qui dit mieux ?
Faites le test : raconter à quelqu'un le scénario du film, vous verrez qu'il n'insistera pas pour le voir. Et bien après l'avoir vu, je n'en reviens toujours pas! Quelle maitrise dans la narration, tout s'enchaîne sans aucun mélo, le film garde du début à la fin un souffle de fraicheur et d'espoir tout en montrant l'inhumanité d'un quotidien urbain magnifiquement photographié. La dernière demi-heure du film est absolument exceptionnelle, dépassant le cadre narratif traditionnel en débordant dans l'univers psychologique des personnages, leurs rêves, leurs illusions. Et quelle direction d'acteur: Eric Tsang y interprète ce qui est peut être son meilleur rôle épaulé par un Nicholas Tse toujours aussi charismatique qui retrouve un rôle à la hauteur de The odd one dies.
Absolument indispensable.
03 juillet 2003
par
jeffy
Une incroyable gallerie de personnages et de sentiments
Sorte de tragi-comédie, "Metade Fumaca" est le genre de films qui tire sa force de par la multitude personnages attachants et inattendus: Anthony Wong en vieux chef de triades qui racontent ses aventures au bistro, la mère de Nicolas Tse qui attend tous les jours dans la rue pour retrouver le père de son fils, Sandra Ng en chef de triade bibliophile, Kelly Chan en flic dont Nicolas Tse est amoureux, Hsu Chi qui apparaît tel une icône de femme fatale, etc... Et évidemment, on a droit à tout un tas de séquences anthologiques: les souvenirs de triades rocambolesques d'Eric Tsang, les bandes prêtes à s'affronter et interrompues par un déferlement d'étoiles filantes dans le ciel, Les gouttes de pluie qui tombent sur les touches d'un piano et font de la musique et encore plein d'autres trucs. En plus, c'est très bien stylisé et la musique est assez originale(de la drum 'n' bass, de la musique latino,etc). En fait, y'a pas à se casser la tête ou chercher midi à quatorze heures: c'est original, frais et ça fait extrêmement plaisir à voir.
28 octobre 2001
par
Alain
Tout simplement touchant.
Je vous avouerai qu’avant cette nouvelle vision (la 3ème), Metade Fumaca m’avait déjà amené dans les bras de Morphée par deux fois. Cette fois-ci j’étais bien décidé à ne pas m’endormir à la 1ère heure (comme les autres fois) mais je n’ai tenu qu’1h20 sur 1h40. Déterminé à voir la fin, dès mon réveil j’ai repris le film là où je m’étais arrêté ; et une fois que le générique final défile sous nos yeux on a vraiment la sensation d’avoir vu un beau film. Surtout n’allez pas interpréter mon sommeil par un quelconque ennui mais par une bande-son extrêmement douce et berçante. Les musiques brésiliennes sont enivrantes et celles en chinois sont belles.
L’histoire est une quête du passé, Mountain Leopard (Eric TSANG Chi-Wai) recherche son adversaire d’autrefois ainsi que la femme qui le hante depuis 30 ans (représenté par HSU Chi, décidément superbe en muse) avant son départ de Hong Kong pour le Brésil. Smokey (Nicholas TSE Ting-Fung), lui, est à la recherche de son père, dont sa mère ne se souvient que d’une chose : il fumait. La rencontre entre ces deux individus sera l’occasion pour le premier de magnifier son passé (notamment lors d’une scène mémorable sur fond de musique brésilienne où Stephen FUNG Tak-Lun est la représentation jeune d’Eric Tsang) et pour le second de voir en Mountain Leopard le père qu’il n’a jamais connu.
Le casting est énorme, Eric Tsang nous sort une grande prestation, étant capable d’être attendrissant, de nous énerver, nous faire rire, nous attrister, … il est incroyable (et cette voix ! Elle me fera toujours rire). Nicholas Tse en jeune paumé est à son aise. Anthony WONG Chau-Sang est un vieux membre de triade passant son temps à raconter d’anciennes histoires qu’il a connues. Sandra NG Kwun-Yu campe un chef de triade craint ; Sam LEE Chan-Sam et Stephen Fung font partis de l’incarnation du passé de Mountain Leopard. Enfin Hsu Chi et Kelly CHEN Wai-Lam, avec de petits rôles représentent la perfection féminine.
La réalisation est impressionnante de maîtrise et le scénario intelligent. Les idées de mises en scènes affluent (la plus marquante à mes yeux restant le passé de Tsang digne d’une bande dessinée !), la photographie soignée (Peter PAU Tak Hai oblige) et la musique sublime.
Bref un grand et beau film (je me répète) sur la quête d’un passé perdu, une pléthore d’acteur (dont un Tsang impressionnant), une réalisation ingénieuse et de qualité, et une bande-son berçante. Tous les éléments sont présents pour un film remarquable, seul petit reproche, évitez de voir Metade Fumaca quand vous êtes fatigué ;).
