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Paprika

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 3.44/5

vos avis

31 critiques: 3.75/5



MLF 2
drélium 3 Pas mauvais mais froid, lassant, sans âme.
Elise 4.5 Bon trip visuel
Ordell Robbie 3 Souffre d'un scénario en forme de redite trop démonstrative des Kon précédents.
Arno Ching-wan 3.5 Réminiscence sucrée
Xavier Chanoine 4 Fascinant et inaccessible.
Astec 3.5 Manque de sel ?
Tenebres83 4
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Pas mauvais mais froid, lassant, sans âme.

Pas foncièrement mauvais en soit, Paprika s'avère non seulement assez superficiel voir paresseux dans sa narration surtout quand on connait les autres oeuvres de Kon, en particulier Perfect Blue dont il se rapproche beaucoup sans parvenir à nous balader comme celui-ci savait le faire, mais de surcroît, le traitement visuel plutôt disparate n'offre rien de foncièrement original et manque dangereusement d'une véritable portée onirique. L'utilisation d'ombrages pas toujours heureux (trop Illustrator-like à mon goût) et surtout de 3D texturée pour pas mal de décors renforcent encore un sentiment de travail méthodique qui manque d'une liberté à priori omniprésente avec un thème si porteur que le rêve et son exploration. Au contraire, les décors assez froids accompagnent des thématiques visuelles en forme de repiochage d'autres oeuvres (Otomo et Oshii inclus mais aussi Peter Pan, Pinocchio, bref, rien de bien nouveau) et un récit assez linéaire malgré les changements fréquents de dimension, une enquête policière très classique qui s'appuie sur des personnages peu impliquant eux aussi déjà vus maintes fois auparavant. Au final, d'idées créatives convaincantes, il n'en reste qu'une tout bien considéré, chaque moment où les corps se ramollissent lorsqu'il passe d'un état à l'autre ou intéragissent au delà des limites matérielles. Cet effet nous offre les passages les plus probants ou réalité et rêve fusionnent au travers de portes maléables et de corps dématérialisés, mais ne suffit pas à nous emporter. Paprika finit par décevoir autant thématiquement que visuellement ne sachant comment pénétrer l'âme de ses personnages et s'envoler vers la rêverie créative et ne s'avèrant réellement dépaysant que pour son rêve d'introduction et sa partie finale plus endiablée, moment où les clefs de l'histoire sont malheureusement déjà toutes connues.

ps : la bande son tendance electro pop option chorale fait malheureusement elle aussi déjà datée tout comme une bonne partie des phases d'animation, le défilé en première ligne qui même si il est techniquement irréprochable est lui aussi tout sauf original.

16 août 2007
par drélium




Bon trip visuel

Pas grand chose à ajouter par rapport à tout ce qui a déjà été dit en bien de ce film. Très bon spectacle fascinant dans le monde du rêve. La dualité du personnage principal est très bien exploitée et le défilé est impressionnant et grandiose. La musique colle parfaitement au film et on est vraiment porté dans ce délire visuel magnifique. A ne pas rater, vraiment.



28 février 2007
par Elise




Réminiscence sucrée

En dépit de ses nombreuses qualités, évidentes, Paprika n’apporte pas grand chose de neuf à la filmographie de Satoshi Kon. Il avait déjà, en mieux, mélangé le rêve au réel et perdu le spectateur dans une narration magistrale, passant de l’un à l’autre avec une fluidité confondante de génie et de simplicité. Dans Paprika, les dessins des personnages sont parfois discutables – entendez par là : moches – et les enchaînements un peu trop foutraques, à peine sauvés par un scénario malin faisant se succéder à vitesse grand V éléments comiques, révélations et autres rêveries colorées. On s’amuse, on passe un bon moment dans ce grand huit hystérique, ludique, mais à l’émotion par trop absente. Les recyclages ternissent le tableau : Paprika sautille comme le clone de Mima dans Perfect Blue, une femme court comme la belle Chiyoko de Millenium Actress, trop brièvement d'ailleurs pour nous emporter avec elle ; quant aux tourments existentiels d’un inspecteur de police et à l’invasion d’une entité démoniaque dans la grande métropole, ils évoquent clairement la très riche série Paranoïa Agent. La dernière œuvre en date de Satoshi Kon n’est donc juste "qu’un" (très) bon divertissement, c’est déjà (très) bien, mais resterait presque de l’ordre de l’anecdotique au sein d’une telle filmographie.




12 décembre 2006
par Arno Ching-wan




Fascinant et inaccessible.

Kon Satoshi revient en force après trois ans d'absence des grands écrans pour nous délivrer sa dernière trouvaille/recherche/expérience/folie qu'est Paprika, titre aussi simple dans la forme que terriblement complexe dans le fond. Un métrage démesuré, extraordinaire de fluidité mais qui trouve ses défauts dans une trame scénaristique tellement complexe qu'elle en devient difficilement accessible pour les newbies de la filmographie du cinéaste et pour les étourdis tout court. Car en effet, derrière une esthétique très simple mais raffinée se cache l'ombre d'un thriller tiré par les cheveux, complexe mais jusqu'au-boutiste, n'hésitant pas à tomber dans l'autocitation pure et simple où l'on retrouve les affiches de Millennium Actress et Tokyo Godfathers sur l'enceinte d'un cinéma, et qui se permet même de citer un grand nom du cinéma bizarre qu'est David Cronenberg avec des séquences hallucinantes où les corps s'entremêlent et où l'agent transperce un écran de cinéma à la manière de James Woods dans Videodrome.

