ma note
-/5
Merci de vous logguer pour voir votre note, l'ajouter ou la modifier!
moyenne
3.74/5
Nobody knows
les avis de Cinemasie
9 critiques: 3.31/5
vos avis
36 critiques: 4.05/5
Postulat de départ louable, traitement foireux
Aaah ces films qui vous balancent des réalités sociales en pleine tronche. A chaque fois c'est pareil, peu importe la qualité du film, de son interprétation, et du reste, par le sujet traité le métrage aura toujours l'indulgence, voir même la reconnaissance de beaucoup. Parce que ce film existe, parce qu'un réalisateur pointe du doigt un fait d'actualité ultra glauque, cette bonne intention cautionnerait dès lors la réussite de l'oeuvre?
A l'arrivée, et malgré toute la volonté d'un spectateur réellement touché par le drame en question, on est en droit de rester dubitatif devant la chose. C'est long, très lent, la direction d'acteurs semble pour le moins aléatoire, la progression du récit est laborieuse et les ficelles larmoyantes de l'ensemble sont tellement énormes qu'il devient difficile d'adhérer à une histoire à laquelle on accrochait pourtant au départ.
Vous avez juste lu le résumé? Cela suffit, "Nobody Knows" ne vous apprendra rien de plus, si ce n'est que les journalistes n'ont pas le monopole de la dramatisation facile. C'est convenu, déjà vu, et nous renvoie à pas mal d'autres trucs dans le même genre, Yi Yi, mais surtout Le Tombeau des Lucioles, anime sur lequel Nobody Knows pompe allègrement son final pour toucher les chaumières équipées de glandes lacrymales très sensibles (via antenne télé, câble, satellite, lecteur dvd... Bon public mais modernes les chaumières).
Quelques passages font malgré tout mouche, comme par exemple la dégringolade des amitiés du héros en fonction de son état de pauvreté, ou bien encore ces quelques regards qui en disent long sur les ressentiments de chacun. L'aspect irréversible de l'histoire transforme le film en expérience difficile, via la lente dégradation des mômes. C'est trop appuyé pour véritablement convaincre.
L'autre gros point négatif est le jeu des acteurs, et les caractères de ces personnages. Quoi qu'on en dise, un acteur qui reste stoïque, inexpressif, avec un regard distant, ça passe de temps en temps pour les tourments intérieurs, "the less is the best" diront les acteurs du studio, mais à force ça ne sensibilise plus personne et rend les évènements plus inhumains que véritablement dramatiques. Dommage, car un cri, des larmes, et plus de turbulences en provenance de ces gamins beaucoup trop sages auraient été les bienvenus. Le Japon n'est pas seul dans ce cas, il n'est pas nécessaire d'aller si loin pour trouver des familles défavorisées très-très nombreuses. Ces enfants sont tous des anges, vraiment? On aurait été émus de voir ces gosses tourner vraiment mal, on aurait pleuré de les voir cracher à la face du monde, on aurait tremblé de les voir sourire, fiers d'avoir commis une saloperie, on aurait été bouleversés de les voir cautionner leur propre perversion, pour une fois réellement expliquée par l'appelation contrôlée "enfance malheureuse". Peut être dans Nobody knows 2, le retour de l'enfant massacre, mais pas devant ce téléthon niaiseux et complaisant, dont le scénario semble d'avantage provenir d'un debriefing de soirée tupperware des femmes du Lion's Club que d'un sociologue averti. Et comme un homme averti en vaut 2, ça fera la note tiens.
