Kitch + culte + bis + sanglant + sauvage + Wang Yu + Chang Cheh = Boom !
Wang Yu revient une dernière fois auprès de son mentor,
Chang Cheh, avant de partir définitivement pour la
Golden Harvest naissante où il reprendra à son compte le mythe du combattant manchot dans sa propre mouture,
Le Roi du Kung fu, ce qui fera bondir
Run Run Shaw et le décidera à produire l’ultime suite bien connue chez nous,
La Rage du Tigre avec David Chiang. Point de considérations dramatiques ou amoureuses ici comme le
premier volet en faisait largement sa teneur, Wang Yu en bon gros sabreur invincible sort de son champ pour casser du méchant et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça va saigner !
Peu après s’être retiré du monde des arts martiaux avec sa douce fermière de femme (lisa chiao chiao) pour cultiver la terre à son gré, deux sabreurs menaçants l’invitent à un tournoi qui vise à asseoir la domination du clan des "8 maîtres", tournoi qui cache en fait le vil projet de réduire à néant toutes les écoles d’arts martiaux d’un seul coup d’un seul.
A l’image de Bruce Lee qui a promis à sa maman de ne pas se battre (Big Boss), Wang Yu a promis à sa femme de raccrocher sa lame et tarde donc à se décider jusqu’au moment où les choses dérapent et où le clan des "8 maîtres" dépasse les bornes. La question de savoir si Wang Yu va s’y mettre ou pas est en gros le seul ressort dramatique de ce qui va se révéler une bonne grosse orgie sauvage et inarrêtable où vont s’affronter un nombre de protagonistes bien fourni : en somme, toutes les écoles d’arts martiaux du pays contre la troupe sans cesse extensible du clan des "8 maîtres", et Wang Yu au milieu.
Forcément kitch et daté dans son ensemble et en particulier dans ses chorégraphies, le spectateur moderne aura de quoi rire en découvrant ce festival de gros bras massacreurs et ce qui s’apparente aux premières chorégraphies aériennes et folles du cinéma HK cuisinées par Liu Chia Liang et Tang Chia (Wang Yu qui tourne (lentement) en l’air, jambes et bras écartés, telle une lame de tondeuse à gazon, c’est quelque chose). Malgré cela, le spectacle débarrassé de la moindre inhibition ravira l’amateur qui ne pourra que s’exclamer : on n'en fera plus jamais des comme ça !
Chang Cheh se lâche à bloc à l’image de Baby Cart II comparé à son premier volet, et instaure avec force son style hyper sanglant et ses héros prêt au sacrifice à venir. Atout principal, le clan des "8 maîtres" hétéroclite et chamarré dont chacune des factions maîtrise une arme blanche particulière. Atout supplémentaire de taille, le clan en question se compose simplement des trois plus grandes familles de chorégraphes à venir. Le maître du croissant de lune n’est autre que Liu Chia Liang qui n’a pas encore la latitude pour dénigrer la violence de son personnage, simple machine à éviscérer totalement à l’opposé de sa vision traditionnelle des arts martiaux. Le maître des lames volantes ensuite est Tang Chia en personne. Deuxième grand chorégraphe de la Shaw pour Chu Yuan en particulier, réputé pour l’amplitude et la créativité de ses combats en groupe, il montre ici une panoplie de techniques perforantes à savourer bien saignantes. Le maître des sabres volants pour finir, est le frère cadet de Yuen Woo Ping, Yuen Cheung Yan, futur instigateur des plus grandes chorégraphies 80’s et 90’s. Viennent s’y ajouter le maître du bouddha infernal en la personne de Lau Kar Wing, frère de Liu Chia Liang, un maître du sabre Ku Feng, la boule à zéro qui parfait son allure de grosse brute énervée, le maître du dragon de la mort dont le sabre crache des fumigènes empoisonnées, la fille aux 1000 bras, charmeuse qu’il ne vaut mieux pas trop coller, et le chef de tout ce beau monde, Tien Feng, qui après avoir été le maître shaolin de Wang Yu dans le premier volet, incarne tout aussi bien le roi sournois vraiment très sournois.
