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Le Bras de la vengeance

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.79/5

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24 critiques: 3.45/5



drélium 4.25 Kitch + culte + bis + sanglant + sauvage + Wang Yu + Chang Cheh = Boom !
Anel 4
François 4 Wang Yu est dans la place
Ordell Robbie 3.5 Moins profond, beaucoup plus jouissif
jeffy 3.5 Un Chang Cheh sans surprise
Xavier Chanoine 3.5 Une suite à la hauteur!
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Kitch + culte + bis + sanglant + sauvage + Wang Yu + Chang Cheh = Boom !

Wang Yu revient une dernière fois auprès de son mentor, Chang Cheh, avant de partir définitivement pour la Golden Harvest naissante où il reprendra à son compte le mythe du combattant manchot dans sa propre mouture, Le Roi du Kung fu, ce qui fera bondir Run Run Shaw et le décidera à produire l’ultime suite bien connue chez nous, La Rage du Tigre avec David Chiang. Point de considérations dramatiques ou amoureuses ici comme le premier volet en faisait largement sa teneur, Wang Yu en bon gros sabreur invincible sort de son champ pour casser du méchant et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça va saigner !

Liu Chia Liang avec une arme ensanglantée, pas commun tout de mêmePeu après s’être retiré du monde des arts martiaux avec sa douce fermière de femme (lisa chiao chiao) pour cultiver la terre à son gré, deux sabreurs menaçants l’invitent à un tournoi qui vise à asseoir la domination du clan des "8 maîtres", tournoi qui cache en fait le vil projet de réduire à néant toutes les écoles d’arts martiaux d’un seul coup d’un seul.

A l’image de Bruce Lee qui a promis à sa maman de ne pas se battre (Big Boss), Wang Yu a promis à sa femme de raccrocher sa lame et tarde donc à se décider jusqu’au moment où les choses dérapent et où le clan des "8 maîtres" dépasse les bornes. La question de savoir si Wang Yu va s’y mettre ou pas est en gros le seul ressort dramatique de ce qui va se révéler une bonne grosse orgie sauvage et inarrêtable où vont s’affronter un nombre de protagonistes bien fourni : en somme, toutes les écoles d’arts martiaux du pays contre la troupe sans cesse extensible du clan des "8 maîtres", et Wang Yu au milieu.

Forcément kitch et daté dans son ensemble et en particulier dans ses chorégraphies, le spectateur moderne aura de quoi rire en découvrant ce festival de gros bras massacreurs et ce qui s’apparente aux premières chorégraphies aériennes et folles du cinéma HK cuisinées par Liu Chia Liang et Tang Chia (Wang Yu qui tourne (lentement) en l’air, jambes et bras écartés, telle une lame de tondeuse à gazon, c’est quelque chose). Malgré cela, le spectacle débarrassé de la moindre inhibition ravira l’amateur qui ne pourra que s’exclamer : on n'en fera plus jamais des comme ça !

Essie Lin Chia la fille aux milles brasChang Cheh se lâche à bloc à l’image de Baby Cart II comparé à son premier volet, et instaure avec force son style hyper sanglant et ses héros prêt au sacrifice à venir. Atout principal, le clan des "8 maîtres" hétéroclite et chamarré dont chacune des factions maîtrise une arme blanche particulière. Atout supplémentaire de taille, le clan en question se compose simplement des trois plus grandes familles de chorégraphes à venir. Le maître du croissant de lune n’est autre que Liu Chia Liang qui n’a pas encore la latitude pour dénigrer la violence de son personnage, simple machine à éviscérer totalement à l’opposé de sa vision traditionnelle des arts martiaux. Le maître des lames volantes ensuite est Tang Chia en personne. Deuxième grand chorégraphe de la Shaw pour Chu Yuan en particulier, réputé pour l’amplitude et la créativité de ses combats en groupe, il montre ici une panoplie de techniques perforantes à savourer bien saignantes. Le maître des sabres volants pour finir, est le frère cadet de Yuen Woo Ping, Yuen Cheung Yan, futur instigateur des plus grandes chorégraphies 80’s et 90’s. Viennent s’y ajouter le maître du bouddha infernal en la personne de Lau Kar Wing, frère de Liu Chia Liang, un maître du sabre Ku Feng, la boule à zéro qui parfait son allure de grosse brute énervée, le maître du dragon de la mort dont le sabre crache des fumigènes empoisonnées, la fille aux 1000 bras, charmeuse qu’il ne vaut mieux pas trop coller, et le chef de tout ce beau monde, Tien Feng, qui après avoir été le maître shaolin de Wang Yu dans le premier volet, incarne tout aussi bien le roi sournois vraiment très sournois.

Tang chia maître des lames volantesAvec une telle ribambelle de guerriers disparates (non exhaustive) fièrement présentée au départ, la scène où Lisa court au ralenti dans les champs vers son mari devient bien plus kitch encore que tout ce qui a pu être exposé dans le premier volet et qui avait au moins le mérite de se justifier.

Au final et ce malgré l’âge non négligeable, ce retour du sabreur manchot offre une énergie sauvage hors du commun où l’originalité des affrontements, l’hécatombe en règle, le rôle de Wang Yu dominant le monde martial et la fougue de Chang Cheh à filmer le tout explose littéralement tout ce qui pouvait se faire à l'époque. Même aujourd'hui, rarement on aura eu droit à autant de sang versé. Culte et brutal !

24 février 2005
par drélium




Wang Yu est dans la place

Après un premier film très axé sur la dramaturgie, Chang Cheh s'offre une suite nettement orientée action. Le "boucher" se laisse aller à ses délires sanguinolents, et l'arrivée de Liu Chia-Liang aux chorégraphies apporte de la variété dans les techniques, faisant de cette suite un divertissement assez jouissif.

