De la série B dans le sens le plus noble du terme...
On pourrait résumer en deux lignes les péripéties de
The Mission. On pourrait de ce pas rajouter que ces péripéties sont ultra-rabâchées. On enfoncerait même le clou en mentionnant que son pitch de départ doit tout aux
Magnificent Seven et aux
Seven Samurai. Mais tout cela ne réussirait pas à donner une idée de ce qu’est
The Mission. Des moments au burlesque kitanien où les bodyguards tentent de tuer l’ennui à coup de jeux puérils. Des professionnels très tarantiniens dans leur façon d’attacher autant d’importance à leurs costards qu’à l’exercice de leur métier. Un casting qui permet aux personnages d’exister à l’écran sans bavardages interminables par la seule grâce d’une attitude, d’une façon de se tenir, d’une manière de porter un vêtement ou de tenir un flingue. Des gunfights mêlant théâtralité japonaise, abstraction melvilienne -l’existentialisme du Frenchy en moins- et lenteur attentiste léonienne. La conscience qu’a Johnnie TO de passer après un grand nombre de classiques du cinéma de genre produits en Asie, en Europe, aux Etats Unis. Le style bien à lui qu’il construit en pillant avec talent cet héritage. La manière d’assumer de s’adresser à un public qui a une culture des genres, de leurs codes et de leurs archétypes, en jouant avec et sur ces derniers. Un score aussi cheap qu'obsédant qui donne au film une partie de son charme et de son cachet. Ceux qui cherchent la force métaphysique d’un Jean-Pierre MELVILLE ou la densité romanesque façon SCORSESE/COPPOLA passeront leur chemin. Les autres auront l’opportunité de découvrir l’un des polars les plus stimulants cinématographiquement produits dans l’ancienne colonie britannique.
Brillant polar d'ambiance et de personnages.
J'avais un peu peur de The Mission, précédé d'une réputation de fabuleux polar d'un côté, et de film mou de l'autre. Je pense maintenant que Johnnie To a été trop tôt catalogué dans la catégorie "réalisateur de polar d'action". Il livre ici un polar fabuleux de bout en bout, avec un casting en or, un scénario bien écrit et une réalisation ad hoc.
Il ne faut pas s'y tromper. The Mission n'est pas un Hard Boiled. C'est un film qui soigne surtout ses personnages et les met entre les mains d'acteurs de gros calibre. Il instaure une ambiance assez pesante qui permet de tisser des liens dans le groupe des bodyguards et conduit à des scènes fabuleuses armes à la main. Fabuleuses non pas parce qu'elles sont spectaculaires au niveau dynamique, mais parce qu'elles prennent à la gorge et renouvelle un peu le genre par leur aspect statique. D'un autre côté, le film distille un humour étonnant, un humour peu bavard d'une amitié naissante et de caractères spéciaux. On obtient donc 1h20 de jubilation comme on en voit rarement de nos jours à HK.
Inutile de préciser que les acteurs sont parfaitement au service de ces personnages. Anthony Wong face à Francis Ng, les noms parlent d'eux même. Je regrette, mais difficile de ne pas trépigner de joie quand je vois ces deux monstres manger tranquillement avec leur flingue posé sur la table et leur regard d'acier. Anthony en Curtis nous livre ce qu'il sait faire de mieux, un dur pas si inhumain, alors que Francis Ng fait l'unanimité en un seul regard. Ajoutons Simon Yam qui s'amuse beaucoup, Lam Suet aussi sympathique que d'habitude, on arrive à un sacré casting.
Comme Johnnie To n'est pas mancho à la caméro (le gunfight dans le centre commercial, quelle maestria...), je vous laisse imaginer l'orgie que constitue ce film pour un pur fan de polar. Les gunfights sont l'antithèse du style John Woo, avec un aspect statique très judicieux, notamment dans le choix des placements de caméras et des travellings. Bref, c'est du grand art. C'était le sommet de l'époque polar de la Milkyway Image, avec leur musique assez typique (très simple et en décalage la plupart du temps, avec son style synthé années 80). Seul regret, le film n'est PAS féminin. C'est un film d'histoires de mecs.
Cette histoire assez simple mais tout de même assez intéressante pour ses dernières 20 minutes, où l'amitié naissante entre les 5 hommes va devoir faire face aux règles du milieu. Le scénario n'est pas aussi original que d'autres Milky, mais tout comme un Beast Cops, c'est un film de personnages, qui ne révolutionne pas le genre au niveau fond. Mais ses qualités sont ailleurs comme vous l'aurez compris, de la mise en scène à l'interprétation en passant par la musique. C'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes, ce que Johnnie To a bien compris. L'hommage au Bon la brute et le Truand lorsque Roy Cheung écoute son automatique décrit bien le film : une version moderne et talentueuse d'un genre déjà bien établi.
A se procurer de toute urgence, car c'est à mon avis certainement le meilleur film de Johnnie To à ce jour
Ces derniers mois la Milkyway Image n'a pas chômé puisque c'est actuellement
la seule compagnie à Hong Kong à nous proposer régulièrement des polars de
qualité, et ce sous la direction de Johnnie
To dont on peut se demander comment il fait pour réaliser tout ça vu la
vitesse à laquelle sont sorties ses dernières productions (Where a good
man goes, Running out of Time, The Mission). Bien sûr personne
ne se plaindra de cet état de fait, surtout quant les films sont de la qualité
de The Mission.
Même si à première vue le scénario du film n'a pas l'air très original, il
ne s'encombre pas de détails inutiles et est développé avec efficacité. Pour
s'en convaincre, il n'y a qu'à voir la façon dont nous est montrée l'évolution
des relations entre les cinq personnages principaux traitée sans fioritures,
la méfiance faisant place peu à peu à une certaine complicité, ces derniers
formant alors un véritable "club des cinq du crime" ma foi très attachant.
Bien sûr c'est à ce moment là qu'un élément nouveau apparaît (une histoire
de fesse entre l'un d'eux et la femme du patron) remettant tout en question
et relançant l'histoire de plus belle. Dès lors ils devront choisir entre
amitié et sens du devoir au risque de s'opposer entre eux. Tout cela va permettre
à Johnnie To de nous ménager un habile suspense jusqu'à la fin.