Avec une telle ribambelle de guerriers disparates (non exhaustive) fièrement présentée au départ, la scène où Lisa court au ralenti dans les champs vers son mari devient bien plus kitch encore que tout ce qui a pu être exposé dans le premier volet et qui avait au moins le mérite de se justifier.
Au final et ce malgré l’âge non négligeable, ce retour du sabreur manchot offre une énergie sauvage hors du commun où l’originalité des affrontements, l’hécatombe en règle, le rôle de Wang Yu dominant le monde martial et la fougue de Chang Cheh à filmer le tout explose littéralement tout ce qui pouvait se faire à l'époque. Même aujourd'hui, rarement on aura eu droit à autant de sang versé. Culte et brutal !
Wang Yu est dans la place
Après un premier film très axé sur la dramaturgie, Chang Cheh s'offre une suite nettement orientée action. Le "boucher" se laisse aller à ses délires sanguinolents, et l'arrivée de Liu Chia-Liang aux chorégraphies apporte de la variété dans les techniques, faisant de cette suite un divertissement assez jouissif.
Le premier film jouait plus la carte du drame du personnage principal, et soignait sa réalisation. Ici on va directement à l'essentiel: un clan de 8 sales méchants fait régner la terreur, Wang Yu ne veut plus se battre, mais il finit par s'énerver un peu et les marave tous. Les films est rempli de combats, avec des adversaires ayant chacun leur technique, ce qui apporte une variété bienvenue. On reconnaît le style Liu Chia-Liang dès le générique, même s'il n'est visiblement pas le chorégraphe principal ici (trop de mouvements aériens).
Par contre s'il est bien un style qui est facilement reconnaissable ici, c'est bien celui de Wang Yu, mémorable en Fang Dang. Avec son physique de crevette et sa technique assez limitée, il fait évidemment sourire, ce n'est pas Chiu Man-Cheuk dans The Blade, mais comme toujours il met tout son coeur dans ce rôle de grand maître. Et grâce aux délires de Chang Cheh, c'est souvent jouissif, Wang Yu lance son bras et le sang gicle dans tous les sens. Sans oublier le passage mémorable de la toupie volante dans la forêt de bambous. Il reste bien un soupçon de fond, avec l'incompréhension de Fang Dang devant les récompenses qu'on lui offre, mais cela reste léger.
La réalisation se situe quelque part entre le premier et le troisième film, pas aussi soignée que le premier, mais un poil supérieure au troisième, avec quelques passages caméra à l'épaule du plus bel effet. Chang Cheh mélange à nouveau l'ultraviolence (le nombre de personnages se battant encore avec une épée dans le ventre dépasse tous les records du genre), et des scènes bucoliques du plus bel effet (Wang Yu et sa femme, Wang Yu et son fils...). Bref, beaucoup de choses ne tiennent pas debout dans ce film, mais l'excès est ici salvateur et sauve certainement le film du ridicule.
Quelques années plus tard Chang Cheh réunira le meilleur du premier film (la dramaturgie) et du second (les combats homériques) pour l'épisode le plus connu de la série. Mais il ne faut pas en oublier ces deux premiers opus pour autant, tant le premier fait preuve d'une délicieuse désuétude très théâtrale et tant ce second volet se montre le plus jouissif des trois dans son ultra-violence et le côté frime de son personnage principal. Fortemment conseillé donc.
Un Chang Cheh sans surprise
Le coté ultra-classique de l'histoire est compensé par un enchaînement de combats presque incessant pour la deuxième moitié du film. Les armes sont variées, on ne s'ennuie pas, mais pour un non-fanatique des wu xia pian old school, il faut reconnaître que l'intérêt reste limité. Par contre celui qui envisage ce film d'un point de vue historique trouvera certainement là matière à réflexion.