Quelques petites longueurs, mais franchement je suis tombé sur le cul
Avant de voir le film, on m'a dit que c'était inspiré d'un fait réel ; c'est bien possible, vu que je ne savait absolument pas de quoi ca parlait, et je naviguais un peu dans le flou, ne sachant pas si le fait réel était un mythe invité par le bouche-à-oreille des spectateurs où s'il y avait quelque de réel derrière. Mais je me suis dit que je saurais sans doute cela plus tard (et rien n'empêche de faire des recherches par la suite). Finalement, la mise en place du film m'a un peu refroidi quelque peu ; je n'avais pas lu le synopsis et je ne voyais pas bien où le réalisateur voulait en venir ; à partir du moment où j'ai saisi la substance du film, je suis bien rentré dedans, et ca m'a vachement bouleversé. Voir ainsi 3 gamins vivrent tout seul dans une maison pendant plusieurs mois... mais c'est à se demander comment ils ont réussi à survivre, et toute cette histoire de fait réel parait irréaliste. Et pourtant, à la fin du film, l'auteur en rajoute une couche en disant que c'est inspiré d'une nouvelle qu'il avait lu dans les journaux où il était question de 3 enfants qui avaient vécu pendant 6 mois tout seuls dans un appartements à Tokyo ; de quoi foutre les boules.
Le sujet est quand même très évocateur ; comment les gens ont-ils pu céder ainsi à l'indifférence ; au début, la mère cache les enfants parce qu'ils ne sont pas déclarés, et quand elle disparaît, ils continuent à se cacher, jusqu'au bout, car s'ils sont découvert, ils devront être séparés à l'orphelinat, et ils le refusent. Mais ils ne peuvent pas se cacher éternellement, et à partir du moment où la maison est coupée de gaz et d'électricité, ils sont bien obligés de sortir ; et finalement, tout le monde sans fout ; trois gamins se promènent en loques sales pour aller laver leurs fringues à la fontaine, et ca n'alerte personne ; même le vendeur du supermarché n'est pas choqué par la situation et au lieu de prévenir une assistance sociale, leur donnent de la nourriture par derrière. Et pire, la proprio de l'appartement qui repasse pour demander le loyer, n'est pas choquée de voir 3 enfants dans la maison sans parents et dis qu'elle repassera plus tard sans montrer la moindre envie de se soucier du sort des enfants. Et dire que c'est le reflet de la société individualiste, ca pousse réellement un gros coup de gueule en direction de l'attention générale. Ca montre un réel problème de société, où chacun pour sa gueule, ne se soucie pas de ses voisins, fussent-ils en train de crever dans la misère à tenter de survivre sous le peu de considération qu'on leur laisse.
Et toute la fin du film, qui rappelle le film le plus triste du monde Le Tombeau des Luciolles, par son dénouement si similaire, montre un autre aspect de cette exclusion des enfants. Après la mort de leur soeur, les enfants sont certes tristes mais... ils ne pleurent pas ; en effet, pourquoi pleurer quand personne n'est là pour voir tes larmes, et pour te prendre en compassion ; ils sont dans une tout autre univers, complètement décalé du monde réel ; et même la fille qui leur vient en aide, elle n'a croisé leur chemin que parce que déjà elle avait été exclue et s'est sentie proches d'eux par ce biais ; mais tous ceux qui sont intégrés à la société ne comprennent pas la situation dans laquelle ces enfants sont, où bien la rejettent de leurs pensées pour ne pas avoir à se sentir coupable de ne pas venir en aide, à l'instar des « amis » du fils aîné qui le fréquentent un temps simplement pour profiter de certaines choses lui appartenant allant même jusqu'à le tenter à voler.
La pour un chef d'oeuvre critique, c'est un sacré morceau ; ca m'a vraiment retourné, et même si, comme tout le monde le dit, il y a quelques longueurs, le film est d'un teneur passionnante qu'il faut voir jusqu'au bout pour saisir l'ampleur du coup de gueule.
Désolé de ne pas avoir accroché
J'aurais pourtant préféré l'apprécier, mais malgré toutes ses qualités, le film m'a semblé terriblement long, monotone, ennuyeux. La faute à quoi? La précision de la réalisation y est sans doute pour beaucoup. Tout y est exactement démontratif, tombant là l'on pouvait le prévoir. C'est valable aussi bien à l'intérieur des plans que dans la construction générale de l'histoire. Il semble évident que le parti pris a été celui du réalisme, mais le traitement fait plus penser au cinéma d'état soviétique qu'au cinéma réaliste italien pour prendre des exemples extérieurs. N'ayant jamais été surpris, je n'ai finalement pas été intéressé à suivre cette histoire. Désolé!
