Bof...
Film sur-mesure pour un public jeune, Herman Yau n'a pas eu à forcer son talent pour sortir Papa loves you. Les histoires entre ado sont assez désolantes comparativement à ce que l'on a pu voir ailleurs (my schoolmate barbarian, my boss my hero), Charlene y retrouve un personnage assez habituel de "révoltée conformiste". Tony Leung KF arrive parfois sur certaines scènes à faire passer un peu d'émotion (celle au carrefour par exemple), mais c'est malheureusement trop rare pour soutenir l'intêret du film. Globalement assez décevant donc.
15 septembre 2004
par
jeffy
Un comédie très Hong Kongaise dans ses défauts comme dans ses qualités
Depuis plusieurs années, Herman Yau nous a habitué à des films de qualité, parfois très bons, rarement moyens. Cette comédie ne fait pas défaut à cette règle, et tente même de sortir un peu des sentiers battus de la comédie en ajoutant un touche de sérieux pas forcément originale, mais assez peu utilisée depuis quelques années. Le résultat manque hélas un peu sa cible par manque de conviction, dans les deux domaines. La partie comédie n'est pas mauvaise, il y a de bons moments, mais pas de moments cultes non plus. La partie dramatique et sérieuse possède également des passages de qualité, mais se retrouve un peu trop "dominée" par la partie comédie, au point qu'on a du mal à accepter certains enjeux.
Il faut dire que le jeu joué ici est très dangereux, Tony Leung devant rendre crédible un rôle de papa-poule assez efféminé prêt à tout pour sa fille. Le choix de l'acteur est pourtant très judicieux, car autant certains acteurs sont meilleurs que lui dans chacun de ces registres individuellement, autant Tony est un des seuls capables de passer d'un à l'autre aussi facilement. Ici la scène où sa colère éclate en pleine rue après un début très "comédie cantonaise" est d'une efficacité redoutable, tellement le début du film ne le laisse pas attendre. A ce niveau, Herman Yau frappe fort et bien. Hélas le reste du film ne parvient pas à maîtriser totalement ce mélange très instable, même s'il n'en est pas désastreux pour autant. On rie à nouveau, on s'émeut à nouveau, mais le final reste un peu décevant, car on aurait aimé qu'en bon film Hong-Kongais, Papa Loves You aille à fond dans son grand écart entre deux genres totalement opposés. Ce n'est hélas pas vraiment le cas, et le résultat laisse un goût de déception dans la bouche, tellement on sent le potentiel de cette formule explosive.
Reste au final un film assez plaisant comme la plupart des Herman Yau, avec une partie dramatique assez surprenante, même si pas totalement en osmose avec le reste du film. Les fans de Tony Leung devrait y jeter un oeil, alors que les anti-Twins peuvent se rassurer, Charlene étant étonnament en retrait ici.