Au niveau des acteurs, là aussi c'est du tout bon, avec Anthony
Wong qui délaisse un temps ses catégories III et autres films d'horreurs
à petit budget et qui joue un malfrat qui oscille entre calme et férocité,
l'étonnant Francis Ng en gangster nerveux mais loyal, et le dandy Simon Yam
toujours propre sur lui. Les autres acteurs sont aussi parfaits, notamment
Lam Suet que je ne connaissais pas (il a jusqu'à présent tenu des petits rôles
dans des productions Milkyway) et qui se révèle ici tout simplement étonnant.
L'autre bonne grosse surprise du film, ce sont les scènes d'actions qui sont
de véritables petits bijoux de maîtrise, mélange de tension et de gunfights
féroces, que ce soit lors d'une fusillade dans une ruelle avec un sniper qui
tire sur tout ce qui bouge, ou dans la superbe scène se déroulant dans un
centre commercial.
22 octobre 2000
par
Ryoga
Superbe exercice de style
Du style ce film n'en manque pas. C'est avec brio que M. To distille ici les images, rien que pour le plaisir des yeux. Le film commence plutot doucement, puis progressivement sans que le rythme de l'action ne change, l'atmosphere se fait plus dense. Un peu a l'image de la musique, toujours la même mais qui nous prend un peu plus au corps jusqu'à la fin.
Pour bien comprendre le talent de Johnnie To, regardez comment est amenée la scène de foot dans le couloir du bureau, absolument génial. Et quelle direction d'acteurs.
Il manque un peu de scenario pour rendre ce film hors classe, mais ne boudons pas notre plaisir.
Pour moi le meilleur film de Johnnie To après ROT et a hero never dies.
L’immobilisme en action
C’est un drôle de polar que nous sert ici Johnnie To par le biais de sa société de prod’ Milkyway Image, un polar statique qui fait la part belle aux acteurs et qui use d’une mise en scène bien maîtrisée. Dans ce monde très codé des triades chinoises, les influences ne sont paradoxalement pas à rechercher du côté de John Woo, mais plutôt du côté des yakusa du japonais Kitano : on y tue de sang froid car « c’est la règle », on y meurt sans broncher, sans se rebeller et en contenant sa souffrance. Même certains gags un peu décalés sont repris ici, comme le foot-balle-de-papier et les cigarettes-pétards…
Sans être révolutionnaire, l’intrigue est suffisamment solide pour que le spectateur ne s’ennuie pas durant 1H25 ; ce dernier assiste à la confrontation involontaire de 5 truands payés à la tâche qui ne se connaissent pas. Parmi eux, Curtis, interprété par Anthony Wong, fait figure de boss étant donné son charisme, mais à aucun moment il n’est mis en valeur par rapport aux autres, notamment Roy (Francis Ng, très bon) ou Shin. Un équilibre s’installe entre ces 5 coéquipiers d’origines et de parcours différents ; certains sont expérimentés, d’autres débutent, mais ils ont tous une valeur égale tant que chacun respecte les règles du milieu. Ainsi, The Mission est plus une étude de caractères qu’un polar efficace, ce qui m’a surpris à plus d’un titre (j’ai cru revoir le très ennuyeux Beast Cops !). Mais pas de panique, quelques scènes d’action viennent pimenter l’œuvre d’un goût particulier, puisqu’elles sont filmées de façon très originale : on y snipe à la manière d’un automate, comme cette scène incroyable des escalators où toute la zone est quadrillée par le club des 5 sans qu’aucun n’ait à faire le moindre mouvement.
Il est également à noter une bande-son quasi-permanente et quasi-identique pendant toute la durée du film, ce qui lui donne une personnalité supplémentaire. Un seul regret cependant : les sous-titres du VCD sont tellement illisibles qu’il m’a fallu 2 visions pour bien comprendre l’histoire, car il est facile de se perdre parmi le nombre assez conséquent de personnages qui apparaissent et disparaissent de façon abrupte. Espérons que sa sortie au cinéma (août 2001) entraîne une sortie DVD de qualité, car c’est un film à voir même s’il n’est finalement pas aussi attrayant qu’on pourrait l’imaginer.
Polar carré mais musique difforme.
The Mission est un polar à double tranchant. Si l'intrigue ne bouleversera pas le 7ème art (et on ne lui demande pas de le faire), c'est bien du côté des protagonistes qu'il faut se tourner, avec des gueules que l'on n'est pas prêt d'oublier. Anthony Wong, Simon Yam, Lam Suet et Françis NG se partagent la vedette même si ce dernier tombe un peu trop facilement dans la caricature Pacinesque que l'on a tous connu avec
Scarface : "je pète les plombs mais j'ai mes raisons". D'un autre côté, la mise en scène de To parvient à esthétiser chaque plan d'une identité décelable à la ronde (esthétique que l'on retrouve dans
PTU) et agrémente son récit de séquences cultes : la passe à dix avec la boulette de papier, le repas douloureux de Wong Tim-Lam, la séquence en cover dans le hall du centre commercial, le repas de fin très typé Woo, etc. Tous ces moments là parviennent à hisser
The Mission au rang de polar classique certes, mais attachant et carrément facile à retenir.
La sauce est d'une évidente simplicité, portée par des interprètes hauts en couleur mais quelque chose cloche. La musique. Quelle horreur mes enfants. Chung Chi Wing nous déballe une composition sortit de nulle part, écrite n'importe comment, étalant des thèmes musicalement agréables mais réalisés avec une instru digne des synthé qu'on trouve à Toys'R'us. Sans grosse ironie de ma part, la bande-son hésite entre les sonorités MIDI et Polyphoniques, gâchant une grosse partie du plaisir que l'on éprouve à la vision de ce bon polar, nerveux et classe.
Esthétique : 4/5 - Rien à reprocher, certaines séquences sont même carrément spectaculaires.
Musique : 1/5 - Si certains thèmes sont funky, l'instru est une calamité.
Interprétation : 3.75/5 - Des personnalités différentes se croisent pour des clashs aux mots et aux guns.
Scénario : 3/5 - Intrigue classique mais il y a un vrai fond. Faites abstraction de la musique qui gâche tout.
Le meilleur polar HK à ce jour, tout simplement…
A mille lieux des lentes envolées des corps criblés de balles d’un « The Killer » (qui demeure pour beaucoup LE polar référentiel), Johnnie To opte pour une stylisation infiniment plus posée et sobre, un système narratif différent et un développement efficace de ses personnages.
