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Nitaboh

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visiteurnote
le singe 3.5


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Une balade musicale et historique dans le Japon de début de l'ère Meiji

L'histoire Biographie romancée contant l'histoire de Nitaro, un jeune paysan aveugle devenu à force de persévérance un musicien pionnier, ouvrant la voie à une nouvelle façon d'appréhender le jeu au shamisen (le luth traditionnel japonais à trois cordes). Nitaro est né au début de l'ère Meiji dans la péninsule de Tsugaru, au nord de l'ile de Honshu, d'une mère joueuse de shamisen ambulante et d'un père simple passeur de rivière. Orphelin de mère dés son plus jeune age, élevé par son père, Nitaro deviendra aveugle à l'age de 8 ans par suite d'une mauvaise fièvre mal soignée. Sa vocation de musicien naîtra de sa rencontre avec une "goze" (une musicienne ambulante aveugle) joueuse de shamisen avec laquelle il décidera d'entreprendre l'étude de cet instrument. Peu après, la disparition accidentelle de son père le forcera à utiliser cette compétence pour survivre. Son sens de l'interprétation fera rapidement de lui un musicien localement reconnu mais jalousé des moines musiciens du courant bouddhiste officiel, d'autant que lui n'est que paysan alors qu'ils se considéraient eux presque à l'égal des samurais. S'engagera alors une lutte politique et musicale entre eux et Nitaro qui, soutenu par quelques fidèles, cherchera au fil de multiples épreuves à élaborer son propre jeu : un jeu qui lui permettra de se donner pleinement et de toucher les sentiments de chacun. Lorsqu'il parviendra enfin à son but, il prendra le nom de Nitaboh et son style de jeu sera nommé "Tsugaru shamisen". Le film On notera d'emblée un mode d'apprentissage qui n'est pas sans évoquer Goshu le violoncelliste de Isao Takahata, remplaçant ici les diverses instructions animalières par autant de rencontres et d'épreuves qui mèneront le personnage principal à son accomplissement musical. Mais la ressemblance s'arrête là. Akio Nishizawa, également scénariste, a en effet enrichi son récit d'un fond historique l'éloignant résolument du coté enfantin de son prédécesseur. Le coté biographie se trouve ainsi doublé d'une plongée dans le contexte particulier du début de la restauration Meiji, époque de profonds changements pour la société japonaise toute entière par la révision de ses règles de base (cassage du principe des castes, abolition des privilèges et début de l'ère de modernisation). La présentation de la quête de Nitaro acquière de fait une autre dimension, constituant une sorte de synthèse symbolique des aspirations de son époque. Ses recherches, ses expériences, ses rencontres... tous les éléments présentés seront autant de témoignages qui trouveront une résonance à l'échelle de la société. Ajoutez à cela un petit coté romantique en fil rouge, avec la fille de son premier professeur de shamisen, et vous aurez une vision assez complète du contenu du film. Pour le traitement de l'histoire, il va sans dire que l'ambiance est relativement sérieuse. Ici, c'est le réel et son coté dramatique qui sont mis en avant par le récit, avec selon moi une trop légère incursion dans le monde de l'imaginaire pourtant si riche dans la culture japonaise et si librement traitable par le biais de l'anime. J'interprèterais cela comme une limitation de l'ambition due au fait qu'il s'agit, si j'ai bien compris, de la première réalisation d'anime de Akio Nishizawa (il a d'autres réalisations à son actif dans d'autres domaines). Animation et musique Coté technique animation, pas grand-chose à dire... Un chara design lui aussi orienté réalisme, des décors volontiers naturalistes, un dessin 2D très correct intégrant adroitement quelques rares incrustations d'éléments 3D (feu, eau, drapeaux), le tout animé avec fluidité. De beaux effets de perspective et de profondeur, en particulier dans les scènes de neige. Bref, du standard de bon niveau et bien maîtrisé. En revanche, pour la musique, c'est une relative déception. Juste dans les normes usuelles pour un anime de ciné long métrage (quelques jolies chansons à retenir), avec une certaine tendance à vouloir faire dans le grandiose lorsque l'ambiance ne s'y prête pas forcément. Pour l'occasion, il aurait quand même été judicieux de se montrer musicalement un peu plus ambitieux. Verdict En dehors de quelques réserves au niveau de son ambition, Nitaboh se révèle un anime très agréable à suivre, réussissant même à se montrer intelligemment émouvant, ce qui n'était pas évident à la base pour une biographie doublée d'une vision historique. Et ne serait-ce que par son intérêt culturel double (musical et historique), il est à voir sans hésitation. Note de vision : vu dans le cadre d'un festival, en VO ST anglais avec traduction française par interprète en direct (assez gênant pour entrer dans l'ambiance du film).

15 février 2005
par le singe


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