Herman Yau, Nick Cheung, Francis Ng, Anthony Wong... what else...
On The Edge suit l'histoire d'un flic infiltré (Nick Cheung) qui, suite à l'arrestation de son boss (Francis Ng) après 8 années undercover, reprend une vie « normale » et tente de s'intégrer au sein de son commissariat. Il sera confronté à la méfiance de ses nouveaux partenaires (Anthony Wong en tête) et au rejet de ses anciens ami(e)s.
Herman Yau, réalisateur et chef op iconoclaste livre avec cet opus un film tout en introspection, où la psychologie passe avant l'action. Nick Cheung, acteur détestable autrefois, campe un flic déboussolé avec une justesse rare. Ses rôles dans les polars ont plus que démultiplié son charisme qui s'affirme de film en film (les 2 Election, Beast Stalcker, ...). Francis Ng, un poil trop cabotin, joue un boss de triade à la cool. Un peu plus de retenu aurait été le bienvenu, même si son personnage se retrouve de ce fait à l'exact opposé de celui d'Anthony Wong, flic carré qui fait fie de certaines règles lorsqu'il a à faire aux triades. Dans l'ensemble la personnalisation, bien que trop appuyée pour Francis Ng (et paradoxalement pas assez développée, quid de sa hantise d'être emprisonné ?) et Anthony Wong, est convaincante, et permet à Nick Cheung de bien faire passer les sentiments d'une personne qui a tout perdu, alors que dans la logique il a tout gagné (arrestation de son ancien boss après 8 ans d'infiltration et reconnaissance -administrative- de ses supérieurs et -par extension- de la société).
La réalisation, sobre, s'inscrit parfaitement dans cette logique de caractérisation. On ne ressent pas de manque vis-à-vis des scènes d'action malgré leur nombre limité. À l'image du boss des triades et du collègue flic suspicieux le monde de la pègre comme celui des hommes de loi est malheureusement décrit un peu trop grossièrement. Même si l'on comprend aisément pourquoi Nick Cheung préfère sa vie de voyous à celle de policier il y a d'un côté l'univers merveilleux des triades où l'on boit, se bastonne un peu, chante au karaoke et s'amuse beaucoup, et de l'autre celui des forces de l'ordre on l'on est toujours sérieux, où personne ne s'intéresse à son collègue, où l'on est seul.... Cet antagonisme surligné nuit légèrement à la tenue de l'ensemble, cependant ce défaut est loin d'être rédhibitoire au vue des qualités citées précédemment.
On The Edge, à défaut d'être un grand polar psychologique ou stylisé (ce n'est ni Full Alert, ni The Mission), est un bon petit film, humble, qui se laisse apprécié un tant soit peu pour qui aime ce type de production.
25 novembre 2009
par
Junta
Solide, mais qui ne sait pas aussi bien conclure
Herman Yau fait toujours de bons films. Rarement des grands films. Il manque toujours un petit quelque chose difficile à définir, une scène clé, une conclusion plus écrite, peut-être quelques minutes de plus. Ici c'est assez clairement la conclusion qui pêche. Car autrement on tient un drame solide, bien équilibré. Le scénario n'a pas la prétention de beaucoup innover, on parle, c'est à la mode, d'infiltrés, mais sous un angle beaucoup moins spectaculaire. C'est une histoire finalement très simple, qu'Herman Yau ne cherche pas à habiller de superflu. Et c'est justement ce qui fonctionne, une histoire de personnes comme tout le monde est tout de suite plus accessible qu'un Infernal Affairs. Surtout que le film ne contient aucun défaut rédhibitoire. Les acteurs font très correctement leur travail, avec en tête un Nick Cheung transformé depuis son rôle de flic froid dans
Breaking News. On le connaissait surtout comme Stephen Chow du pauvre dans ses comédies plus souvent ratées que drôles, il réussit ici un joli virage dans sa carrière. Bien sûr ce n'est pas Robert de Niro, mais la transformation est à souligner. Derrière lui les seconds rôles sont costauds, avec le duo terrible Anthony Wong / Francis Ng. Ce n'est pas
The Mission évidemment, les rôles sont un peu stéréotypés pour eux deux (Anthony nous refait son grand rôle de ces dernières années, le dur au coeur tendre, tandis que Francis joue le chef de triade gentiment foufou). Il faut aussi saluer la très bonne musique de Brother Hung, compositeur attitré d'Herman Yau, qui participe grandement à l'ambiance réussie du film.