De la présentation sommaire des cinq gardes du corps(fait de petits plan-séquences façon Scorsese ou P.T. Anderson) aux séquences de gun-fights incroyablement bien orchestrées (celle du centre commercial est un vrai Shoot’em up !), tout est parfait. Ajoutons à cela des cadrages larges et précis, des musiques géniales (mélodiquement) et une photo très réussie, et on obtient un objet formel dantesque. Le scénario n’est pas en reste puisqu’il se développe très particulièrement. L’exposition des personnages semble s’étirer sur les 4/5° du récit, et le film s’accélérer sur la fin lors de l’annonce du coup de théâtre. Novateur sur le forme et sur le fond, donc. Mais plus marquant encore est le travail sur les personnages. Ils sont très typés mais jamais caricaturaux et portés par des acteurs extraordinaires (Anthony Wong, Francis Ng, Simon Yam et le grand, très grand Roy Cheung, en tête). To crée autour d’eux une force héroïque et ludique phénoménale. L’héroïsme est apporté par les cadrages, la luminosité et les situations qui mettent en avant leur bravoure et leur honneur. Le ludisme existe grâce à leurs personnalités très travaillées, qui nous pousse à s’amuser au jeu qui consiste à choisir son personnage préféré… « The Mission » s’impose comme une oeuvre majeure dans le Cinéma HK moderne. Grandiose.
Indispensable!
Si vous voulez savoir à quoi ressemble la vie d'un garde du corps (et ça tout le monde l'a imaginé ou phantasmé un jour) ce film est pour vous, et c'est d'ailleurs pour ça que ce film exerce sur moi (et sur beaucoup d'autre j'en suis sur!) une telle fascination.
Il se dégage un tel charisme de ce groupe de gardes du corps (Francis Ng magistral, Anthony Wong égal à lui même et Lam Suet attachant), une telle maîtrise (la scène du centre commerciale dont tout le monde parle) que l'on ne peut que s'attacher à eux et l'on reste littéralement scotché à l'écran.
J'ai rarement vu le temps passer aussi rapidement, ce film n'est absolument pas lent mais possède, au contraire, un rythme envoutant (renforcé par la musique qui l'est tout autant). Les trois grosses scènes d'action dégage une tension incroyable que l'on avait pas ressenti depuis fort longtemps.
En bref,un film unique et donc totalement indispensable.
Le polar culte de Johnnie To
The Mission n'a pas volé son statut de film culte. C'est, on pourrait dire, le film le plus emblématique de Johnnie To. Classe à tous les niveau, décontraction ambiante, suspense à toute épreuve, sens du cadrage et de l'espace, bande son kitsch collant à merveille... Johnnie To filme Hong Kong comme un terrain de jeu entre gangster où l'ennemi peut sortir de nulle part, donnant une certaine ambiance surréaliste à l'ensemble, le tout accompagné par des touches d'humour qui font mouche. Un cockaïl détonant et communicatif, tout cela en 1h25. C'est aussi un film que j'adore revoir.
30 septembre 2007
par
Hotsu
Brother in crime
Inoubliable, sublime, saisissant, éblouissant, fascinant, jubilatoire. Aucun adjectifs et autres superlatifs ne suffiraient à caractériser The Mission. Johnnie To y atteint une perfection autant plastique que narrative et figurative. C'est son chef d'œuvre absolu, et un grand moment de cinéma. Un film de genre, un polar, qui tantôt lorgne du coté de Kitano, pour son hiératisme, le désœuvrement de ses personnages, tantôt celui de Tarantino, pour l'amour excessif des figures du gangster au complet très chic, à l'élégance inimitable, et aussi un peu pour cette affinité envers le style, la pose, la classe avant tout. Mais l'intertextualité de The mission dépassant allégrement et avec panache toute affiliation pour devenir et apparaître en une œuvre d'une autonomie absolue. Poursuivant des obsessions chères à Johnnie To telle que la figure du gangster, forcément plus ou moins proche des triades, le film est une sorte d'aboutissement, de quintessence, où tout se sculpte avec une précision et une grâce aussi déterminées que rigoureuses.
Le scénario de The Mission est aussi longiligne qu’un top model scandinave. Il tient en quelques mots, quelques lignes : quelqu'un cherche à tuer M. Lung. Pour le protéger et découvrir (c'est aussi le but du film sans nécessairement le mentionner puisqu'il n'y aura pas d'enquête à proprement dite) ceux qui cherchent à l'assassiner, Lung et Frank (Simon Yam), son frère, décident de recruter et constituer une équipe de gardes du corps d'élite.
La mission en route, le film se décline entre temps mort, attente, et les gunfights, où il faut protéger M. Lung, sauver sa peau et protéger celle des autres. Dans The mission la vie ne tient qu'à un fil, et ce fil c'est l'autre. Sans l'autre sur qui compter, sans l'autre en qui placer une confiance absolue, sans l'autre à qui l'on remet sa vie entre ses mains, la mort est à deux pas de balles perdues. C'est dans cette harmonie, au fil du rasoir, que doivent sans cesse faire corps ces cinq hommes réunis. Tous experts en leur matière, avec chacun leur caractère et leurs affinités, ils symbolisent la cohésion par essence. Ils sont tel un groupe de particules indissociables ; chacun représentant un élément, une personnalité, sans cesse proche de la rupture. Autant le film, que la vie de M. Leung et que la leur n'existent que par leur cohésion et les fondements de la foi qu'ils placent en chacun. Plus qu'un film de genre, The Mission est un film sur le monde, une représentation mise en forme par les figures du polar des rapports humains. Car dans le monde, nos mondes, l'autre sera toujours la condition sinéquannone à notre évolution, à notre survie. L'autre nous maintient en vie, sans lui il n'y a rien, nous ne sommes rien. The Mission en est le symbole éclatant, une représentation exhaustive ; c'est un monde où la survie, donc ce qui se substitue à la narration comme au sentiment, devient le moteur du récit, l'enjeu de l'être et du devenir, le sujet du voir et recevoir. The Mission est un film profondément humain et non individualiste. C'est admirable.