C'est en cela que Paprika est un pur long-métrage organique (des corps qui fusionnent, se découpent, se désintègrent) au service de solutions visuelles étonnantes, teintées de séquences métaphysiques et métaphoriques que l'on décèle mais que l'on n'arrive pas forcément à comprendre ou expliquer. C'est là toute la force de l'oeuvre de Kon, car au delà d'un scénario profond (l'étude des rêves) subsistent des clins d'oeil légers et agréables rappelant sa filmographie. Perfect Blue en premier lieu lors des séquences où Atsuko Chiba discute avec son "double onirique" Paprika grâce au reflet renvoyé par la vitre d'un métro, Millennium Actress pour son chamboulement temporel inouïe et cohérent ; les amateurs de Kon arriveront aussi à déceler quelques morceaux musicaux quasiment repris ici à la note près (merci encore une fois à Hirasawa Susumu). En parlant de musique, le générique d'intro à base d'électro et de pop figure parmi l'une des plus grandes réussites du cinéaste de part son punch incroyable et son ivresse rythmique presque éprouvante. Merci au montage sec et à l'avalanche de moments indescriptibles (les meubles et autres objets qui défilent en fanfare, non sans rappeler la marche des zombies, démons et squelettes des Tanuki de Pompoko), nous rappelant que Kon Satoshi a plus d'un tour dans son sac pour épater son spectateur. On est peut être maintes fois perdu, mais comme les énigmes d'un donjon de Zelda, la solution est toujours évidente.

Esthétique : 4/5 - Si les mouvements sont moyennement décomposés, la richesse visuelle épate. Musique : 4.25/5 - Dans la grande lignée déjantée de Millennium Actress, la bande-son étonne par sa singularité. Scénario : 4/5 - Carrément pas facile à aborder, le scénario fait tout de même preuve d'une profondeur étonnante.



10 décembre 2006
par Xavier Chanoine




Manque de sel ?

Très attendu par tous les amateurs d’animation depuis l’annonce du projet, Paprika signe donc le retour de KON Satoshi sur grand écran après l’expérience TV réussie avec sa série Paranoïa Agent. En trois films (Perfect Blue, Millennium Actress, Tokyo Godfathers) et une série TV, KON aura réussi à se tailler une place importante dans le paysage de l’animation japonaise et mondiale.

Autant être clair tout de suite : si Paprika est visuellement réussi avec un histoire taillée sur mesure pour KON, la narration – point fort de ses précédents films – déçoit. C'est le plus gros budget dont il ait bénéficié jusque maintenant (c'est à dire 5 à 7 fois moins que les blockbusters animés des "maîtres"), celui où il y a le plus d'éléments animés par plans, le plus "flashy" visuellement et, de l’aveu même du réalisateur, le film qui l’a « le plus épuisé de sa carrière » (temps de production dépassé et budget fort probablement aussi), et c’est sans doutes la raison de ce déséquilibre. Malgré la frénésie d'imbrications des niveaux de réalités dont fait preuve Paprika, on n’a pas le sentiment de se faire balader comme dans ses autres films. Perfect Blue menait son spectateur - qui avait toujours un métro de retard sur l’intrigue - par le bout du nez et le sens du suspense y était parfaitement maîtrisé. Millennium Actress faisait de même dans un registre plus romanesque. Idem pour Paranoïa Agent qui fonctionnait, de plus, comme une « œuvre somme » où le réalisateur revisitait et approfondissait formellement et thématiquement ce qu’il avait ébauché auparavant sur grand écran (la question de notre rapport à la réalité et toutes les thématiques connexes). Sur ce terrain Paprika n’apporte rien de nouveau et forcément, un sentiment de répétition se fait sentir pour peu que l’on soit familier du travail de KON.

Le visuel ayant pris le pas, l’intrigue ne fait pas preuve de l’efficacité habituelle chez le réalisateur : bifurcations scénaristiques prévisibles et suspense très discutable alors que Paprika se range manifestement dans le registre du thriller (onirique) d’anticipation. De la même façon, l’implication émotionnelle suscitée est aussi en retrait par rapport à ses autres travaux, les personnages étant tous traités un peu au même niveau et d’une façon relativement superficielle (et ce malgré les allégories oniriques parfois faciles) ... pour du KON.

Une déception très relative donc pour une critique « à charge » qui ne doit pas masquer le plaisir ressenti à visionner Paprika. On attend forcément toujours mieux d’un tel réalisateur, et sûrement que les spectateurs découvrant son travail avec ce film n’auront pas exactement le même sentiment. Mais indéniablement KON se répète, se fait plaisir visuellement mais se répète. Ne plus avancer c’est un peu reculer.



18 octobre 2006
par Astec


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