Monts et merveilles
Si le mangaka ne s'en sort pas mal du tout dans cette illustration de l'indescriptible, à trop en montrer il casse un peu la brume nécessaire à l'enrobage de ce type d'histoire. Toujours est-il que ça marche en cela qu'il est ludique de voir comment l'on peut décrire tout ça. Ainsi, on obtient un story board possible du film qu'avait évoqué Guillermo Del Toro. Qui a jusqu'ici bien fait de ne pas d'adapter l'inadaptable, car il est à parier que ç'aurait fait un four. A tenter en toute connaissance de cause. Pas de personnage féminin, une marche inéluctable, une ambiance - lovecraftienne, donc - et une suite de révélations qui désormais sent le réchauffé. Car ce bouquin a déjà été adapté. Alien. Les œufs qui s'ouvrent ressemblent aux Anciens, ces créatures extraterrestre à tête de pétales s'ouvrant à l'identique, reprises d'ailleurs depuis dans la série Stranger Things. Et ces deux races que l'on devine s'être affrontées dans le cosmos, c'est pioché juste là, dans les Montagnes. L'utilisation fréquente de chiens craintifs dans le grand blanc de l'Antarctique renvoie à The Thing, évidemment, qui reprend de son côté une expédition qui en suit une autre, décimée - ici celle du Pr Lake. Et dans une moindre mesure cela renvoie aussi à l'aventure folle des chiens de traineaux dans le japonais Antarctica - RIP Vangelis en passant, son score y était superbe. Toujours côté Asie, la lente et douloureuse marche dans une neige damnée a été très bien illustrée dans le coréen Antarctic Journal, qui avait su poser l'ambiance, lente et pesante, nécessaire pour déliter l'œuvre culte de Lovecraft. Nulle montagne noire visible, mais on pouvait sentir leur présence broyant l'esprit des hommes. Hallucinons en attendant Allociné.