Nos hommes, investis d'une mission, tels des apôtres des temps criminels sont la bravoure incarnée, le respect personnalisé, la grâce personnifiée. Que Johnnie To les filment jouant avec une boulette de papier en attendant M. Leung à son bureau, dans une scène au caractère très Kitano ; qu'il les épouse amoureusement dans la volupté d'un travelling ou d'un plan ciselé jouant avec les structures modernes d'un centre commercial, toujours, systématiquement, son point de vue ultra sensible laisse la place au transit d'un sentiment du non dit. Dans le moment en apesanteur où les balles s'échappent des revolvers, rendant écho à la rythmique d'une musique qui retient notre souffle, leur corps en suspend, prenant une pose qui n'a d'égale que leur élégance cinégénique, les personnages ne sont jamais prisonniers d'un cadre aux uniques intentions formelles. Lors de l'attaque du centre commercial, scène à la scénographie, chorégraphie et au découpage les plus précis et les plus intenses, pas un plan n'est en trop, pas un seul ne cherche à noyer les personnages dans de purs effets de forme. Systématiquement, même dans ces scènes Johnnie To sait au détour d'un plan où l'on vole l'intensité d'un regard, d'un geste, par la pression des enjeux de la situation entre la vie et la mort, donner une très forte charge émotionnelle liée uniquement à ses personnages. Ici, le dialogue prend la place du gunfight, et la voix celle des balles. Si le désir est l'un des fondements du cinéma, The Mission est la réincarnation de ce désir, qui en funambule traverse le mince filet qui nous sépare de l'état qui nous fait continuer à vivre : la mort. The Mission est un hymne à la vie, par l'effet de miroir constant où ses personnages évoluent dans des situations où la mort est proche ; où la mort ne tient qu'à eux et aux leurs. Le contexte et la situation, le rapprochement social, le code d'honneur auxquels ils s'apparentent, se vident ici de sa substance gangrenée dans le réel pour devenir une fantastique parabole sur l'homme.
Ce monde où les balles fusent, ces scènes où chacun garde son sang froid et un déterminisme à toute épreuve, Johnnie To les construit avec un brio rarement égalé. Celle de la ruelle, où ils sont pris dans un guet-apens, celle du centre commercial, ou encore la dernière bataille, le dernier gunfight dans l'entrepôt, quelques temps avant d'en finir, toutes sont d'une ingéniosité formelle prodigieuse, renouvelant des formes usées par le genre. Johnnie To y développe un sens aigu de l'espace et des distances, grâce à un subtil parti pris consistant à rester focaliser au plus près sur les personnages, ses héros. Qu'ils soient cachés derrière une voiture ou dans un fourré, en ne montrant quasiment jamais le contre champ, la présence de l'ennemi, To laisse son plan à hauteur d'homme, et surtout de ses personnages. La concentration a pour tel effet qu'elle suscite une sorte d'intériorisation du gunfight, qui à l'image des rapports entre les personnages, sont d'une étonnante sobriété. Lorsque Mike est caché dans les fourrés lors de la dernière bataille, face à l'ennemi dans l'immense baraquement face à lui, tirant sur un sniper derrière une fenêtre, il reste droit, posé, l'arme bien en main, complètement concentré sur sa cible, à vider son chargeur presque calmement. Ou encore lors de l'embuscade, une autre fois avec un sniper isolé sur un toit, chacun reste protégé à l’arrière des voitures, et To cadre à leur niveau, retenant notre souffle aussi juste que le pouls des personnages. Chaque gunfight gagne par son sens de l'épure et du cadre une authentique incarnation des enjeux de la situation. Ils accèdent à une certaine forme de pureté ; ils deviennent des pages vierges où le spectateur, comme avec les personnages de Bresson, vient lui-même plaquer l'émotion liée à la représentation du monde, ou de la scène qui naît de ce monde.
Ces prises de positions très concentrées s'associent aussi à de subtils jeux sur les textures. Dans le centre commercial, To joue des reflets sur le métal pour aider les personnages à découvrir qui se cache derrière un pilier, les escalators défilent dans de lents mouvements organisant d'hypnotiques flottements où les personnages se croisent et se distinguent ; dans l'entrepôt, To chorégraphie un étonnant ballet en jouant sur un chassé croisé d'ombres, où celle-ci se substituent au corps du personnage pour abattre l'ennemi alors qu'en bas, dans les fourrés, le visage de Mike est entrecoupé par le vert de la végétation.
Si ces hommes ont un immense respect mutuel, lié à la place où ils se situent dans leur milieu et leurs rapports sociaux, ils savent aussi reconnaître même chez l'ennemi celui qui mérite d'être traité en égal. Quand la fusillade à l'entrepôt se termine, qu'il n'en reste plus qu'un, le sniper japonais découvert à l'ouverture du film, lui et Mike se trouvent face à face. Chacun a à peu de choses près la même balafre sur la joue, ils se regardent, se sourient d'un air, d'un regard entendu. C'est qu'en professionnels et en hommes, même s'ils ne sont pas du même coté à ce moment là, finalement ils se retrouvent liés par la marque de ce qui représente pour chacun la reconnaissance d'individus appartenant à la même espèce. Plus tard, à peine le temps de partager une cigarette, cet acte symbolique par allégorie du partage les unissant les uns aux autres, rien ne peut empêcher le retour à la règle malgré la considération. La sentence tombe, il faut éliminer les preuves, d'un geste de pur sang froid. Car avant tout on suit les ordres, on est respectueux des hiérarchies, mais jusqu'à une certaine limite.
En effet, lorsque l'on apprend que Shin a eu une relation avec la femme de M. Lung, par une journée d'orage, comme un mauvais présage, et qu'il est confié à Curtis la tâche de l'éliminer, il va falloir badiner une dernière fois avec la mort pour sauver la peau de l'autre. Comme si malgré les impondérables hiérarchiques, l'union qui est née entre ces hommes ne pouvait être défaite et méritait bien une entorse à la règle. Une supercherie qui à l'image du film vaut bien une petite mise en scène pour faire croire aux commanditaires que Shin est réellement mort. Tandis qu'à coté, dans un geste symboliquement radical, Johnnie To n'hésite pas à faire éliminer la femme. Une femme qui ici aura eu l'image d'une empoisonneuse, venue tenter et corrompre la jeunesse et la naïveté de Shin et ainsi ébranler toute la cohésion du groupe. The Mission est un film d'hommes, entre hommes, à la gloire des hommes, et où la femme n'a rien à y faire, où son rôle rappelle une évocation quasi biblique, comme Eve venue faire goûter le fruit défendu à Adam.
Le film s'en va sur une ritournelle comme il est arrivé ; achevant une œuvre d'une cohérence maîtrisée de bout en bout par un Johnnie To ayant atteint là le sommet de son art, et laissant le spectateur quitter la salle le corps empli d'une haute densité d'énergie filmique. La tête déjà pleine de souvenirs, il se souvient de celui au combien prégnant où cinq hommes réunis une nuit au bord d'une piscine pour boirent quelques bières et fumer cigarette sur cigarette se jouent des tours comme des gosses, des gosses ayant remplacés la corde à sauter par une corde raide.