Décevant mais de bonne facture
Ni déshonorant ni enthousiasmant, Nobody Knows est un film d'auteur japonais bien fait dans l'ensemble et très accessible. Du moment qu'on arrive à mettre de côté l'attente générée par sa récompense cannoise et le nom de Kore-eda. Comme dans son précédent Distance, Kore-eda s'est ici inspiré d'un fait divers réel pour un résultat final plus inégal. Ici, la caméra tremble avec plus de légèreté que dans son film précédent et la mise en scène est dans l'ensemble plus classique. Le sens du cadre du cinéaste éclate d'ailleurs lors des plans distants qui parsèment le film. Mais Kore-eda a trop souvent tendance à recourir au gros plan pour souligner les émotions des personnages et ce côté parfois systématique vire à la facilité de mise en scène. Un des gros lieux communs cinéphiles -pas totalement injustifié ceci dit- est qu'un grand cinéaste se reconnaît à son sens du détail. Et cela, Kore-eda semble l'avoir trop bien compris. La mise en scène se démène en effet pour saisir, isoler à coup de gros plans le détail qui va révèler ce que ressentent les personnages. Sauf qu'elle a tendance à s'attarder un peu trop sur eux...
Dans l'ensemble, le traitement du film a les défauts de ses qualités: s'il évite les gros pièges de son sujet, il n'arrive pas à le transcender. Il est ainsi moins souvent touché par la grâce que Distance. Le principal défaut du film est d'être beaucoup trop long: moins à cause des quelques plans un peu trop insistants isolant les détails déjà mentionnés qu'à cause de passages inutiles à la progression narrative. On n'en aurait pas voulu à Kore-eda s'ils avaient été un minimum réussis. On aurait même apprécié qu'il prenne son temps. Mais comme ce n'est pas le cas... Venons-en maintenant à sa récompense cannoise. Personnellement, je la trouve hautement contestable. Récompenser des non-professionnels à Cannes pour les Prix d'Interprétation est entré dans les moeurs festivalières depuis le coup d'éclat du palmarès cronenbergien. Mais autant cela peut se défendre dans le cas d'un film comme l'Humanité où les rôles demandent un vrai effort de composition autant je suis moins d'accord ici. Tout simplement parce que Yagira Yuuya est touchant de naturel mais dans un rôle ne demandant pas de gros effort de composition pour un enfant. Cela fonctionne très bien mais il y a autant interprétation que quand certaines rocks stars rejouent leur personnage public à l'écran. Le point positif, c'est que cette récompense permet de donner un coup de projecteur sur un auteur japonais de talent autre que les sempiternels Kitano et Kurosawa Kiyoshi. Même si le donner au travers d'un tel prix a le goût du cadeau empoisonné... Il aura permis en tout cas à Yagira Yuuya de s'engager définitivement dans le métier d'acteur.
On guettera la suite de sa carrière en lui souhaitant d'avoir l'opportunité de vraiment montrer son talent d'acteur. Et on espère aussi que Kore-eda retrouvera la réussite de son film précédent très vite.
