnages, copier coller d'autres séries bien plus probantes.
Au final, hors mis le second OAV qui offre une bonne pêche, plus de personnages bizarroïdes et un traitement graphique convaincant malgré un scénario en grande partie rabâché, les deux autres morceaux sont simplement piteux (avec un petit joker pour le scénario du troisième qui comporte quelques menues bonnes idées), surtout en comparaison de cette couv de dvd qui annonçait bien plus que de simples petits essais n'arrivant même pas à la cheville d'un simple Cyber City pourtant sorti 13 ans plus tôt.
Les trois segments de Parasite Dolls constituent une préquelle et un « spinoff » aux OAV A.D. Police et Bubblegum Crisis. Ces dernières prennent place en 2040, et les évènements que nous découvrons ici se déroulent en 2034. Nous suivons cette fois les enquêtes de la « Branche » (cf. résumé) à Mega Tokyo, une ville reconstruite après un gigantesque tremblement de terre grâce au soutien financier de la supra multimillionnaire Corporation "Genom". Celle-ci a créé et produit les Boomers, des créatures bio-mécaniques qui aident à restaurer la ville. Le boulot de notre bonne vieille branche est de veiller à ce que tout se passe pour le mieux entre les humains et les non-humains et de faire face aux dérives accidentelles, et surtout malveillantes.
Le refrain est connu, mais peu importe, car dans le domaine encore assez sous-exploité de l’univers Cyberpunk, on guette tout ce qui s’y rapproche avec une indulgence adaptée à notre manque de chrome. Avec ces OAV, on espérait découvrir une bonne SF Cyberpunk bien speed, agrémentée de quelques nouveautés thématiques (le genre s’y prête bien) et de délires technologiques fascinants. A l’arrivée, et malgré un sentiment malheureusement proche de la déception, ces poupées parasites contiennent quand même suffisamment d’éléments positifs pour satisfaire l’intéressé de base en la matière.
PARASITE
Tout d’abord, et bien que ces OAV soient récentes (2003), nous ne découvrons que peu d’évolutions par rapport aux œuvres cyberpunk des années 80, un sacré comble après les pierres angulaires posées par OSHII Mamoru. L’ombre de Blade Runner est toujours bien trop présente (boomer=replicant) et tire malheureusement ces trois épisodes vers le bas. On ne peut pas non plus s’empêcher de faire un rapprochement avec les trois OAV Cyber City de KAWAJIRI Yoshiaki, la comparaison n’étant pas vraiment à l'avantage de ces Parasite Dolls. Les personnages sont peu charismatiques, les intentions des scénaristes moyennement clairs, et la narration est plutôt aléatoire.
Dommage, la solution aurait pourtant pu être d’orienter ces histoires vers un défouloir sensoriel, à défaut d'être visionnaires, un truc à la Spriggan par exemple. Ca n’est pas le cas, les auteurs ne pouvant s’empêcher de mettre des bouts de fausse réflexion dedans au lieu d’être imaginatifs quant à des scènes d’action et des histoires qui tiendraient la route. Alors qu’un Appleseed avait fait un clin d’œil sympa aux « Knight Sabers » de Bubblegum Crisis au détour d’un plan bourrin, ici on reste dans le cadre du cyber « ambiance » assez poseur, forcément moins dynamique.
DOLLS
Reste que le titre est très bien choisi. Il met en avant des choses qui n’ont rien à voir avec une histoire mais qui, ici, sont les atouts premiers d’une œuvre foutraque qui n’a pas su se trouver. Ce joli titre devient paradoxal en cela que les parasites ne sont plus les poupées, mais bel et bien tout le reste, ce qui les entoure, les ignore ou les fait fonctionner.
Ces poupées sont des icônes, des miroirs, des objets sexuels, dans une œuvre qui exprime quelque chose peut être sans le vouloir, car en titillant notre voyeurisme primaire avec quelques sous-urotsukidodjineries basiques, les auteurs pointent du doigt (cf. photo ci-dessus) le fantasme réel qui tournoie autour de ces poupées gonflables modernisées. Bien que l'idée soit inaboutie, on voit bien que la seule façon de traiter parfaitement le sujet serait d’en faire un film pornographique, ou du moins érotique. Pourtant, après la révélation du pourquoi du comment de Innocence: Ghost in the Shell, on se dit que certaines limites ne doivent pas être franchies. Spoiler Pour rappel, des homéoputes (salut l’Incal !) pètent un câble et s'autodétruisent peu après que leurs maquereaux aient relié leurs sens à ceux de vraies gosses, kidnappées et stockées sous perfusion dans une planque bien glauque. Indicible, quand tu nous tiens. Fin spoiler. Même s’il est difficile d’apprécier les dessins assez froids de ONDA Naoyuki, on ne peut que constater qu’ils sont parfaits pour représenter toutes ces choses froides, superficielles et sans âme que sont les femmes objets qui nous sont déballées. Les hommes ne sont pas inclus, sauf peut être un peu via ce flic boomer Kimball, un androïde qui a des allures il est vrai quelque peu ambigües. Les aspects malsains de l'ensemble renforcent les fantasmes qui en découlent, et un fantasme étant bien souvent un interdit, nous avons ici de bonnes idées bien perverses qui ne s’interdisent pas grand chose. A part des scènes pornos. Quelques spoilers méritent d’être dévoilés: dans le premier segment A faint voice, des androïdes pètent un plomb et détruisent tout. La raison ? Des jeunes friqués qui en ont marre de partouzer, et qui, pour tromper leur ennui, ont choisit de fuorte le boxon dans la ville avec leurs joujous piratés. Dans le deuxième chapitre Dreamer, on découvre une call girl boomer qui attire beaucoup de clients, au détriment de femmes humaines lésées, tapinant pourtant pour moins cher. Enfin, dans Knights of a roundtable, on voit un riche PDG se taper en levrette une autre de ces call-girl boomer de luxe, puis lui tirer une balle dans la tête une fois qu’il en a terminé avec elle. Juste comme ça, pour affirmer son pouvoir et l’aspect à ce point jetable de cette chose. Dans le premier chapitre, l’idée ne dépasse pas son statut de pitch de départ. Dans le deuxième (de loin le meilleur) on tourne avec une histoire de serial killer bien tordue, et dans le troisième on part dans un complot énorme et trop disproportionné pour être correctement emballé en seulement trente minutes.
On a frôlé un sujet fascinant qui aurait gagné à être d'avantage exploité. On peut toutefois parier qu’un génie piochera dans ces Parasite Dolls ce qu’il faut pour accoucher de ce que nos hormones malsaines réclament : de bonnes grosses dérives à base de robots et de virtuel, du faux rassurant censé ne créer aucun effet secondaire. Oliver Stone avait également tripoté un tel concept dans sa magnifique série Wild Palms, où il avait confié la réalisation à, entre autres, Kathryn – Aux frontières de l’aube – Bigelow et Phil – Les anges de la nuit – Joanou. On y découvrait un inventeur qui rendait les images de la télévision en 3D, projetées en plein dans le salon et parfaitement « palpables ». Vous imaginez le délire ? (*) Bref, à défaut d’être une date Et dans l’animation, ET dans le monde cyberpunk, ces Parasite Dolls nous démontrent assez bien que notre imagination ne travaille, en premier lieu, que pour satisfaire nos besoins primaires et honteux. Le reste ne vient qu’après, après étant ici le générique de fin du troisième épisode.
Ajoût 07/10/06: Série à laquelle le sympathique "A l'aube du 6ème jour", avec Schwarzy, fait un clin d'oeil de taille.