Le film peine hélas un peu à conclure. Si la conclusion est finalement assez logique vu l'évolution du scénario, elle n'a pas la force voulue, même si elle reste cohérente avec le développement très peu spectaculaire du film. Mais replacé dans la longue liste récente des films de triades inspirés par Infernal Affairs, ce n'est clairement pas le plus mauvais et de loin.
Magnifique ; belle introspection
Finalement, On the Edge n'est pas vraiment un polar. Certes il met en scène un policier ayant suivi une infiltration pendant 8 ans, finissant par arrêter sa cible. Hors, le sujet du film n'est pas l'enquête du policier mais le policier lui-même. Il sort de son infiltration au bout de 8 ans et redevient donc un vrai flic, ou presque... En effet, 8 ans, ca marque ; au bout du compte, il se rend compte qu'à part son chef dans la police, qui l'a suivi et soutenu tout ce temps, il ne connait que des gangsters et des voyous et, d'un autre coté, tous les policiers se méfient de lui et refusent de l'intégrer. C'est donc une grosse introspection dans la vie d'un policier qui n'en est plus un et qui, face au regard accusateur de ses collègues, ne trouve de refuge qu'en retournant voir ses "amis", qui ont décidé également de couper les ponts, en apprenant qu'il est policier. Que reste-t-il donc de ce pauvre homme qui n'a fait que son boulot ? rien, sinon un badge, un flingue et un apart' vide.
Grosse douleur qui ne peut ressurgir, et superbement mise en scène par Herman Yau, qui signe là une des plus belles oeuvres dramatiques de ces dernières années. Au début on croit s'y perdre un peu avec tous les flashbacks, même cela pourrait agacer un peu, mais l'utilité vient vite en renfort, puisque tous les flash-backs sont vraiment des moments de joie ou de douleur pour le personnage principal dans sa vie passée, et se démarque des flashbacks à explication que l'on trouve souvent dans les films policiers parce que le réalisateurs ne sait jamais bien mettre en scène son intrigue. Bref, On the Edge jouit également d'un casting, non seulement beau, mais surtout très doué et crédible. Beau travail de Nick Cheung, excellemment secondé par Anthony Wong.
Finalement, un film vraiment prenant, qui emmène le spectateurs dans le désespoir d'un policier héroïque jusqu'à un final qui deviendra culte tant le sujet que le jeu des acteurs le grandissent.
02 novembre 2006
par
Elise
Touchant et efficace :le polar HK comme on (je?) les aime !
"On the edge" commence la ou "Donnie Brasco" termine et pose la question du retour a la vie "normale" des agents infiltres. Le film de Herman Yau est toutefois habilement construit autour de la vie passee, de gangster, de son heros et de sa vie presente, de flic.
Ce bouleversement chronologique necessitait un montage habile permettant de servir le scenario au maximum. Mission accomplie ! La tension dramatique atteint son paroxysme lors de ses scenes dite de comparaison. Dans l'une d'elles, Hoi San, gangster, nargue les flics, ses collegues "de raison", dans un bar et enchaine par une descente dans le meme bar ou il se fait malmener par ses collegues de coeur, les hommes de Francis Ng. La realisation de Yau est en outre magistrale. Car, a l'inverse de nombre de ses collegues, il n'hesite pas a poser sa camera, a ralentir le rythme si necessaire ( comme lors de la scene ou Hoi San (re)met l'uniforme pour la premiere fois) afin de laisser le temps au spectateur de vraiment connaitre les personnages. De plus, ses scenes permettent aux phases d'actions une plus grande efficacite car ces dernieres surgissent brutalement .