L'actionner old school du Père Johnnie
En cette fin de millénaire et juste après le turn over , peu de réalisateurs continueront à oeuvrer à Hong kong... Plus de Woo ,plus de Hark , plus de Lam... Un seul restera et entamera sa série de polars qui réactiveront à eux seuls les polars HK... Juste après un très bon Running of time, To nous sert cette histoire de mercenaires devant cohabiter pour protéger un parrain influent du mileu... Et là que du bonheur, une utilisation du scope qui rend groggy, desséquences d'actions extrêmement bien découpées et lisibles...Un score old school qu'on croirait senti d'un clavier bontempi et surtout un casting incroyable / NG , WONG ,YAM ... Une grosse claque à sa sortie en france en 2001 qui reste toujours parmi mes to favoris...
14 février 2012
par
KAIRO
Excellentissime ! le meilleur film de Johnnie To, sans problèmes...
Le casting parle de lui même, Anthony Wong est en forme et Francis Ng, comment dire...il éclipse presque le reste du casting ce qui en soit est un exlpoit. L'ensemble est vraiment très classe, bien réalisé, sous influence de Kitano, et la musique est à la fois simple mais finalement attachante. (Ils auraient pu s'inspirer de Joe Hisaichi ceci dit ca aurait été pas mal !) Quant au scénario il est parfois trop simpliste, notamment le seul personnage féminin qui est inexistant ce qui regrettable et c'est ce qui m'empêche de mettre un 5/5 à cet excellent polar. A voir absolument quand même, on passe un excellent moment de cinéma.
Envoutant
The Mission est un film magnifiquement realisé dont se degage une ambiance envoutante et poétique. Les acteurs sont excellents et on ne peut que s'attacher a leurs personnages si humains, la mise en scène est magistrale (la scène du centre commerciale est devenu CULTE !!!).
Ayant par la suite decouvert les autres films de To, je fus un peu decu, forcément apres avoir vu un chef d'oeuvre il ne pouvait en etre autrement.
The Mission, un film indispensable.
Science de l'immobilisme.
Très Kitanesque dans son côté contemplatif, ce film est avant tout un grand théâtre avec de très grands acteurs. D'ailleurs, je trouve Roy Cheung plutôt bon acteur, et trop souvent ignoré, quant à Anthony Wong et Francis Ng... que dire de plus ?
Quel film!!!
Très très bon polar, nerveux, original comme on aimerait en voir plus souvent ! Tous les personnages du film sont intéressants ; leur caractère bien ciselé et se complétant les uns les autres à merveille. On s'attache à chacun d'eux graduellement malgré leur défauts ou leur violence (contenue ou pas). Tous les acteurs jouent admirablement, premiers et seconds rôles y compris. Avec un casting de rêve, une réalisation "béton" et un gunfiht magnifique ; que demandez de plus? Un rêve quoi! Et ho la la j'oubliais, la note de fraîcheur ; une petite pointe d'humour qui sillone le film. A quand le prochain... Et la super musique, on espère une b.o du film maintenant....
Un autre film sur.. le cinema finalement.
The Mission n'est pas un hommage a Melville ni a Kitano.
En fait un excerciste de style, comme tout les MilkyWay de l'epoque (Expect the Unexpected etant par example a mon avis une variation sur les Tele Serie policiere) qui ici s'amuse a faire tout le contraire de John Woo.
Personne ne semble avoir remarque que les personnages du films sont en fait des seconds roles.... Les Bodyguard dont tout le monde se fout en generale. Et le tout joue par des "pro" du Second role. Ici, on a droit a des "voleurs de scenes". Roy Cheung, Simon Yam, Anthony Wong et Francis Ng. Tout des gars qui ont l'habitude de jouer les mechants de service mais qui finissent par voler la vedette (Chung, Wong et Ng dans la serie Young and Dangerous par example).
L'action est du meme calibre. Alors que Woo focus sur les Hero (La Milkyway le fera avec Heroes Never Die) das des poses dignes des wuxia, To nous montre des fusillades mecaniques. Ces gars sont des pro, pas des heros, donc rien de trop "fancy".
Noter que les polars de la MilkyWay faient entre 97 et 99 parlent toujours un peu de la destine. Un critique (occidental) posait finalement la questions "est/ce que To est un Auteur ou un Faiseur?". Sa conclusion etant "un peu des 2". En effet, Les memes thematiques reviennent encore et encore, de Odds One Dies a Heroes Never... Le destin, entre nos mains ou non? Par example... Les personnages qui ont la chance de corriger ou non leurs erreurs dans Odds et Too Many Way, Tony Leung realisant qu'il n'a pas le controle mais qui le reprend pour ensuite le reperde (Un gars ne n'est jamais assez malin mon fils) dans Longest Nite, les questionnements amoureux et le hasard (et le final) de Expect the Unexpected, le diseur de Bonne Aventure dans Heroes....
Avec The Mission, on quitte cette question pour entrer dans le flou.
Par example, ces scenes que l'on peut interprete de 2 facon differente. Par example, lorsque Ng dit que desormait Shin fera le chauffeur pour "madame". Est ce parce que dans la scene precedante 2 flics ont rigoler ou alors parce que vraiment "Madame" lui a fait des avances?
Meme chose pour le final. Ng ne tue pas Wong car il a comprit ses intentions ou alors car etant un pro il respect la loi du milieu?
On peut ne pas aimer, mais plus je revois le film et plus je me dit que oui, le cine HK peut etre subtile... To est surement opportuniste, surement un producteur dictateur, mais aussi un gars qui connait le cinema...
A la question, Auteur ou faiseur? Surement les deux et c'est pour cette raison, peut etre, que certains aime le cine HK. Car les deux conceptions se rencontre parfois.
Qui dit thematique, dit continuite et en ce sens, on pourra dire "oeuvre" et en cela, les polars de la Milkyway realise entre 97 et 99 me sembel faire partie d'une thematique qui a ete pense.
Enorme !
Un succès digne du grand "Reservoir Dogs" :)
A voir absoluement !
SUPERBE! UN POLAR DANS LES REGLES DE L'ART
J.TO nous fait plaisir. Un petit bijoux en puissance. A voir au plus vite!
Surprenant! Longue vie à Milkyway, et à Monsieur To!
