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The Mission

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les avis de Cinemasie

15 critiques: 4.1/5

vos avis

104 critiques: 4.05/5



Arno Ching-wan 5 Un parfait polar
Anel 5
Tony Wong 4.75
Ordell Robbie 4.5 De la série B dans le sens le plus noble du terme...
François 4.5 Brillant polar d'ambiance et de personnages.
Ryoga 4.5 A se procurer de toute urgence, car c'est à mon avis certainement le meilleur f...
Junta 4.25 La classe à l’état pur, tout simplement !
Sonatine 4.25 Le Polar photogénique !
jeffy 4.25 Superbe exercice de style
drélium 4 Polar kitanesque très classieux. Même avis que Ghost Dog en gros.
Aurélien 3.75
Ghost Dog 3.25 L’immobilisme en action
MLF 3.25
Xavier Chanoine 3.25 Polar carré mais musique difforme.
Alain 3
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


De la série B dans le sens le plus noble du terme...

On pourrait résumer en deux lignes les péripéties de The Mission. On pourrait de ce pas rajouter que ces péripéties sont ultra-rabâchées. On enfoncerait même le clou en mentionnant que son pitch de départ doit tout aux Magnificent Seven et aux Seven Samurai. Mais tout cela ne réussirait pas à donner une idée de ce qu’est The Mission. Des moments au burlesque kitanien où les bodyguards tentent de tuer l’ennui à coup de jeux puérils. Des professionnels très tarantiniens dans leur façon d’attacher autant d’importance à leurs costards qu’à l’exercice de leur métier. Un casting qui permet aux personnages d’exister à l’écran sans bavardages interminables par la seule grâce d’une attitude, d’une façon de se tenir, d’une manière de porter un vêtement ou de tenir un flingue. Des gunfights mêlant théâtralité japonaise, abstraction melvilienne -l’existentialisme du Frenchy en moins- et lenteur attentiste léonienne. La conscience qu’a Johnnie TO de passer après un grand nombre de classiques du cinéma de genre produits en Asie, en Europe, aux Etats Unis. Le style bien à lui qu’il construit en pillant avec talent cet héritage. La manière d’assumer de s’adresser à un public qui a une culture des genres, de leurs codes et de leurs archétypes, en jouant avec et sur ces derniers. Un score aussi cheap qu'obsédant qui donne au film une partie de son charme et de son cachet. Ceux qui cherchent la force métaphysique d’un Jean-Pierre MELVILLE ou la densité romanesque façon SCORSESE/COPPOLA passeront leur chemin. Les autres auront l’opportunité de découvrir l’un des polars les plus stimulants cinématographiquement produits dans l’ancienne colonie britannique.

01 octobre 2001
par Ordell Robbie




Brillant polar d'ambiance et de personnages.

GunfightJ'avais un peu peur de The Mission, précédé d'une réputation de fabuleux polar d'un côté, et de film mou de l'autre. Je pense maintenant que Johnnie To a été trop tôt catalogué dans la catégorie "réalisateur de polar d'action". Il livre ici un polar fabuleux de bout en bout, avec un casting en or, un scénario bien écrit et une réalisation ad hoc.

Il ne faut pas s'y tromper. The Mission n'est pas un Hard Boiled. C'est un film qui soigne surtout ses personnages et les met entre les mains d'acteurs de gros calibre. Il instaure une ambiance assez pesante qui permet de tisser des liens dans le groupe des bodyguards et conduit à des scènes fabuleuses armes à la main. Fabuleuses non pas parce qu'elles sont spectaculaires au niveau dynamique, mais parce qu'elles prennent à la gorge et renouvelle un peu le genre par leur aspect statique. D'un autre côté, le film distille un humour étonnant, un humour peu bavard d'une amitié naissante et de caractères spéciaux. On obtient donc 1h20 de jubilation comme on en voit rarement de nos jours à HK.

Roy CheungInutile de préciser que les acteurs sont parfaitement au service de ces personnages. Anthony Wong face à Francis Ng, les noms parlent d'eux même. Je regrette, mais difficile de ne pas trépigner de joie quand je vois ces deux monstres manger tranquillement avec leur flingue posé sur la table et leur regard d'acier. Anthony en Curtis nous livre ce qu'il sait faire de mieux, un dur pas si inhumain, alors que Francis Ng fait l'unanimité en un seul regard. Ajoutons Simon Yam qui s'amuse beaucoup, Lam Suet aussi sympathique que d'habitude, on arrive à un sacré casting.