Zonage en danger
Valant principalement pour la belle performance des gamins et pour le combo regard d'auteur/lente tragédie urbaine, Nobody Knows est un énième film social, bien fait, pointant du doigt des "oubliés" de la société, terrés dans leur appartement, cachés par leur mère qui ne tardera pas à quitter le navire pour travailler dit-on à Osaka. Littéralement cachés, les gamins, à part Akira, débarquent tous cloîtrés dans des valises lors du déménagement. On ne comprend pas très bien au début, d'où ce premier point heurtant. Le deuxième point sensible c'est la double personnalité de la mère, interprétée par YOU, actrice découverte tardivement, intéressante ici parce qu'à la fois mère protectrice mais aussi femme perturbée par le laisser-aller de l'alcool et du coeur. La vraie raison de son départ est bien entendu sa nouvelle conquête amoureuse, sans doute celle-ci sera la bonne après que ses ex lui aient laissé quatre enfants à sa charge. On n'en saura pas plus, le film s'axant principalement sur les quatre gosses, adorables, où l'esprit d'équipe est facteur de "survie". Mais en toute logique le plaisir de se retrouver à "quatre à la maison" sera de courte durée, avant que les factures impayées recouvrent les tables et que les conditions de vie se détériorent de plus en plus. Enchaînant les scènes du quotidien avec une belle fluidité et une qualité de mise en scène ciblant le "détail", Koreeda donne à son film le cachet "film d'auteur" de par son message, sa critique et sa forme. Et lorsque Nobody Knows culmine dans un final flou et désenchanté, les amateurs du genre ne peuvent que crier au géni. Pourtant, la recette du film est terriblement classique, ne dépassant jamais le stade de film "bien fait" et bien exécuté dans sa forme sans aller plus loin que le premier auteur japonais venu. Certes la musique rafraîchissante de Gontiti apporte suffisamment d'ironie et d'utopisme à l'ensemble pour le rendre déstabilisant, jamais le film ne crée la surprise tant attendue. Les séquences amusantes ne manquent pourtant pas, comme la première sortie des gamins à l'air libre ou les regards timides et incertains entre Akira et Saki, écolière à la beauté ténébreuse, mais Koreeda ne surprend plus. Au final Nobody Knows est un bon film, vraiment, mais qui n'apporte rien au genre malgré l'interprétation courageuse de Yagira Yuuya qui ne vole pas forcément la vedette aux autres enfants, criants de naturel.
Pour quelques longueurs de trop, un film presque grand
Ceux qui aiment la radicalité presque théorique des premiers films de Kore-eda pourraient être décus par celui-ci, volontairement lissé pour mieux privilégier l'émotion. On peut aussi penser que, à l'instar d'Akihiko Shiota ou autres cinéstes indépendants japonais lassés que personne ne voient leurs films chez eux, il ait eu envie de faire un film plus consensuel. Heureusement, Nobody Knows n'est pas pour autant mauvais. Kore-eda est un grand qui fait évoluer sa mise en scène à chaque film. Ici il vise le classicisme, la caméra qui s'efface modestement, la narration fluide et ample. Il a l'intelligence de raconter le moment le plus tragique du film avec une pudique ellipse. Le film se voit donc avec plaisir.
Les acteurs sont sa grande force et les avoir dirigé avec autant de finesse est la plus grande réussite de Kore-eda. Le garçon emblème (extraordinaire gueule sur l'affiche) a une intensité dans les yeux, un courage inné, une présence qui fait tenir tout le film. Comme Cannes adore primer les amateurs, cela fait un prix d'interprétation pas volé, mais surprenant quand même (on aurait plutôt vu un prix du scénario ou de la mise en scène). La mère est bouleversante, la jeune fille solitaire aussi craquante que touchante, les autres enfants sont adorables, mais jamais le film ne verse dans la mièvrerie facile (oh qu'ils sont mignons!) puisque cette famille sans parents est de plus en plus crade, triste et endurcie. Sur un postulat de départ proche de celui du Demi-tarif d'Isild Le Besco (regarder vivre des enfants sans mère) le propos de Kore-eda est inversé: là où Isild Le Besco magnifiait la dèche tout en glisssant que ça pouvait être parfois triste, Kore-eda dit qu'il n'y a rien de drôle à être pauvre et abandonné, même si parfois c'est cool de faire les cons sans maman. On retrouve alors ce qui faisait le prix de Distance: un cinéma à la fois profondément sentimental, mais toujours avec, justement, de la "distance".
Un beau film, donc, mais pas non plus le grand film qu'on attend de Kore-eda, ne serait-ce que parce que personne n'a compris pourquoi cela tirait jusqu'à 2h20. L'avis général, et peut être sera t-il entendu pour un remontage, est que Nobody Knows a des longueurs inutiles, une fin à rallonge, un début laborieux, quelques facilités paresseuses décevantes quand on a goûté à la sécheresse intriguante des premiers Kore-eda.
