la note tient compte de la présence de ZHOU Xun, ce qui permet de doubler le score.
Boite à idée – boîte à questions
"Ming Ming" est une nouvelle intéressante et courageuse tentative d'une jeune réalisatrice à tenter de nouvelles choses avec des vieux ingrédients; soit un mélange des premiers exercices de style de Wong Kar Wai et du wu xia pian new age. Sauf qu'à trop lorgner sur ce qui a déjà été fait et de tenter d'aller au-delà, Susie AU tombe en plein cliché et réussit même à ressembler à une parodie du déjà parodique "The Litter on the breeze".
Soit des gros plans légèrement flous et tremblotants sur la flamme d'un briquet. Zhou Xun les cheveux hirsutes et oranges, mélange de l'héroïne principale de "Cours, Lola cours" et du personnage d Kate Winslet dans "Eternal sunshine on a spotless mind". Des billes, qui tombent au ralenti au sol. Des choses scintillantes, dont on ne sait pas ce qu'elles sont. Des mots non-dits. Puis quelques coups de kung-fu rapidement enchaînés et l'art de transformer l'ouverture fébrile d'une enveloppe en une espèce de chorégraphie martiale à la Corey Yun.
Reste l'éventuelle histoire à laquelle s'accrocher sauf que cette histoire d'amour totalement impersonnelle n'a rien pour émouvoir et s'englue rapidement dans une oeuvrette insupportablement prétentieuse, qui se rêverait chic, glamour et tellement plus malin que le spectateur. L'ouverture de la "boîte de pandore" est aussi énorme que l'implosion d'un soufflet sortant du four: du vide qui s'échappe sans faire de bruit. Sauf qu'AU a l'impression d'expliquer dans les moindres détails ce qui est évident depuis le début.
En gros, elle prend ses spectateurs vraiment pour des gros cons!
Ancienne clippeuse musicale, Au entoure Zhou Xun (dans un double-rôle) des vedettes taiwanaises du moment, Jeff Chang et Tony Yang. Y a aussi tout plein de chansons pour traîner en longueur ou carrément ralentir le rythme d'un film déjà languissant. A guetter (bof) un caméo de Kristy Yeung.
Deux Zhou Xun pour le prix d'une, le seul bon point du film 
Que le scénario soit complètement débile passerait presque pour accessoire.
Car le pompom c'est la mise en scène qui, oh mon dieu, est une véritable horreur. Et pourtant je suis du genre à aimer les films qui se veulent visuels et qui partent dans tous les sens, même jusqu'au nawak. Mais ici les effets visuels à la mords-moi-le-noeud, omniprésents, sont faits en dépit du bon sens ; jamais la réalisatrice ne cherche à leur donner la moindre signification, pas plus qu'il ne vont organiser le moindre semblant d'espace, et je ne parle même pas de créer un rythme dans le film ; au contraire, tout semble fait pour le saboter, le rythme, tellement le montage est pifométrique.
La réal a du se dire que ça ferait cool.
Bah non.
17 septembre 2009
par
Epikt