Le premier film jouait plus la carte du drame du personnage principal, et soignait sa réalisation. Ici on va directement à l'essentiel: un clan de 8 sales méchants fait régner la terreur, Wang Yu ne veut plus se battre, mais il finit par s'énerver un peu et les marave tous. Les films est rempli de combats, avec des adversaires ayant chacun leur technique, ce qui apporte une variété bienvenue. On reconnaît le style Liu Chia-Liang dès le générique, même s'il n'est visiblement pas le chorégraphe principal ici (trop de mouvements aériens).

Par contre s'il est bien un style qui est facilement reconnaissable ici, c'est bien celui de Wang Yu, mémorable en Fang Dang. Avec son physique de crevette et sa technique assez limitée, il fait évidemment sourire, ce n'est pas Chiu Man-Cheuk dans The Blade, mais comme toujours il met tout son coeur dans ce rôle de grand maître. Et grâce aux délires de Chang Cheh, c'est souvent jouissif, Wang Yu lance son bras et le sang gicle dans tous les sens. Sans oublier le passage mémorable de la toupie volante dans la forêt de bambous. Il reste bien un soupçon de fond, avec l'incompréhension de Fang Dang devant les récompenses qu'on lui offre, mais cela reste léger.

La réalisation se situe quelque part entre le premier et le troisième film, pas aussi soignée que le premier, mais un poil supérieure au troisième, avec quelques passages caméra à l'épaule du plus bel effet. Chang Cheh mélange à nouveau l'ultraviolence (le nombre de personnages se battant encore avec une épée dans le ventre dépasse tous les records du genre), et des scènes bucoliques du plus bel effet (Wang Yu et sa femme, Wang Yu et son fils...). Bref, beaucoup de choses ne tiennent pas debout dans ce film, mais l'excès est ici salvateur et sauve certainement le film du ridicule.

Quelques années plus tard Chang Cheh réunira le meilleur du premier film (la dramaturgie) et du second (les combats homériques) pour l'épisode le plus connu de la série. Mais il ne faut pas en oublier ces deux premiers opus pour autant, tant le premier fait preuve d'une délicieuse désuétude très théâtrale et tant ce second volet se montre le plus jouissif des trois dans son ultra-violence et le côté frime de son personnage principal. Fortemment conseillé donc.



19 août 2004
par François




Moins profond, beaucoup plus jouissif

Ce second volet de la série ne donne pas l'impression que Chang Cheh se soit foulé scénaristiquement pour faire revenir sur le devant de la scène son tueur à un bras. Grosso modo, c'est un peu "il était à la retraite mais on lui demande de reprendre du service pour qu'un seul bras puisse de nouveau les tuer tous". Mais après tout, le personnage a déjà été posé dans le premier volet et on ne va pas raler concernant ce qui ne nous pose pas de problème dans le cas du second Babycart. Le pitch semble ici là seulement pour permettre à Chang Cheh de déployer sa violence érotisée (la charmeuse poignardant les hommes qu'elle séduit) et graphique (les combats ne lésinant pas sur l'hémoglobine, les survivants qui n'en finissent pas de mourir meme transperçés de toutes parts), son habituelle misogynie (les femmes sont soit ridiculement soumises soit des séductrices qui amènent les hommes à leur perte), son gout pour le fleur bleue (quelques passages Harlequin sublimés à coup de ralentis) ainsi que ses penchants Bis (une inventivité énorme rayon armes en tout genre qui fait littéralement le spectacle lors des combats). Et il faut reconnaitre qu'hors quelques zooms hasardeux la maitrise formelle en Scope est bien là, que Jimmy Wang Yu confirme l'abandon de son style monoexpressif (son personnage se retrouve meme nanti d'un peu de dimension morale), que l'ennui n'est jamais là surtout avec l'enchainement de combats de la seconde partie. L'absence des grands thèmes du cinéaste (amitiés viriles, croyance en l'honneur dans un monde où il est en train de disparaitre) est compensée par toutes ces qualités. Le cinéaste continue donc à développer un style qu'il portera à incandescence dans ses sommets du début des années 70.



19 août 2004
par Ordell Robbie




Un Chang Cheh sans surprise

Le coté ultra-classique de l'histoire est compensé par un enchaînement de combats presque incessant pour la deuxième moitié du film. Les armes sont variées, on ne s'ennuie pas, mais pour un non-fanatique des wu xia pian old school, il faut reconnaître que l'intérêt reste limité. Par contre celui qui envisage ce film d'un point de vue historique trouvera certainement là matière à réflexion.

21 juillet 2004
par jeffy




Une suite à la hauteur!

Comme d'habitude avec les films de la Shaw et l'immense Chang Cheh, Le bras de la vengeance est excellent métrage, parfois féérique, théâtral et dans l'ensemble magnifiquement orchestré. Grosse tendance pour le sang qui gicle, maladresse des sauts (on voit à peine qu'ils sont tenus par des câbles) mais c'est CA qui fait la force et la magie de cette oeuvre, à savoir ses nombreuses maladresses comme des ennemis qui n'attendent que de se faire pourfendre ^^ . Quand on lit un peu partout que Chang Cheh était un maître dans la mise en scène et la boucherie, on comprend franchement pourquoi.

Intrigue old school, complots, trahison...photographie léchée, un ensemble une fois de plus très baroque, dôté de passages ultra violents valant leur pesant d'or. On n'a pour ainsi dire jamais vu Chang Cheh aussi inventif à cette époque.



13 février 2006
par Xavier Chanoine


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