Comme Johnnie To n'est pas mancho à la caméro (le gunfight dans le centre commercial, quelle maestria...), je vous laisse imaginer l'orgie que constitue ce film pour un pur fan de polar. Les gunfights sont l'antithèse du style John Woo, avec un aspect statique très judicieux, notamment dans le choix des placements de caméras et des travellings. Bref, c'est du grand art. C'était le sommet de l'époque polar de la Milkyway Image, avec leur musique assez typique (très simple et en décalage la plupart du temps, avec son style synthé années 80). Seul regret, le film n'est PAS féminin. C'est un film d'histoires de mecs.

Lam SuetCette histoire assez simple mais tout de même assez intéressante pour ses dernières 20 minutes, où l'amitié naissante entre les 5 hommes va devoir faire face aux règles du milieu. Le scénario n'est pas aussi original que d'autres Milky, mais tout comme un Beast Cops, c'est un film de personnages, qui ne révolutionne pas le genre au niveau fond. Mais ses qualités sont ailleurs comme vous l'aurez compris, de la mise en scène à l'interprétation en passant par la musique. C'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes, ce que Johnnie To a bien compris. L'hommage au Bon la brute et le Truand lorsque Roy Cheung écoute son automatique décrit bien le film : une version moderne et talentueuse d'un genre déjà bien établi.



22 mai 2001
par François




A se procurer de toute urgence, car c'est à mon avis certainement le meilleur film de Johnnie To à ce jour

Francis 'GOD' NgCes derniers mois la Milkyway Image n'a pas chômé puisque c'est actuellement la seule compagnie à Hong Kong à nous proposer régulièrement des polars de qualité, et ce sous la direction de Johnnie To dont on peut se demander comment il fait pour réaliser tout ça vu la vitesse à laquelle sont sorties ses dernières productions (Where a good man goes, Running out of Time, The Mission). Bien sûr personne ne se plaindra de cet état de fait, surtout quant les films sont de la qualité de The Mission.

Même si à première vue le scénario du film n'a pas l'air très original, il ne s'encombre pas de détails inutiles et est développé avec efficacité. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à voir la façon dont nous est montrée l'évolution des relations entre les cinq personnages principaux traitée sans fioritures, la méfiance faisant place peu à peu à une certaine complicité, ces derniers formant alors un véritable "club des cinq du crime" ma foi très attachant. Anthony 'The Ice' Wong et Lam 'Pistache' Suet Bien sûr c'est à ce moment là qu'un élément nouveau apparaît (une histoire de fesse entre l'un d'eux et la femme du patron) remettant tout en question et relançant l'histoire de plus belle. Dès lors ils devront choisir entre amitié et sens du devoir au risque de s'opposer entre eux. Tout cela va permettre à Johnnie To de nous ménager un habile suspense jusqu'à la fin.

Au niveau des acteurs, là aussi c'est du tout bon, avec Anthony Wong qui délaisse un temps ses catégories III et autres films d'horreurs à petit budget et qui joue un malfrat qui oscille entre calme et férocité, l'étonnant Francis Ng en gangster nerveux mais loyal, et le dandy Simon Yam toujours propre sur lui. Les autres acteurs sont aussi parfaits, notamment Lam Suet que je ne connaissais pas (il a jusqu'à présent tenu des petits rôles dans des productions Milkyway) et qui se révèle ici tout simplement étonnant.

L'autre bonne grosse surprise du film, ce sont les scènes d'actions qui sont de véritables petits bijoux de maîtrise, mélange de tension et de gunfights féroces, que ce soit lors d'une fusillade dans une ruelle avec un sniper qui tire sur tout ce qui bouge, ou dans la superbe scène se déroulant dans un centre commercial.



22 octobre 2000
par Ryoga




Superbe exercice de style

Du style ce film n'en manque pas. C'est avec brio que M. To distille ici les images, rien que pour le plaisir des yeux. Le film commence plutot doucement, puis progressivement sans que le rythme de l'action ne change, l'atmosphere se fait plus dense. Un peu a l'image de la musique, toujours la même mais qui nous prend un peu plus au corps jusqu'à la fin. Pour bien comprendre le talent de Johnnie To, regardez comment est amenée la scène de foot dans le couloir du bureau, absolument génial. Et quelle direction d'acteurs. Il manque un peu de scenario pour rendre ce film hors classe, mais ne boudons pas notre plaisir. Pour moi le meilleur film de Johnnie To après ROT et a hero never dies.