Pendant toute la première heure du film (Les 2 tiersu film quand même!), je savait pas trop où le réalisateur voulait en venir. Le scénario, un peu bête, allait dans le sens d'un film d'action qui tue de tout les cotés, mais le traitement de la mise en scène se faisait lente, japonaise à la Kitano, presque des fois documentaire. Certaines scènes étaient somptueuses (le Gunfight Immobile), et le resultat était trés bon, mais quelque chose clochait... je n'arrivait pas à dire quoi. Comme un vide (un compble pour un film Hong-Kongais!)
Mais une fois que le cercle d'amis est (laborieusement) élaboré, Johnny To va s'amuser à le mettre à l'epreuve. Et aprés cette heure où je ne savait pas quel regard poser sur le film : le nirvana. Le scénario trés bête devient magnifique, la musique Bontempi stressante prends presque une valeur dramatique (le dernier plan ne pourrait vivre sans cette musique), les acteurs exploitent leurs rôles comme jamais, tout s'accélere! La fin m'a mis sur le cul. C'est réelement mon coup de coeur du moment. Un film à ne pas manquer !
Beaucoup de critiques positives : j'apporte ma pierre à l'édifice
Un film somptueux, qui prendra encore plus de valeur avec le temps je pense.
The mission : ou comment faire un grand film avec un scenario vraiment limité (y'a pas de secret, c'est grace au talent de Mr To)
de l'art de servir l'image
the mission est remarquable de par une constante volonté de la composition. Chaque plan est non pas dicté par les choixs esthétiques ou les obsessions du réalisateur mais par une volonté d'épure maximale, de précision, d'équilibre géométrique. Et c'est ce qui est intéressant dans ce film, ce parti pris de le faire fonctionner non pas pour ce qu'il est mais pour ce qu'il doit etre. En résumé, le cinéma ne devient que pure image, pure forme. Ainsi the mission se perd dans son contenu diégétique, ne devient que somptueux cadre et perd alors toute idée de mouvement pour ne devenir que pure référence, par l'idée du jump cut raccordée au montage.
Une idée de la maîtrise...
Un film lent, retenu et laissant échapper qq moments de furie (centre commercial, assaut contre l'usine), eux-mêmes suspendus dans l'action.
Les personnages sont charismatiques au possible et s'imposent à nous peu à peu comme un Club des 5 inaltérable.
Pour faire court, un TRES GRAND FILM!
L'attente du garde du corps avant la fusillade...
"The Mission" est un film d’action bien singulier parmi l’abondant cinéma d’action "made in HK" actuel. Il réussit l’exploit d’être un excellent "polar", rude et violent, sans pratiquement aucune scène d’action, du moins dans le sens très spectaculaire que l’on donne à ce terme aujourd’hui au cinéma. On n’y voit pas de poursuites ni de carambolages, par de gunfights virtuoses et sans fin, pas de jets de sang au litre, pas d’explosions décoiffantes. Tout le contraire, en somme, des films réalisés à la pelle par les émules ou les imitateurs de John Woo et autres maîtres de l’action "à 110 %". On pourrait même dire que "The Mission" est un film qui brille par la (quasi)absence d’action – ou plutôt par son usage habile de l’inaction.
Les cinq héros, gardes du corps d’un puissant homme d’affaires, passent une grande partie de leur temps dans une attente diversement supportée par chacun d’eux, entre deux scènes d’attentats rapides, haletantes (rarement la peur de mourir dans une fusillade a été aussi bien décrite au cinéma), elles-mêmes entrecoupées de longs temps d’arrêt ; et d’autant plus surprenantes que leur sens reste longtemps énigmatique : qui et pourquoi ?
La mise en scène de Johnnie To (dont le talent reste résolument ignoré des Occidentaux) suit avec précision et finesse ce rythme inhabituel, dans des décors souvent vastes, clairs et vides (superbe photographie de Cheng Sin-keung) où les silhouettes noires des tueurs se distribuent selon une disposition stratégique, mais aussi moral et esthétique : tableaux fixes de l’attente, de la vigilance et soudain de la fulgurance du mouvement enfin déclenché avant même que le spectateur ait compris l’origine ou la raison du mouvement nécessaire.
C’est aussi dans ces scènes d’attente que les acteurs sont les meilleurs (aucun d’eux ne réalise d’ailleurs de prouesses physiques – réelles ou truquées – lors des fusillades, et c’est une autre grande différence avec les "polars" survoltés contemporains), avec aussi peu de dialogues que d’action. En tête, bien sûr, le grand Anthony Wong ("Curtis") qui nous offre une fois de plus l’un des rôlesde composition dans lesquels il excelle ; et Francis Ng ("Roy"), encore jeune acteur, mais qui a déjà tout le charisme d’un "grand". Roy Cheung ("Mike") est lui aussi remarquable, dans un style plus distancié. Les scènes les meilleures entre les cinq hommes sont finalement celles où ils ne font rien, assis dans une salle d’attente ou dans la cuisine de la maison de leur patron. Les regards, les déplacements dans le décor, les échanges d’objets (fût-ce une simple boulette de papier) en disent plus long que les mots et les confessions. C’est du grand art, d’acteur et de metteur en scène – et Johnnie To retrouve par-là, mieux encore que John Woo, la sobriété puissante et émouvante des films de Jean-Pierre Melville… avec l’humour en plus.
un film genial,malgré...
Ce film est fort , tres japonais ,tres bien joue malgre
le fait que la b.o. soit assez faible: pendant tout le film
on nous passe quasiment le meme morceau sans aucune nuance
a la maniere d'un vieux film d'Hollywood: tres present et
et tres fort.malgre cette gene je suis sortie de la
epoustouflee:ce film est reussi!
C'est pas des missionnaires ceux là!
La mise en scene est remarquable. Les personnages charismatiques portent sur leurs épaules l'héritage du polar pour mieux le protèger, mission accomplie!
un film cultissime mais un peu ennuyeux
To a réussi a réussi a renouvellé le film de genre.
D'abord par sa mise en scène avec des scènes d'action statique.Elles sont d'une rare tension et souligne le professionalisme des gardes qui prennent le temps de viser .Par le style une brochette incroyable de gueule qui ménent
avec professionalisme leur vie de gardes du corps .
Mais voilà l'abscence de scénario structuré rend le film un peulent . On croirait quelque fois assiter à une diapo de scène de vies des acteurs .La rareté des scènes d'actions
participent à cet ennui.
Mais bon ce film dégage une telle puissance que l'on peut le voir et le revoir indéfiniment.
