Marc G. | 1 | N’importe quoi … |
Ordell Robbie | 0.75 | Sens du rythme nul et "audaces" formelles esbroufantes |
Xavier Chanoine | 3 | Quand Miike s'attaque à la série télé... |
Sans être vraiment épatant dans sa trame, très proche de certaines séries animées MPD demeure à ce jour l'un des projets les plus ambitieux de Takashi Miike, riche en diverses inspirations. On pense notamment à Paranoïa agent, avec son ambiance particulière, mélange de giallo et de virtuel teintée d'une légère couche de gore. MPD, au vu du premier opus, semble être une série emprunte d'un certain mystère et comme à l'accoutumé avec Takashi Miike, riche en symboles chers au cinéaste. Premièrement l'homme veut nous mettre immédiatement mal à l'aise par l'intermédiaire d'une réalisation très froide, filmée en DV, aux teintes désespérément glaçantes. On se croirait dans une immense morgue ouverte, l'épisode se déroulant principalement dans des endroits glauques (de longs couloirs, un parking sous terrain, une forêt jonchée de cadavres). Une mise en scène qui ne plaira sûrement pas à tout le monde, du fait que Miike use et abuse de filtres et autres caches pour masquer les rares moments gores parsemant l'ensemble de ce premier opus. Un choix esthétique déroutant car grossier (il arrive qu'une scène soit entièrement pixellisée) et surtout peu justifié.
De plus, l'ensemble ne fait pas réellement preuve de grosse motivation, notamment au niveau de l'interprétation en dedans. Le grand Ren Osugi fait figure ici de détective pataud et pas franchement à l'aise dans ses baskets, c'est d'autant plus regrettable au vu de la complexité de son personnage. Si l'intrigue prend place assez rapidement (10 premières minutes formidables), le récit semble traîner en longueur malgré la riche liste d'éléments fantastiques : le transfert de personnalité, le monde parallèle qui tient sa part d'étrangeté, etc. Encourageant dans sa forme (la pluie verte entre autre), un peu moins dans son fond, MPD volume 1 demeure tout de même une curiosité, particulièrement osée pour une série télé.
Esthétique : 3.5/5 - Pas forcément du goût de tout le monde, la DV est ici particulièrement intéressante. Musique : 3/5 - Sombre et angoissante, accompagné d'un excellent thème principal. Interprétation : 2.75/5 - Réussie à défaut d'être très attachante. Scénario : 3.5/5 - Intrigue bien écrite, adaptée du manga de Eiji Otsuka.