ma note
-/5

moyenne
3.66/5

La Mère

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 5nombre de notes: 4nombre de notes: 3

les avis de Cinemasie

2 critiques: 4.12/5

vos avis

10 critiques: 4.05/5



Ordell Robbie 4.5 Un nouvel hymne à la combattivité des femmes par un maître nippon
Xavier Chanoine 3.75 Un film touchant par sa retenue et son regard humaniste
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Un film touchant par sa retenue et son regard humaniste

En 1952, Naruse Mikio tournait L'Eclair, un beau mélodrame sans prétention aucune et un beau portrait de femmes. Une constante qui n’est plus une surprise depuis des lustres, Naruse étant avec Mizoguchi l’un des grands peintres du destin féminin durant les premiers âges d’or du cinéma japonais. Et quoi de plus évident encore, que ce Mother ? Okasan, mère. La femme, la grande sœur, la petite sœur mais avant tout la mère. Bien que les personnages masculins aient ici plus d’importance qu’on ne croit, c’est bien la femme dans tous ses états, à tous ses âges, qui passionne Naruse. L’insouciance de la petite Hisako, les futures grandes responsabilités de Toshiko, la tristesse de la veuve Masako (impeccable Tanaka Kinuyo) en plus orpheline d’un jeune fils, tous ces personnages transpirent aussi bien une véritable joie de vivre qu’une douleur profonde, plus ancrée en eux. La sortie au parc entre Masako et ses enfants est une des plus belles séquences du film, entre malaise permanent –l’état de santé de la mère- et plaisirs du moindre instant. Rien de plus normal lorsque les souvenirs de la guerre sont encore présents. Mais avec Naruse, on n’expose pas ses sentiments comme l’on fait avec ses plus beaux trophées. Tout est ici d’une grande épure et retenue, le cinéaste réussit également à apporter une grande densité humaniste au récit par une volonté d’évoquer sans froideur le quotidien de gens moyens et par une caméra s’attardant sur les visages superbement éclairés. Les mimiques des gosses, le regard espiègle d’une Kagawa Kyoko toute jeune et maîtrisant déjà formidablement ses émotions. Cette dernière, un peu honteuse face à la fausse rumeur de son mariage en fin de métrage, essaiera de masquer ses rougeurs derrière un impeccable maquillage et un des murs de la maison. Une séquence sublimée par la délicatesse de l’actrice.

Beau film sur le combat au quotidien (les mauvaises manipulations d’une Toshiko s’improvisant blanchisseuse n’auront pas de grandes incidences sur le petit commerce de sa famille) d’une famille décomposée et partiellement recomposée, ponctué de séquences contemplatives sublimes et sublimées par une ambiance sonore inspirée signée Saito Ichiro, ce Naruse là est de ces grandes comédies dramatiques portant le regard d’un cinéaste dans ses plus belles heures : cadrages abaissés d’une grande précision, direction d’acteurs inouïe, explosion de vie permanente. Mother est brillant. A noter que Ishii Teruo a travaillé en tant qu’assistant-réalisateur pour Naruse sur ce film-ci, un an après Ginza Cosmetics.



15 avril 2010
par Xavier Chanoine


info
actions
plus
  • liens
  • série/remake
  • box office
  • récompenses
  • répliques
  • photos
  • bande annonce
  • extrait audio