A raw arrow
"Panther" est caractéristique du cinéma indonésien de l'époque. Cinéma de tous les excès, tout était fait pour ratisser le plus large possible pour un minimum d'argent. Du coup, on passe d'une séquence d'introduction absolument fa-bu-leu-se dans un cinéma délicieusement bis avec une espèce de "Lady Terminator" (ou "Cyanure" de chez "Spirou et Fantasio") en minishort de cuir moulant ses fesses et – surtout – arquebuse fatale, qui s'en va décimer tout un tas de gens, dont la famille de Natasha. La violence n'épargne rien, ni personne, depuis la maman, dont la force de l'impact de la flèche dans la tête l'envoie valdinguer plusieurs mètres en arrière et l'empale carrément au mur, les pieds à un bon mètre au-dessus du sol, jusqu'à une jeune femme enceinte, qui sera roué de coups dans son bas-ventre…
(Mal)heureusement, le film ne tiendra pas la cadence infernale de ses débuts, l'intrigue se perdant rapidement dans des longs bavardages inutiles et des rebondissements tarabiscotés, dont on se serait bien passé, dont quelques scènes (fort peu) érotiques, obligatoires à l'époque pour satisfaire le public mâle en manque de sensations fortes. Quant à Barry Prima, n'ayant visiblement pas réussi à emboiter le pas à Schwarzie, ni à Stallone, il adopte définitivement le look "Steven Segal" avec queue de cheval et une expressivité minimum en accumulant même de l'embonpoint, qui l'empêche de castagner aussi efficacement qu'avant. Il taraude quand même les ennemis par dizaines au cours de plusieurs séquences assez honnêtes, bien qu'une fois de plus horriblement mal chorégraphiés, flanqués e son fidèle lieutenant Alex Dirjosaputro, adepte du couteau et de la gâchette. Signe du proche déclin, même Barry aura recours à des flingues (plusieurs scènes au ralenti rappellent vaguement John Woo) pour se débarrasser de ses adversaires…ce qu'un Barry de la grande époque ne se serait jamais autorisé (sauf dans les films de guerre, of course !!).