Home Alone
Film austère, il l'est autant par son (terrifiant) thème, que par sa sobre mise en scène. Le rythme très lent est parfaitement adapté aux longues journées des enfants, obligés de se terrer au fin fond de l'appartement pour ne pas être vus par les voisins; quant aux nombreux inserts, ils témoignent de tous ces petits détails, qui revêtent tout d'un coup une importance, quand on voit littéralement le temps passer...
Définitivement trop long d'une vingtaine de minutes - notamment en se sentant obligé de rajouter une fin malheureuse pour donner du "spectaculaire" au spectateur, alors qu'il n'y avait pas lieu d'être, le réalisateur réussit pourtant à déployer de nombreuses thématiques du morne quotidien des enfants rattrapés par la réalité des choses. A cours d'argent, ils ne sauront bientôt plus payer les factures d'électricité et d'eau et vont sombrer dans une pauvreté absolue. Le courant de liberté ne sera que de courte durée, l'aîné perdant aussi vite ses amis, qu'ils ne les aura gagnés, à être aussi différents d'eux. Au passage, le réalisateur égratigne la génération "jeux vidéo", premier moment, où la petite cellule familiale va éclater et que le désordre va s'accumuler...
Oeuvre contemplative riche et émouvante, le propos est absolument terrifiant et la (toute) fin d'une terrible appréhension - à chacun de s'imaginer la suite, qui semble déjà toute tracée...
Sublime!
Absolument sublime!c'est le qualificatif qui vient tout de suite à l'esprit après avoir vu ce film!J'ai été totalement envouté du début à la fin; et je n'ai absolument pas vu passer les deux heures vingt du film!Inspiré d'un fait divers réel,on suit la vie de 4 enfants de pères différents dont la mère volage fini par disparaitre du jour au lendemain,laissant sa progéniture vivre et s'oragniser seul dans l'appartement.C'est Akira,le fils ainé, qui prend alors en charge ses frères et soeurs.Il devra alors surmonter bien des épreuves pour pouvoir les nourrir et leur apporté un temps soit peu de la chaleur maternelle qui s'est enfuie du foyer.La réalisation du film,très soignée, est un véritable plaisir pour les yeux, et les déambulades d'Akira dans les ruelles et les magasins de Tokyo donnent tout simplement envie de prendre le premier vol pour le Japon dès la fin du film!Le scénario est lui aussi d'excellente qualité, avec des dialogues très touchants et percutants entre les divers protagonistes.Pour ce qui est du jeu des acteurs,il est tout simplement proche de la perfection!Qu'il s'agisse de la mère,très présente au début du film, ou des enfants,ils maitrisent tous leur rôle de façon magistrale tout en y apportant la petite touche personnelle en plus propre aux grands acteurs.Mention spéciale pour le jeune acteur qui incarne Akira,qui malgré son très jeune âge est totalement bluffant dans son rôle!On comprend aisément pourquoi il a rafflé un prix d'interprétation masculine à Cannes!Enfin,pour ce qui est du message du film,il est lui aussi d'excellente facture,cristalisant tous les travers d'une société nippone de plus en plus occidentalisée et libérale, où le sort des mis à l'écart ne préoccupe plus personne,où chacun ne semble plus penser qu'à soi,et où les seuls échapatoires à ce destin funeste sont les mangas,les jeux vidéos,ou dans le pire des cas,la prostitution.A ce sujet,le titre est vraiment d'une déxtérité et d'une finesse rarement égalée:"Nobody Knows",soi "personne ne sait",ou plutôt "personne ne veut savoir" parce que tout le monde le sait et veut se le cacher.En ces deux mots peuvent se résumer tout l'état d'esprit de la société japonaise d'aujourd'hui.Quant à la fin du film(SPOILER)
Elle est elle aussi d'une qualité et d'une beauté exceptionnelle:une des soeurs d'Akira finit par mourir de faim,et l'ultime mission de son frère ainé consistera à réaliser son dernier rêve:voir les avions décoller de l'aéroport.Une fois enterrée à proximité des pistes d'avions,la jeune fille devient alors le martyre de toute une société,qui n'hésite pas à sacrifier toute sa jeunesse sur l'otel de la réussite et du profit.A celà se succède un générique de fin teinté de tristesse et de désespoir et dont la sublime voix de la chanteuse permet une symbiose totale avec la scène finale du film.(fin SPOILER)
Ainsi,malgré le grand pessimisme du film,le réalisateur laisse entrevoir une lueure d'espoir qui réside dans les liens de solidarité qui peuvent se former entre les nombreux laisser pour compte.Mais celà sera til suffisant?Rien n'est moins sur malheureusement...Pour conclure, Kore Eda Hirokazu signe après le magnifique After Life, un nouveau chef d'oeuvre du cinéma asiatique, et donc du cinéma en général, prouvant une fois de plus la nette superiorité de celui ci devant tous les autres cinémas.Désespérant et émouvant, vous ne ressortirez pas indemne d'une telle perle nippone!