07 mai 2003
par jeffy




L’immobilisme en action

C’est un drôle de polar que nous sert ici Johnnie To par le biais de sa société de prod’ Milkyway Image, un polar statique qui fait la part belle aux acteurs et qui use d’une mise en scène bien maîtrisée. Dans ce monde très codé des triades chinoises, les influences ne sont paradoxalement pas à rechercher du côté de John Woo, mais plutôt du côté des yakusa du japonais Kitano : on y tue de sang froid car « c’est la règle », on y meurt sans broncher, sans se rebeller et en contenant sa souffrance. Même certains gags un peu décalés sont repris ici, comme le foot-balle-de-papier et les cigarettes-pétards…

Sans être révolutionnaire, l’intrigue est suffisamment solide pour que le spectateur ne s’ennuie pas durant 1H25 ; ce dernier assiste à la confrontation involontaire de 5 truands payés à la tâche qui ne se connaissent pas. Parmi eux, Curtis, interprété par Anthony Wong, fait figure de boss étant donné son charisme, mais à aucun moment il n’est mis en valeur par rapport aux autres, notamment Roy (Francis Ng, très bon) ou Shin. Un équilibre s’installe entre ces 5 coéquipiers d’origines et de parcours différents ; certains sont expérimentés, d’autres débutent, mais ils ont tous une valeur égale tant que chacun respecte les règles du milieu. Ainsi, The Mission est plus une étude de caractères qu’un polar efficace, ce qui m’a surpris à plus d’un titre (j’ai cru revoir le très ennuyeux Beast Cops !). Mais pas de panique, quelques scènes d’action viennent pimenter l’œuvre d’un goût particulier, puisqu’elles sont filmées de façon très originale : on y snipe à la manière d’un automate, comme cette scène incroyable des escalators où toute la zone est quadrillée par le club des 5 sans qu’aucun n’ait à faire le moindre mouvement.

Il est également à noter une bande-son quasi-permanente et quasi-identique pendant toute la durée du film, ce qui lui donne une personnalité supplémentaire. Un seul regret cependant : les sous-titres du VCD sont tellement illisibles qu’il m’a fallu 2 visions pour bien comprendre l’histoire, car il est facile de se perdre parmi le nombre assez conséquent de personnages qui apparaissent et disparaissent de façon abrupte. Espérons que sa sortie au cinéma (août 2001) entraîne une sortie DVD de qualité, car c’est un film à voir même s’il n’est finalement pas aussi attrayant qu’on pourrait l’imaginer.



14 novembre 2001
par Ghost Dog




Polar carré mais musique difforme.

The Mission est un polar à double tranchant. Si l'intrigue ne bouleversera pas le 7ème art (et on ne lui demande pas de le faire), c'est bien du côté des protagonistes qu'il faut se tourner, avec des gueules que l'on n'est pas prêt d'oublier. Anthony Wong, Simon Yam, Lam Suet et Françis NG se partagent la vedette même si ce dernier tombe un peu trop facilement dans la caricature Pacinesque que l'on a tous connu avec Scarface : "je pète les plombs mais j'ai mes raisons". D'un autre côté, la mise en scène de To parvient à esthétiser chaque plan d'une identité décelable à la ronde (esthétique que l'on retrouve dans PTU) et agrémente son récit de séquences cultes : la passe à dix avec la boulette de papier, le repas douloureux de Wong Tim-Lam, la séquence en cover dans le hall du centre commercial, le repas de fin très typé Woo, etc. Tous ces moments là parviennent à hisser The Mission au rang de polar classique certes, mais attachant et carrément facile à retenir.

La sauce est d'une évidente simplicité, portée par des interprètes hauts en couleur mais quelque chose cloche. La musique. Quelle horreur mes enfants. Chung Chi Wing nous déballe une composition sortit de nulle part, écrite n'importe comment, étalant des thèmes musicalement agréables mais réalisés avec une instru digne des synthé qu'on trouve à Toys'R'us. Sans grosse ironie de ma part, la bande-son hésite entre les sonorités MIDI et Polyphoniques, gâchant une grosse partie du plaisir que l'on éprouve à la vision de ce bon polar, nerveux et classe.

Esthétique : 4/5 - Rien à reprocher, certaines séquences sont même carrément spectaculaires. Musique : 1/5 - Si certains thèmes sont funky, l'instru est une calamité. Interprétation : 3.75/5 - Des personnalités différentes se croisent pour des clashs aux mots et aux guns. Scénario : 3/5 - Intrigue classique mais il y a un vrai fond. Faites abstraction de la musique qui gâche tout.



05 décembre 2006
par Xavier Chanoine


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