Bien moins froid qu'un "Infernal affairs", la reussite de ce film tient essentiellement au fait que le heros solitaire soit embarquer dans quelques choses qu'il ne maitrise pas, ce que les docteurs es tragedie appeleraient une Machine Infernale. Il ne pourra pas echapper a son destin ( destin que l'on connait des les premieres minutes du film) et la mort pourra etre finalement vu comme une delivrance. Nick Cheung est parfait dans ce role et c'est en partie grace a lui que le film est emouvant. Flic le jour, il veut continuer a frequenter ses amis (et petite-amie) gangsters la nuit. Probleme : les flics se mefient de lui et ses amis ne peuvent que le rejeter. Sa solitude devient de plus en plus effrayante et donc touchante de minutes en minutes. Les autres acteurs sont egalement au top : Anthony Wong campe un flic nonchalant et dur a cuire dans lequel il est plus que credible et Francis Ng joue le vrai-faux bad boy. Que ce soit clair, il illumine toutes ses scenes particulierement celle du karaoke. On regrette d'ailleurs de ne pas le voir plus, peut-etre Yau voulait-il centrer son film autour du seul Nick Cheung, afin de permettre au spectateur de plus facilement s'identifier a lui.
Enfin, cerise sur le gateau, On the edge, est ponctue, surtout sur la fin, de monologues hyper-dramatiques typiques du cinema HK .
Les faiblesses de ce film sont rares, elles existent, mais restent tres minimes. Tout d'abord, les symetries entre le monde policier et le monde mafieux sont parfois un peu caricaturales et la relation de Nick Cheung avec sa cops n'est pas tout le temps bien sentie a mon sens. De plus, Yau a maladroitement pompe la scene de la remise de medaille de Donnie Brasco. Enfin la toute derniere scene de flash back gache un peu egalement l'esprit du film, a l'image de la derniere scene de " the Year of the dragon" de Cimino.
Toutefois le plus gros obstacle qui menacait Herman Yau a ete franchie : prendre (encore ) son pied avec un film d' "undercover cop" ( sujet 110 fois traite) tout en lui donnant une certaine epaisseur absente chez ses predecesseurs.
PS Sorry pour l'absence d'accentuation!!!
07 septembre 2006
par
LKF
Remarquable.
Remarquable: que ce soit au niveau de l'écriture du scénario, de l'intensité de l’interprétation de Nick Cheung (sans doute l'un de ses meilleurs rôles) où de la qualité des dialogues, On The Edge est un film marquant. Avec un sujet délicat et intéressant, le film se hisse sans problème parmi le top du top du polar HK post 2000.
On suit ici Harry, flic infiltré dans les triades pendant des années de retour " à la normale" après la réussite de sa mission. Mais tout est difficile: repartir de zéro, gagner la confiance de ses collègues, affronter les "traîtres, balance" murmurés sur son passage.... Beaucoup de scènes sont très bien menés, comme la confrontation entre Harry, le flic incarné par un Anthony Wong tout en charisme et en magnétisme, et Mini B, l'ancien ami de Harry, toujours dans la triade. Harry est tiraillé entre son boulot de flic et l'ancien lien qui le lie toujours au criminel.
On à également droit à quelques scènes d'action, peu toutefois car le film se concentre plus sur l’aspect psychologique que sur des gunfights étirés. Une bonne poursuite en voiture dans les rues de HK, et un final plein de tension, superbement écrit dans la réalisation comme dans les dialogues, sont des scènes clés du film.
Francis Ng n’apparaît pas longtemps, mais je retiens la scène ou Nick l'arrête et où il livre sa peur de la prison. Loin d’apparaître comme un chef indestructible et sans pitié, cette scène est très forte.
" -Je n'ai jamais été voir mes hommes en prison. On dit que je suis sans cœur... Alors que j'ai simplement peur."
Gros point fort pour l'aspect psychologique des personnages.
Bref, un gros gros film, intelligent et bien mené, le seul reproche que je pourrais faire est que, pour une raison peu compréhensible, il commence par la fin, ce qui flingue tout le suspense du final...
Qui suis-je ?