Peu d'action mais émouvant
Drame très émouvant. Histoire lente avec peu d'action finalement, mais images marquantes. J'ai été frappée par le regard du grand frère, Akira, toujours très expressif.
Passage préféré: la sortie dans la rue avec Yuki, la petite soeur, et ses chaussures moyennement discrètes.
Je suis encore sous le choc, quel film !
Ce film se passe de tout commentaire.
Il n'y a rien à dire, il
faut le voir.
C'est pas tous les jours que ça m'arrive, mais là je suis totalement tombé sous le charme, "Nobody Knows" est pour moi un réel chef-d'oeuvre !
Gosses de Tôkyo
La "grande" presse présente à Cannes s'enthousiasme souvent pour rien,là avec une durée de 2H20 et des acteurs néophytes,on sentait venir le coup du parfait film de festival irregardable pour le commun des spectateurs.
Pour cette fois-ci,on ne peut que donner raison aux critiques officielles:NOBODY KNOWS est bien l'évènement qu'il promettait d'être.
Hirokazu KOREEDA vient du documentaire,cela se voit dans son choix de sujet et dans la manière de le porter à l'écran.Son souvent direct,caméra portée,parfois un manque de stabilité de l'image,et une volonté de faire tourner des débutants pour plus d'authenticité,autant d'éléments caractéristiques d'un cinéaste privilégiant l'aspect véridique de son projet.
Cette histoire tirée donc d'un fait divers survenu en 1988 à propos d'enfants livrés à eux-mêmes sur une période relativement longue,nous conte les mésaventures de quatre gosses de la banlieue Tôkyoite,leur abandon par la mère et leur survie de plus en plus précaire jusqu'à un dénouement inévitable.Sujet traité à la manière d'un constat,sans porter de jugement ,et avec des enfants qui ne nous sont pas présentés comme parfaits,ils ressemblent à tous ceux que l'on croise tous les jours partout dans le monde,avec leurs rêves et leurs questions sur le monde.C'est bien la grande force du film qui ne s'appitoie jamais sur ses victimes,ne fait pas dans la sensiblerie larmoyante,et renforce du même coup la dimension dramatique extrême du récit.De multiples scènes renvoient à la puissance de l'imaginaire enfantin préservé malgré la situation de grande précarité:les souhaits lors des étrennes,la sortie nocturne de la petite soeur avec ses chaussures qui couinent,la famille qui récoltes terre,fleurs et plantes pour cultiver des pots sur le balcon,les jeux dans le parc public,etc... Ou encore la façon de gérer son petit monde par un ainé totalement investi et qui fait les courses pour chacun avec un budget parfaitement en tête.Aucun pathos excessif,et cette douceur de l'enfance sera d'autant plus difficile à oublier que le drame se précisera au fil de la lente mais irréversible dérive quotidienne.
La dégradation est visible au fur et à mesure de la progression du scénario,et les protagonistes changent,évoluent,le grand frère oubliant un temps ses obligations et redevenant un garçon de son age,avide de jeux et de copains,au détriment de sa famille.Une jeune collégienne solitaire se joindra ensuite au groupe,oubliant sa solitude parmi ces marginaux malgré eux.