21 juillet 2004
par
jeffy
Moins profond, beaucoup plus jouissif
Ce second volet de la série ne donne pas l'impression que Chang Cheh se soit foulé scénaristiquement pour faire revenir sur le devant de la scène son tueur à un bras. Grosso modo, c'est un peu "il était à la retraite mais on lui demande de reprendre du service pour qu'un seul bras puisse de nouveau les tuer tous". Mais après tout, le personnage a déjà été posé dans le premier volet et on ne va pas raler concernant ce qui ne nous pose pas de problème dans le cas du second Babycart. Le pitch semble ici là seulement pour permettre à Chang Cheh de déployer sa violence érotisée (la charmeuse poignardant les hommes qu'elle séduit) et graphique (les combats ne lésinant pas sur l'hémoglobine, les survivants qui n'en finissent pas de mourir meme transperçés de toutes parts), son habituelle misogynie (les femmes sont soit ridiculement soumises soit des séductrices qui amènent les hommes à leur perte), son gout pour le fleur bleue (quelques passages Harlequin sublimés à coup de ralentis) ainsi que ses penchants Bis (une inventivité énorme rayon armes en tout genre qui fait littéralement le spectacle lors des combats). Et il faut reconnaitre qu'hors quelques zooms hasardeux la maitrise formelle en Scope est bien là, que Jimmy Wang Yu confirme l'abandon de son style monoexpressif (son personnage se retrouve meme nanti d'un peu de dimension morale), que l'ennui n'est jamais là surtout avec l'enchainement de combats de la seconde partie. L'absence des grands thèmes du cinéaste (amitiés viriles, croyance en l'honneur dans un monde où il est en train de disparaitre) est compensée par toutes ces qualités. Le cinéaste continue donc à développer un style qu'il portera à incandescence dans ses sommets du début des années 70.
Une suite à la hauteur!
Comme d'habitude avec les films de la Shaw et l'immense Chang Cheh, Le bras de la vengeance est excellent métrage, parfois féérique, théâtral et dans l'ensemble magnifiquement orchestré.
Grosse tendance pour le sang qui gicle, maladresse des sauts (on voit à peine qu'ils sont tenus par des câbles) mais c'est CA qui fait la force et la magie de cette oeuvre, à savoir ses nombreuses maladresses comme des ennemis qui n'attendent que de se faire pourfendre ^^ . Quand on lit un peu partout que Chang Cheh était un maître dans la mise en scène et la boucherie, on comprend franchement pourquoi.
Intrigue old school, complots, trahison...photographie léchée, un ensemble une fois de plus très baroque, dôté de passages ultra violents valant leur pesant d'or. On n'a pour ainsi dire jamais vu Chang Cheh aussi inventif à cette époque.
Un seul fuck dans la face d'une industrie encore frileuse
Si mon titre paraît vulgraire, ce n'est pas par pure provocation, il s'agit d'une interprétation du film. Après un premier "one arme swordsman" de grande qualité mais assez classique, Chang cheh revient avec un film complètement fou, complètement allumé, complètement hors du temps.
Fim de l'excès par excellence, cette suite ne s'embarasse ni d'une histoire, ni de thèmes, ni même de cohérence. C'est la suite, on connait le héros, on sait qu'il est fort, alors pourquoi se priver d'une effusion de violence. Et puis pourquoi ne pas prendre que des personnages de guerriers?
Visiblement énervé par le classicisme des wu xia pian de l'époque et décidé à remuer tout ce monde, l'ogre de Hong Kong se lance dans un véritable survival, une boucherie incroyable, à la limite du surréaliste, ponctuée de scènes d'action complètement folles, où les câbles sont utilisés à outrance, comme pour singer un cinéma qui fait des choses mais n'ose jamais aller jusqu'au bout.
Assez proche dans la démarche de "golden swallow" qui bousculait l'image de l'héroïne et l'image du wu xia classique, mais dans un style plus sérieux, le film de Chang Cheh rappelle en ce sens un certain Tsui Hark qui n'aura de cesse de réaliser avec rage des films différents pour bousculer une industrie qu'il juge trop sage.
Moins présent que dans le précédent opus, et bénéficiant d'un rôle moins intéressant, Wang Yu nous gratifie cependant d'une présence charismatique et prend plaisir à trancher tout ce qui bouge. Les affrontements, ou plutôt les massacres s'enchaînent à un rythme effréné et on sent que Tang Chia a dû se lâcher plus que Liu Chia Liang dont les chorégraphies sont généralement plus ancrées dans la tradition, et sont plus techniques.
"Un seul bras les tua tous" risque de ne pas plaire à tout le monde, mais il faut le prendre pour ce qu'il est: un film expérimental au capital fun immense!
deception...