Herman Yau est presque une institution à lui tout seul au vu de certaines oeuvres de sa filmographie. Avec On the Edge / Hak Bak do (2006), il nous montre qu’il reste un bon cinéaste mais un cinéaste inégale. En ce qui me concerne, On the Edge c’était le film tant attendu. Le pitch donne l’eau à la bouche, le casting impressionne (Nick Cheung, Francis Ng et Anthony Wong) et lorsqu’on connaît le nom du réalisateur aux commandes, on est en droit à s’attendre à du lourd. Le film n’est pas une déception en soi, certes mais le film manque de ce quelque chose qui aurait fait de lui un grand film. Surtout dès le début on sait à quoi s’attendre. On sait qu’il n’y aura pas de happy-end, pas pour nous déplaire. Nous sommes donc prévenu…
Il y a peu ou pas de film qui a ma connaissance traite d’un tel sujet : le retour d’un flic infiltré à une vie normale après avoir navigué dans les eux troubles de la pègre. Herman Yau en fait un constat somme toute poignant avec le personnage interprété par Nick Cheung dont le jeu est en demi teinte. C’est en cela que le film de Herman Yau est intéressant et fort d’une certaine manière. Un drame à la fois dans un univers de triade et à la fois dans un univers de policier qui place avant tout l’humain au centre. Un être humain souffrant d’un manque de repère, un être humain noyé dans ses interrogations. Huit ans d’un passé de malfrat humilié par la police, menant une vie à cent à l’heure entre fête et règlement de compte, entre une petite amie vivant de la nuit et des frères d’armes sur qui il peut compter. Une fois que la fête est finie le retour à la réalité est des plus brutale.
Redevenu flic, il n’est pas considéré par ses collègues policiers comme un vrai flic parce que trop longtemps mouillé dans des histoires illicites. Un manque de communication s’instaure alors et tous remettent en gage son honnêteté. Il retrouve un appartement vide et poussiéreux où trône un diplôme et une photo, seuls reconnaissances de cette mission. Surtout, il a trahit (ses amis malfrats), se sent trahit par les siens (la police) qui le suspectent en permanence via des surveillances et ses anciens « amis » ne le voient plus que comme un traître. Sa petite amie (également trahie) est tiraillée par son amour pour lui et un style de vie qui lui convient, elle le vomit donc à moitié. Oui, Herman Yau réalise un film profondément humain où les intrigues mafieuses et policières sont mineures comparées à ce qu’il tente de raconter : oublier huit ans de sa vie et tout recommencer à zéro. Savoir jusqu’où vont les limites de l’identité encore plus lorsqu’on ne sait plus qui on est.
Je ne reprocherais pas à On the Edge son manque d’action car le but n’était pas là donc il faut prendre le film pour ce qu’il est. On pourrait reprocher au film de Herman Yau son impact émotionnel quasi absent. Il y a peu de surprise sur la tournure des évènements, la faute sans doute à la scène d’introduction lorsque ce n’est pas celle des personnages de flics et de voyous caricaturaux. On pourrait également rajouter que le cinéaste hongkongais n’a pas (su) développer une narration plus intimiste, on sent une distance qui gâche encore l’aspect émotionnel. La dernière partie du film en plus d’être sans surprise manque cruellement d’imagination et l’on en sort déçu. Est-ce un manque d’audace ? Le sentiment qui persiste c’est que le réalisateur également scénariste avait la bonne idée de départ sans trop savoir de quelle façon il ponctuerait la chose si ce n’est la mort, du coup on expédie une fin à la va vite sans inventivité, dommage.
On the Edge de Herman Yau ne va pas assez au bout des choses, je parle ici de la crise d’identité que vit le protagoniste. Il y manque indubitablement une force, un impact qui décevra le plus grand nombre malgré cela le film vaut pour ce sujet, pour cette histoire peu racontée, cette dualité. Le film est à voir parce qu’il crée une ambiance particulière, celle d’un homme seul qui est pourtant si bien entouré.
Sur le fil de deux mondes
Très bon film, l'histoire est vraiment géniale car elle sort des sentiers battues sur le thème du flic infiltré (enfin de ce que j'ai pu voir jusqu'à maintenant).
Le film navigue sans se perdre entre le présent (le flic infiltré qui reprend du service) et le passé (le flic infiltré).
Très rapidement on se prend de sympathie pour ce flic, et le film passe d'un trait sans que l'on s'ennui ne serait-ce qu'une seconde.
bonne surprise
Herman LAU n'est pas homme à nous offrir chefs d'oeuvres sur chefs d'oeuvre, sa filmographie est meme assez inégale. capable de grosses daubes mais aussi de petits film sans prétention avec une touche d'originalité parfois très réussi (FROM THE QUEEN, KILLING END, HERBAL TEA...), sans parler de ses catégories 3 cultes et craspec, ON THE EDGE fait partie de ses films les plus réussis. (peut etre avec sa collaboration à City Cop 2).
ce film n'a rien de révolutionnaire mais il fonctionne bien, pour qui n'en attend pas des tonnes d'action over the top. on peut penser à beaucoup d'autres films mais ON THE EDGE a sa personnalité. la réalisation est très soignée, Herman LAU nous prouve sur ce film qu'il n'a rien à envier à un Johnnie TO, les plans tape-à-l'oeil en moins.
pour résumer ON THE EDGE est un bon film qu'on se doit de voir si on est branché polar HK, une des bonnes surprises de 2006, mais Herman YAU est une fois encore un peu court pour prétendre au film majeur. peut etre pour la prochaine fois.
