Zombie Housemaid
La vie est parfois si truelle.
Sabu, de son vrai nom
Hiroyuki Tanaka (
Postman Blues,
Monday) nous revient avec sa
Miss Zombie dont je me méfiais comme de la peste. Pire que bubonique, la zombie nique ? Voilà un jeu de mot de très mauvais goût qui ne doit en rien nuire à cet excellent film qui apporte une belle pierre au mythe du zomblard ainsi qu'à la terrasse que notre morte-vivante domestique doit récurer sans cesse.
Contrairement à ce que son titre peut laisser croire, on se trouve bien loin d'une folie à la Sushi Typhoon. Le pitch évoque davantage la série suédoise
Real Humans, avec une zombie en lieu et place d’un robot pour faire le ménage et titiller la libido des mâles environnants. Sur ce sujet casse-gueule (
Fido et d'autres sont aussi passés par là), le réalisateur s'en sort avec un sacré brio. Il prend le temps, laisse ses personnages et l'intrigue évoluer doucement, mais inexorablement vers le traditionnel bain de sang. La lenteur de la narration prend sens avec les mouvements évolutifs de la créature ; le scénario est servi par une mise en scène belle à en pleurer, aidée d'un montage au diapason et d'un noir et blanc somptueux. Et pour qui aime quand le zombi apporte des réflexions sur la vie, la mort etc, il sera servi. La notion de temps, celui de reflet, les attentes de l'homme par rapport à la femme, la lutte des classes, les paradoxes du champs de l'emprise dominant/dominé, tout cela est évoqué avec une humanité bouleversante, non dénuée d'un humour noir léger, mais bienvenu. Je suis certain qu'il plairait à papi Romero, ce film-là. D'autant que tout fana aimant à dessouder du zomblard virtuel à l'occasion – j'en suis - en prend pour son grade. Tout défouloir a son prix, même s'il semble inoffensif. Hormis quelques légères fautes de goût sur la fin, c'est du tout bon.