L'émotion est de tous les instants,au travers des regards échangés par les frères et soeurs,des silences révélateurs,des attentes d'une mère qui rentre tard et finit par ne plus revenir du tout,et encore de cette complicité qui lie ce petit clan isolé du reste de la société.
La volonté de véracité se retrouve dans la façon de filmer la ville,loin de tout exotisme touristique (si on voit par exemple les fameuses salles de Pachinko,c'est plus pour montrer les petites gens qui y travaillent),mais cela n'exclue pas la beauté des plans.Le chef-opérateur Yutaka Yamazaki,fidèle de Koreeda,nous livre un Tôkyo quotidien attachant.Il a aussi travaillé avec la réalisatrice Naomi Kawase,elle-aussi venue du documentaire.Mais là ou son film SHARA hésitait maladroitement entre doc et fiction et empêchait l'émotion d'affleurer véritablement,NOBODY KNOWs réussit à franchir l'obstacle pour apparaitre comme un vrai film de cinéma,même si Koreeda utilise des armes similaires à celles de sa consoeur.
La force de l'interprétation de Yuuya YAGIRA le jeune adolescent,est remarquable,mais l'ensemble du casting est à la hauteur.En dehors de la participation clin d'oeil de Susumu Terajima en entraîneur de base-ball,le choix de Koreeda pour faire interpréter la mère s'est porté sur une vedette de la télévision nippone,YOU,qui s'en tire à la perfection avec ce premier passage au grand écran.L'immaturité du personnage convient totalement à cette charmante personne à la voix acidulée.Volonté réussie du metteur en scène de dépeindre sans manichéisme une femme qui ne ressemble en rien en un monstre,apportant une d'identification plus forte au spectateur .
La prise de son directe n'empêche pas une bande originale peu présente mais d'une douce mélancolie parfaite pour accompagner les images,avec une chanson finale tout aussi émouvante,"JEWEL" chantée par Takako Tate,qui joue d'ailleurs dans le film la caissière compréhensive du supermarché de quartier.
NOBODY KNOWS réussit l'exploit de dépasser largement les 2H sans souffrir d'aucune longueur,souvent passionnant à suivre,jamais démagogique,et au final bouleversant et méditatif.Voire poétique: la scène quasi-finale de l'aéroport est une merveille de pudeur,parmi tant d'autres aussi remarquables.
Les malheurs et les non-dits de l'enfance,les plaies jamais refermées,voilà des sujets souvent traités à l'écran,mais rarement si intelligemment et avec autant de tact et de talent.
Ce film-là ne montre pas la vie comme elle devrait être,mais tout simplement comment elle est,à travers une fiction parée d'accents de vérité qui fait honneur au cinéma:le vrai,celui de l'émotion.Merci Hirozaku Koreeda.
Un film d'une beauté rare
Une mère japonaise emménage dans un petit appartement de Tokyo avec ses quatre enfants, tous nés de pères différents et non scolarisés. La vie s’écoule paisiblement, jusqu'au jour où elle disparaît en laissant un mot à l’attention de son aîné, Akira, ainsi qu’un peu d’argent, abandonnant (temporairement ?) ses deux filles et ses deux fils.
Pour ce film, le metteur en scène Japonais
KOREEDA Hirokazu, qui avait entre autres réalisé le magnifique
After Life, s’est inspiré d’une histoire vraie datant de 1988, celle de quatre enfants abandonnés dans la ville de Nishi-Sugamo. "Ce fait divers a suscité en moi diverses questions. La vie de ces enfants ne pouvait pas être que négative. Il devait y avoir une richesse autre que matérielle, basée sur des moments de complicité, de joie, de tristesse et d'espoir. Je ne voulais donc pas montrer "l'enfer" vu de l'extérieur, mais "la richesse" de leur vie, vue de l'intérieur."
Le film nous plonge donc dans l’intimité des quatre enfants. C’est ainsi qu’on s’attache immédiatement aux différents caractères d’Akira, l’aine, Shigeru, la joie de vivre incarnée, Kyoko, la grande soeur, et Kyuki, la petite dernière.