Borderline, du bon côté!
C'est vrai que le film aurait pu tourné de manière bien mièvre... Il y a beaucoup de répétition, on comprend dès les 10 premières minutes où on veut en venir sans qu'on ait à nous le rabacher pendant 2 heures. Mais pour un spectateur patient, la dent un peu molle, pendant les longues soirées d'hiver, il y a vraiment un pied à prendre. Le cast aide beaucoup, la mise en scène également pour nous tenir en haleine, car ce n'est pas le scénar, un peu léger mais orignial parceque très peu traité jusqu'ici qui impressionne. Si l'oginalité ne se fait pas du coté du scenario, elle se fait dans l'aboutissement même de l'idée de départ, aucun autre film ne pourrait traiter cet aspect sans etre à la mesure de ON THE EDGE. Tous les pans de la schizophrenie de l'infiltré sont abordés et interprétés de fort belle manière pour montrer la réhabilitation impossible de ce flic, mentalement, socialement et psychologiquement structuré par le milieu qu'il infiltra pendant 8 ans. Au final, quelqu'un qui voudrait voir On the edge devrait etre averti que ce n'est pas SPL ou Infernal Affair, le point d'encrage est la portée psychologique du personnage et de l'errance de ce dernier coincé dans l'univers du polar HK que l'on affectionne.
Borderline
Question maintes fois soulevée au cours des "Infernal Affairs" apr le personnage de Tony Leung: comment se réintégrer dans la société une fois le boulot de taupe infiltré terminé?
Après huit ans de bons et loyaux services, Hoi (ou "Harry" dans les sous-titres) se pose exactement cette même réflexion. En échange de huit ans de galères en tant que flic infiltré dans les triades, il reçoit les honneurs de la police, un chiche appartement avec une télévision qui ne marche pas et un peu moins de 1000 dollars; mais surtout il est obligé de faire une brusque croix sur huit ans de sa propre double existence remplie de bas, mais également de hauts; de faire une croix sur des relations nouées avec certaines personnes – et notamment une histoire d'amour. De se faire suspecter en permanence par ses propres collègues méfiants. De se plier à des strictes règles disciplinaires. De craindre pour sa vie en sortant dans la rue, de peur de représailles. D'arrêter ses propres anciens "amis".
Comble de l'ironie, Hoi devient partenaire d'équipe d'un flic (Anthony Wong) aux méthodes douteuses – et à Herman Yau de brouiller encore davantage les pistes entre bon et méchant, entre exemple à suivre ou à délaisser.
Rien de bien nouveau sous le soleil du film des triades "made in Hong Kong"; mais pour celui qui aime le genre, "On the edge" étudie vraiment toutes les possibilités du genre, creuse els avantages et travers de cette nouvelle vie (et identité). Avant tout une étude de mœurs, le film manque de la réputée légèreté et maîtrise du film (français) de genre (notamment dans la typique lourde utilisation de flash backs inutilement explicatives), mais approfondit bien davantage que la plupart des nombreux autres avatars. Un beau retour sur le devant de scène de Herman Yau, qui semblait avoir touché un certain fond avec ses récentes sorties (dont le calamiteux "Lethal Ninja") et revient à une certaine maturité dont son "From the Queen…" reste son chef d'œuvre absolu. Il est également aidé par l'impeccable prestation de ses principaux acteurs, les toujours impeccables Anthony Wong et Francis Ng dans leurs habituelles compositions en tête.
Le dénouement peut sembler un peu en deçà de la qualité d'une première heure vraiment prenante, mais conclut avec brio et logique une fin annoncée dès le début.
Sans parler du carton en toute fin du film, qui donne sérieusement à réfléchir quant à la véritable condition de l'après vie de ces taupes.