UN BON POLAR TRUFFE DE BONNES IDEES
Johnnie TO nous sert un bon polar. De quoi passer un bon moment en perspective. Les acteurs sont très charismatiques avec chacun leur personnalité et les quelques scènes de gunfight sont magistralement filmées. Si vous cherchez un bon polar, The MISSION est fait pour vous.
Trop bon, un de mes favoris du monsieur! L'ambiance presque statique de certaines scènes (le gunfight du centre commercial), l'amitié naissante entre toute la bande, la cigarette piégée, le dernier repas et surtout la fameuse partie de football...
Bon polar !!
C'est un très bon polar qu'a réalisé Johnnie To... Les acteurs parviennent à rendre leurs personnages attachants et l'on suit avec intérêt l'amitié naissante des différents personnages. La mise en scène est excellente, notamment lors d'un gunfight quasi-immobile dans un centre commercial qui est vraiment à couper le souffle !!! A voir.
Super film
Les images parlent d'elle-mêmes et les gunfights assez surprenants: les protagonistes restent immobiles,leurs flingue au poing,et ne fond pas des sauts en Time Bullet tout en envoyant bouler 3 mecs à la fois...c'est particulier...Je trouve la musique entrainante,rythmant bien les scènes du film.
The Mission est une oeuvre phare à HK, à laquelle il manque tout de même une petite étincelle pour être un vrai grand polar.
Pas besoin d'en rajouter, tout a été dit... sauf sur quelques points!
Les plus : le sujet est simple mais toujours efficace, mais le développement est très, très classe ; les acteurs sont bons, la réa très maîtrisée.
Les moins : ils auraient pu faire un effort sur la musique car, même si elle ne s'oublie pas facilement et crée quelque chose, elle reste très peu emballante dans le contexte ; Johnnie To, au final, a accouché d'un produit assez froid malgré tous les thèmes abordés, et très peu aventureux. C'est très bon, mais ça reste plan-plan, surtout à cause des personnages, dont aucun n'est foncièrement attachant (Francis Ng a un rôle vraiment moyen comparé à pas mal d'autres...).
après une première vision un peu gâchée par la bande son, la deuxième vision m'a permis d'apprécier le film à sa juste valeur. je ne comprend toujours pas comment peuvent il sortir des sons synthétiques aussi cheap dans un film aussi soigné techniquement par ailleurs, mais une fois habitué aux films hk ça passe pas trop mal.
le reste fait plaisir à voir: un casting royal, une réalisation stylée doublée d'une photo magnifique, marque de fabrique des Johnnie TO.
Hier ou aujourd'hui, etc.
The Mission est, pour ainsi dire, un grand film du regret. Ce n'est pas l'expression d'une nouvelle génération, d'une nouvelle façon de faire du cinéma, d'un nouveau développement du langage hong-kongais de l'image, non. The Mission, c'est l'expression finale, à la fois dernière et insurpassable, d'un regret : celui de la géométrie. C'était la géométrie qui faisait le prix de tout King Hu, c'était la géométrie calculée et délirée qui produisait l'intensité proprement érotique de The Sword ou Duel to the Death, c'est la géométrie rêvée d'un certain cinéma américain "indépendant" (Hartley, Egoyan) ou fantasmée de la liberté des muets russes (Dovjenko). The Mission ne sait pas où se ranger, qui questionner, que faire des ces encombrants plans, glissements, arrêts, pans, mises en place, alors il ne reste que la lassitude et sa surprise : le transfert érotique de l'image vers son regard sur elle-même - le désir de soi, d'être une image, de signifier. C'est à cet égard que The Mission tient de l'épure, et qu'il est donc aussi final : le regret de la géométrie, dans le geste réflexif qui le fait respirer, devient géométrie du regret.
Un bon polar !
excellente mise en scène, personnages profonds et crédibles, scenario irréprochable....
Cependant, ce film aussi bon soit il, n'a pas provoqué chez moi l'electrochoc espéré.
A voir, mais je n'y vois pas une oeuvre majeure.
14 octobre 2004
par
a woo
gun fights de pros
THE MISSION est pour moi un film lassé moyen. Personnellement je ne vois pas en quoi c’est un chef d’œuvre. Les personnages ne m’on pas parut si profonds que sa et sont histoire très moyenne.
Étant un fan de John Woo et de ses “gun fight de malade” je dois avouer avoir quand même beaucoup aimé les gun fight de ce film. Très “pros”, “moi je couvre là toi tu couvre là”.
Malgré mon avis plutôt négatif n’hésiter pas a voir Ce film reconnu par la grande majorité comme un chef d’œuvres.
Bon polar
De très bons acteurs (j'aime particulièrement Francis Ng et Simon Yam bian sur mais les autres ne déméritent pas du tout), une paire de séquences d'anthologies (le sniper et le centre commercial) un bon rythme, un humour ambiant agréable... mais quand même pas un film majeur malgré tout, juste une toute bonne série B. Peut-être me dira-t-on que c'est déjà pas mal. Certes, mais The Mission n'est pas le chef d'oeuvre qu'on en fait.
un film envoûtant de part sa simplicité
Le postulat de départ est en effet assez simple, pour ne pas dire simpliste : des hommes doivent protéger un "businessman" (excellent Eddy Ko). On prend un plaisir évident à voir les relations se nouer entre les différents protagonistes, à suivre leurs péripéties. D'une certaine manière, on s'attache à eux. MAis c'est davantage un film d'ambiance que de personnages. Car au final, ces personnages sonnent creux. Les acteurs sont très bons, là n'est pas la question, mais il manque ce petit quelque chose, un détail par ci, par là, pour faire de ces personnages autre chose que des personnages. Les détails qui nous sont montrés sur eux sont en effet bien trop convenus.
C'est le principal bémol que j'émettrais, le film, esthétiquement très réussi, et malgré une ambiance envoûtante, est pour moi creux, à l'image des personnages. Il y a cependant des éléments intéressants dans leurs relations, la scène de foot est l'une des plus riches, mais on peut regretter un aspect superficiel. Pour ce qui est des scènes de tension (il s'agit plus de tension que d'action) elles sont brillantes, rarement Johnnie n'a été autant inspiré, c'est du très rarement vu, filmer des scènes nerveuses avec calme, paradoxe sublime qui donne une force particulière à l'ensemble et en fait un divertissement qui sort du commun. La musique accompagne à merveille l'ensemble, elle sied toujours à l'ambiance et contribue au charme du film. Je dirais que si la simplicité du scénario se révèle une force, le traitement des personnages qunt à lui aurait mérité un tout petit "je ne sais quoi" en plus pour atteindre le rang d'oeuvre phare. Reste un très bon polar inventif et original, qui nous prouve une fois de plus le grand talent du sieur To.