Les dialogues sont très réduits, et le silence qui s'installe, ainsi que la chaleur dégagée par les tons des images créent une atmosphère pesante a l’intérieur de l’appartement. A l’opposé, le monde extérieur leur permet de s’évader, de récolter de la nourriture auprès du commerçant du coin, de jouer, mais aussi de constater leur exclusion vis-à-vis des autres enfants, malgré la rencontre d'une jeune fille qui va devenir leur amie, voire quasiment une occupante de l'appartement à part entière. De plus, leur apparence physique, ainsi que l’état de leur logement se dégradent au fil du temps, sans que nul ne semble se soucier véritablement de l’existence des quatre enfants.
Les images sont magnifiques, et les quatre jeunes acteurs impeccables (
YAGIRA Yuuya a reçu le prix d’interprétation masculine a Cannes 2004) et on ne peut plus attachants. Le film baigne dans une ambiance très calme, et on reconnaît bien la le réalisateur d'
After Life qui sait concilier avec habileté intimité et pudeur. Les dialogues sont rares, et l'ennui se fait sentir par moments. La photographie donne parfois une impression de flou, soulignant la chaleur de l'appartement, mais aussi des relations qui unissent ses jeunes occupants. Leur joie de vivre et leur insouciance alternent avec le désespoir qui les gagne malgré tout peu à peu, jusqu’à un final lacrymal pour tout être normalement constitué.
C’est un très bon film que nous livre donc là
KOREEDA Hirokazu, tout en pudeur (et en lenteur), et servi par des comédiens d’un naturel touchant.
...
Nobody knows est un film assez interessant . Le scénario adapté des faits divers ne cède pas à la facilité et évite les clichés (larmes ...) . Les jeunes acteurs débutants, dont c'est leur premier rôle, sont bons et jouent de manière fraîche et naturelle ; les autres acteurs sont tout aussi criants de vérité : heureusement on voyait très peu la mère, car sa voix est stridente et insupportable . Mais Nobody Knows comporte des longueurs qui gâche un peu le film .
Un film sur le monde de l'enfance
Voici un bref résumé de l'histoire : une jeune mère divorcée et ses quatre enfants emménagent dans un petit appartement de la banlieue de Tokyo. La mère s'absente souvent du domicile familial : elle part tôt le matin et rentre tard le soir. Seul Akira (12 ans), s'occupe de ses frères et sœurs. Un jour la mère part, et ne reviendra plus.
La grande partie du film repose alors sur la description de la vie quotidienne de ces enfants livrés à eux-mêmes. Bien qu'au cœur d'une résidence d'une banlieue de Tokyo, ils vivent quasiment reclus chez eux, en dehors de "toutes références extérieures", dans l'attente de leur mère qui les a pour ainsi dire complètement oubliés.
Au rythme des saisons, on suit chronologiquement la vie des personnages. Ceux-ci ne semblent pas être affectés par leur déchéance progressive ; ils se contentent de vivre avec les moyens du bord, avec une déconcertante simplicité. Qu'on ne s'y trompe pas : le projet du réalisateur n'est pas de faire sombrer le spectateur dans les affres de la compassion. Son pari, à mon avis réussi, a été de filmer le monde de l'enfance en s'affranchissant des deux clichés relatifs à ce sujet : la comédie de l'enfant-clown et la tragédie de l'enfant-victime.
En cohérence avec le pari du réalisateur, le temps qui s'écoule n'est pas celui des adultes mais celui de l'enfance : si bien que là où certains ne verront que des longueurs injustifiées, d'autres (y compris moi-même) apprécieront l'œil subjectif de la caméra qui prend son temps pour capter et décrire avec esthétisme des instants propres au monde de l'enfance. Emerveillement. Innocence. Immortalité. Sans cris, sans larmes. Joué par des acteurs débutants aux personnages attachants et justes, ce film réalise la prouesse de porter à l'écran la simplicité du tragique sans tomber dans le lyrisme exacerbé. Non, vous n'allez pas pleurer, et c'est peut-être pire...
03 janvier 2005
par
xiclu