Trop d'amour, tue l'amour
Contrairement à beaucoup de ses collègues contemporains, Lee Han ne semble pas vouloir s'essayer à n'importe quel genre, mais persiste et signe dans la voie, qui a fait sa renommée depuis son premier "Lover's Concerto". Voilà donc venir une nouvelle étude comportementale des réactions des individus face à l'amour. Lee le dit lui-même: ce qui l'intéresse, c'est l'attitude qu'adoptent les êtres humains face à l'amour et les ailes que leur donne ce délicieux sentiment.
Ce n'est donc pas une, mais carrément trois (et demi) histoires d'amour différentes, se passant en parallèle. Des histoires assez dissemblables et surtout se passant à toutes âges pour permettre aux différentes couches de spectateurs (ou plutôt spectatrices) de s'identifier. Curieusement, c'est davantage aux histoires des "adultes", que je me suis identifié, ayant beaucoup de mal avec les têtes à claques Ji-woo (le très peu charismatique Jeong Il-woo, issu de sitcoms) et So-hyeon (la coqueluche actuelle Lee Yeon-hee, apparemment considérée comme une "beauté" en Corée…) et leurs tentatives maladroites de s'approcher l'un de l'autre en buvant jusqu'à plus soif. Malheureusement, les autres histories ne volent pas beaucoup plus haut. Contrairement à l'américain "Love actually" ou au très bon coréen "All for love", les différents destins des personnages ne s'entremêlent (quasiment) pas; ce serait donc plutôt comme une accumulation de plusieurs moyens-métrages uniquement liés par un même thème et par un montage…carrément énervant en fin de film, lorsque le suspense final est "ménagé" en naviguant sans cesse d'une historie à une autre. Ce procédé casse malheureusement la toute petite psychologie de l'entreprise, toutes les scènes finales noyant ce qui a précédé sous d'épaisses couches de mélodrame. A noter, l'interminable finale de l'histoire du couple du train, très peu probable.
Ce nouvel opus confirme malheureusement la régression du talent de Lee au fur et à mesure de sa filmographie, incapable de ressusciter la magie de son premier et qui semble singulièrement tourner en rond. Temps pour lui de se libérer du carcan prisonnier, qu'il s'est lui-même infligé ?