Après avoir vu Un Seul Bras Les Tua Tous, cette suite m'a fortement déçue.
Certes, en amplifiant l'action (en oubliant la qualité...), le rythme est différent du 1er volet, ce qui apporte du changement, mais l'importance de l'histoire est ici mis de coté, et c'est de même pour le travail sur le personnage principal.
Bref, du coup, il en reste un film très banal et très moyen, on a bien un sabreur manchot, mais il est sous exploité.
un seul bras ? un peu de chocolat !
Pas buté, malgré la déception procurée par la vision du premier volet de la saga du sabreur manchot je daigne jeter un oeil au deuxième film, et faut avouer que c'est nettement mieux ! Il est vrai que ce second volet abandonne pour une bonne part la puissance "mythique" (je me comprends) qui iradait le premier film (tout mou du genou soit-il) pour laisser la place au démasticage massif de gros méchants pas beaux, mais au moins à ce niveau le film assure un tantinet. Il reste toujours quelques bastons molassonnes mais c'est dans l'ensemble très divertissant. D'autant plus que les bad guys ont des techniques de combats extravagantes et variées, ce qui fait toujours plaisir même si c'est parfois un brin ridicule (on est content que la scène avec ceux qui bondissent comme des kangourous shootés à l'hélium soit rapidement expédiée). A ce sujet, certains passages et/ou affrontements demeurent risibles, comme Wang Yu soulevant la grille de la prison avec une seule main (forcément) ou ses hommes aspergeant le méchant d'eau pour qu'il ne répende pas son poison dans l'air - je ne crains pas le too-much, ni même le n'importe quoi, seulement le ridicule, surtout quand il devient nian-nian (et que tout le monde s'unit contre le méchant, youpi, comme dans le manuel des castors juniors). N'empèche, le film est plutot plaisant.
un Chang Cheh au top
trés différent du premier "one armed swordsman". Ce 2eme volet est d'une sauvagerie et d'une violence incroyable pour un film de 1969, la différence est énorme au niveau des combats quand on pense que le 1er volet est tourné seulement 2 ans avant ...c'est sidérant. Autant le 1er numéro était basé sur le drame, l'amour, quelques combats et une trés bonne interprétation de Jimmy Wang Yu. "return of the one armed swordsman" est basé uniquement sur une chose ," la boucherie" et celle-ci est très bien chorégraphiée avec quelques scènes assez incroyable, (dans la forêt de bambou entre-autre). Les armes employées sont inventives et créatives. Une trilogie exceptionnelle: à ne râter sous aucun prétexte!
"a must for every SB movies fan"
13 septembre 2004
par
jeff
un bon wu xia pian.
N'ayant pas vu le premier,je donnerai juste 1 simple avis sur ce second volet de la trilogie du célèbre manchot.
Le héros a juré d'abandonner les armes,aussi lorsqu'il est invité à tournoi d'arts martiaux,il décline.L'ecole organisatrice avait en fait le projet de tuer tous les grands maitres se présentant.Les élèves de ces maitres font alors appel à notre manchot lorsque ces derniers ne réapparaissent pas.
Ce film est assez jouissif et tres inventif dans ces scenes de combat,les armes sont inattendus (cf le bad guy final Nemesis dont le style est inconnus de tous,ou Mademoiselle 1000 Doigts qui séduit ses adversaires avant de les tuer),et le rhytme endiablé.
???
One armed swordsman returns se demarque du prédent opus par une abondance de combats et de personnages . Dans cette suite ce que le film gagne en violence graphique, il le perd au niveau du scénario qui est ici des plus simpliste . Certains personnages sont intéressants bien que manichéens, notamment l'actrice qui joue la méchante en comparaison avec l'actrice qui joue l'épouse de Wang Yu . Ce dernier est égal à lui même, bien que bon il n'a pas le charisme de Ti Lung et David Chiang qui tout deux jouent ici un petit rôle . J'ai trouvé cependant cette suite moins intéressante que le premier opus . Un film à voir tout de même pour constater l'évolution du réalisateur Chang Cheh entre "One armed swordsman" et "The new armed swordsman" et les différences et améliorations qui composent cette fameuse trilogie du sabreur manchot .