Et Johnnie To créa le pellet-foot au cinéma
Unanimement considéré comme le sommet de Johnnie To,
The Mission est un polar Milkyway au traitement narratif très dépouillé et à l'intrigue minimaliste, qui s'affranchit des codes et autres lieux communs du genre au risque d'en laisser quelques uns perplexes. Il s'immisce dans l'intimité de cinq gardes du corps censés protéger un vieux caïd menacé de mort et fait ressortir les étranges liens qui se tissent peu à peu entre eux, au fil de leur mission et des rebondissements inévitables qui s'y adjoignent. Le ton résolument glacial de l'ensemble et son refus à l'action spectaculaire peuvent susciter l'hermétisme, tout comme cette bande-son si particulière à base de petites mélodies synthétiques pour le moins décalées. Tout ceci ne nuit en rien aux habituelles capacités techniques de To, qui signe pour
The Mission une mise en scène d'une précision millimétrique dont la rigueur n'autorise que quelques rares effets de style (notamment une certaine recherche au niveau des angles de vue). L'interprétation n'a quant à elle guère à pâlir devant le reste, tant elle convainc sur le terrain de la sobriété; encore une fois, Simon Yam, Anthony Wong et Lam Suet, les têtes fortes de la distribution, crèvent l'écran comme jamais. En roi du gunfight réaliste, Johnnie To orchestre ici, de la même manière qu'un
Breaking News, des séquences de fusillades d'une froideur saisissante et d'une authenticité qui force le respect. Grande référence du néo-polar hongkongais, série B admirablement réalisée, écrite et jouée,
The Mission honore à l'arrivée son excellente réputation et demeure, dans le genre, la plus grande réussite de To en date avec
PTU. Un délice.
Bon petit film
Un polar à la réalisation de très bonne facture (sauf peut-être la musique, un peu ridicule à la longue), et très prenant.
A voir.
et bien toutes les critiques vont dans le meme sens...sauf la mienne
il y a une tension dans ce film et les acteurs sont bons ça c'est certain, mais de la a parler de chef- d'oeuvre surement pas. pas de gunfight spectaculaire et le scenario il y en a (presque) pas. film moyen. imcomparable aux polars de j.woo ou "the big heat" ou encore "octb" "full alert"....
surestimé...
j'ai laissé une autre chance a ce film,alors je refais ma critique....
donc "the mission".
un johnnie TO quoi, c'est a dire un film bien réalisé mais sans veritable genie.
l'intention était louable: prendre un certain contre pied ds le polar HK.
en clair,faire le contraire du style john woo ou du polar HK poseur de base.
on a parlé de "polar abstrait" et on a souvant citer melville.
on sent effectivement une influence,c'est indéniable.
mais TO n'est pas melville,ca c'est aussi indéniable.
mais voila TO n'a pas bien compris: melville ne fait pas ds le polar réaliste.il fait ds le songe schizophrénique viril,ds la pègre fantasmée,ds la tragédie antique transposée.
melville c'est tout sauf réaliste.
TO fait l'inverse.l'intention de ne pas sacrifier au glamour est louable.
l'intention de faire autre chose que du gunfight sur fond d'églises et de colombes aussi.
mais voila,du coup "the mission" est loin d'etre palpitant.
pourtant,ds l'ensemble,on peut pas dire qu'il se passe moins de chose que ds certains polar ds melville par exemple(je pense notamment au "samourai"),mais TO gomme tous les aspects qui rende les films de melville si "parfait" si hallucinant.
il enleve le symbolisme,il enleve le background mythologique,la symphonie virile des gestes chere a melville.
il ne reste plus que la réalité.
la triste réalité. des attentes,des personnages completement fades,meme pas un semblant d'histoire pour s'accrocher.juste une musique affreuse,des acteurs d'habitude charismatiques ici dégagant autant d'interet qu'un aspirateur....
"the mission" c'est donc une tentative de polar réaliste minimaliste.
mais TO n'est pas bresson non plus.
donc les gestes n'ont guere plus de signification.
VRAIMENT DECU ...
Je dois bien avouer que j'étais plus qu'impatient de mater ce film encensé par de nombreuses critiques et qui est devenu culte pour beaucoup d'amateurs du genre. Pourtant, peut-être honte à moi, je me suis ennuyé comme rarement durant la première heure. Durant ces 60 minutes, l'histoire tarde vraiment à décoller, la réalisation est on ne peut plus classique, les acteurs ne dégagent rien (même Anthony Wong ... il est vrai que j'ai aussi vu CHUNGKING EXPRESS dans la journée et j'ai décrit mes impressions plus haut dans le topic ...) et ce ne sont pas les quelques maigres scènes de gunfights trop peu originales qui insufflent un quelconque intérêt à un film au scénario plat et sans intérêt Puis soudain, tout s'accélère et les rebondissements se multiplient mais il est trop tard, j'ai l'impression que Johnnie To s'est fichu de moi Certes, le réalisateur s'est attaché à rendre tout aussi sobre que crédible, peut-être trop d'ailleurs ! Johnnie To critique la mise en scène des chorégraphies chez John Woo et les qualifie de risibles. Personnellement, j'adhère bien plus au cinéma de John qu'à celui de Johnnie
C'est officiel, je n'accroche pas au cinéma de Johnny To
Voilà c'est dit. je n'aime pas Johnny To. Rares sont les films du metteur en scène qui ont trouvé grâce à mes yeux (Running Out Of Time, Mad Détective en font partie). Je me disais que c'était peut-être parce que je ne voyais pas les bons. Je me suis donc décidé à regarder un des classiques de sa filmo, The Mission. Et que dire ? Alors oui, Johnny To film admirablement bien Hong Kong, surtout de nuit.Mais qu'est-ce qu'on s'ennuie ! Thème musical répété en boucle jusqu'à l'overdose, un scénario complètement creux qui n'est en fait composé que d'une succession de saynètes vaguement reliées entre elles. Quant aux scènes d'action, elles se veulent réalistes, pourquoi pas ?, sauf qu'elles n'ont aucun strictement aucun rythme car complètement statiques. Voilà mon ressenti sur The Mission. Un de ses meilleurs films pour beaucoup, son plus mauvais à mes yeux.