"Western-chopsuey" ultra fauché de troisième zone assez vite oubliable. Dans le genre, préférez
La Brute, le Colt et le Karaté, au casting nettement plus classe et où au moins on rigole bien.
Tout simplement mauvais !
1972 est une sale période pour le western italien qui a déjà ses meilleurs années derrière lui. Fini les Grand silence, Tire encore si tu peux! (un de mes préférés!), les Dernier jour de la colère. Le dernier Leone (Il était une fois la révolution) date de 71 et semble déjà un redite en forme d'abbandon dans la carrière de celui qui a pensé mettre un point final à l'aventure du western spaghetti avec son indiscible Il était une fois dans l'ouest. Il n'y plus guère que quelques films qui relanceront la machine et renoueront avec la qualité: on peut citer Mon nom est personne qui lance, avec les Trinita, la mode du Western humoristique, Les Quatre de l'apocalypse de Fulci (1975) et l'ultime chef d'oeuvre du genre: Keoma de Castellari. Au tournant des années septante le déclin du genre est déjà signé, il ne reste plus qu'à coller les films dans les cases.
Shanghai Joe n'est donc pas seulement un mauvais mélange de film de kung-fu et de western spaghetti. C'est tout simplement un mauvais film. Mal réalisé, mal monté, tristement interprété (et doublé avec pas beaucoup de conviction...) le film laisse surtout pantois par sa prévisibilité absolue à tel poitn que chaque séquence est un cliché: le chinois est victime du racisme institutionnel, des cow-boys essaient de l'arnaquer au poker, essaient de le voler, de l'humlier, de le mettre plus bas que terre, il se lie avec des mexicains victime de la traite de la chair humaine que les cow-boys n'hésitent pas à torturer et à exécuter rien que pour le plaisir... maiiiiiiis.... le chinois est plus vif, plus rusé, plus agile, plus kung-fu-ka, plus humain et cite Confucius en toute circonstance. C'est bien simple, le chinois, c'est un peu de la magie! La musique, quand à elle pose un jalon supplémentaire dans le repompage éhonté de Morricone: hallucinant! Effet hypnotique garanti après quinze minutes, effet exaspérant après trente! Symptomatique d'une décadence d'un genre qui se contente de reprendre certains passages obligés du genre (quasiment tous tirés de Django en fait) en implantant des éléments "exotiques" sensés relever le tout, Shanghai Joe est une épreuve assez terrible, surtout pour un amateur de western italien.