Une bien belle galerie de personnages
Voici le genre de petit film touche à tout comme on aimerait en voir plus souvent. A l'instar de l'excellent Task Force, Metade Fumaca oscille en permanence entre comédie et drame, tranche de vie et retournement de situation. Il a le soucis du détail, de celui qui fait sourire et reste en mémoire.
On peut évidemment parler du scénario de Riley Yip, à des kilomètres au-dessus de son Lavender (Riley, dis nous que tu n'as pas écrit ça...). Le film parle surtout de la mémoire, celle qu'un homme perd et qu'une femme aimerait retrouver. Celle des images, peintes ou filmées. C'est subtil, c'est original, c'est une belle histoire. Elle est à la fois nostalgique et un peu irrévérencieuse, parle des triades d'il y a 30 ans avec humour et pincement au coeur. Elle en profite aussi pour se moquer des triades nouvelles versions, le tout grâce à une galerie de personnages dont on se souvient.
Car que serait ce scénario sans les visages qui collent aussi bien aux personnages ? Qui mieux qu'Anthony Wong pouvait interpréter ce vieux caïd qui se la raconte dans les petits restaurants? Qui mieux que Sandra Ng pouvait jouer cette Third Sister bibliophile du dimanche ? Sans parler de l'inénarrable Eric Tsang (irrévérencieuse, inénarrable, aïe, j'ai mal à la tête, arrêtons les mots compliqués). Le bon Eric livre une nouvelle fois une performance de grande classe. On s'amuse des références à sa propre mémoire (Eric jouait au foot quand il était jeune, et a débuté comme cascadeur et kung-fu fighter...). Nic Tse montre qu'il vaut mieux que sa belle gueule, Sam Lee souligne qu'il est aussi bon qu'il a une sale gueule, Kelly Chen traverse le film à toute allure, mais moins que Hsu Chi qui fait fondre la pellicule à chaque apparition. Bref, à ce niveau c'est le bonheur. On oublie pas les seconds couteaux qui nous font aussi bien rire, de Lam Chin-Sin au caïd de retour de LA qui parle mal cantonais, et ceux plus émouvant comme la mère de Smokey qui attend son père dans la rue depuis 18 ans.
Non content de rafler la mise avec le scénario et l'interprétation, Riley Yip sait entourer son histoire d'une musique fort sympathique, à tendance latino cette fois, d'une photographie forcément de qualité avec Peter Pau, et d'une réalisation de très bonne qualité. Bref, aussi bien l'emballage que le contenu est de qualité. On pourra peut-être seulement reprocher au film son rythme parfois un peu lent, mais c'est vraiment histoire de trouver à redire.
Dépaysement sentimental
Étant tombé au hasard sur ce film, je ne peux que me réjouir de cette rencontre. Les personnages sont attachants et charismatiques, sans tomber dans un cliché réducteur qui fait souvent défaut aux films HK. Chaque personnage, malgré son statut déclaré : petit truand, chef de gang, mère épleurée ; amène en réalité son univers propre à l'histoire et son lot de fantaisie, ce qui rend leur histoire attachante, à la fois individuellement mais aussi dans la symbiose de leur rencontre. Je ne fais pas ici de résumé du film, mais me penche plutôt sur les nuances de sentiment que le film ammène. On semble, au départ, avoir droit à un énième film de guerre de triade, qui au bout du compte se soupoudre de comédie et qui finit en y rajoutant de la détresse et de l'humanité. Une belle leçon de vie et une aventure dépaysante peuvent caractériser ce film où l'évolution principale de l'intrigue correspond à l'évolution des personnages, aussi sur eux-même qu'avec les autres protagonistes. Je finirai en parlant de Shu Qi, car à la base j'ai regardé ce film en voyant qu'elle était dans le staff ;-) Ces fans seront déçus car en réalité nous la voyons que quelques minutes, mais grâce à elle ils découvriront Metade Fumaca, un film surprenant de sensibilité et qui sait toujours rester dans le bon ton.
12 décembre 2002
par
Toa87
très raffraichissant
je sais pas mais pour un film HK ça change un peu, à l'image de la bande son, le plus souvent rappelant le brésil d'ou Eric TSANG revient. c'est léger, fluide mais pas trop superficiel non plus. très bon
Une petite merveille...
Il faut se faire une raison: le cinéma d'action de HK, tel qu'il a fait les beaux jours du cinéma mondial il y a pesque 20 ans et probablement mort et enterré...A la place, il a essayé, avec plus ou moins de reussite de s'orienter vers d'autre genre et bien lui en a pris car ce Metade Fumaca de 1999 est une grande reussite.
Porté par un duo d'acteurs en grande forme (notamment Nicholas Tse dans un de ses rares bons roles),le film se laisse porter par une sorte de grâce difficilement explicable avec des mots où chaque image est empreinte de suffisamment d'emotion pour donner une reelle dimension sympathique aux personnages de l'histoire. Celle-ci aurait pu tomber dans le mélo graveleux mais le réalisateur ne tombe pas dans le piège mais joue au contraire la carte de la nostalgie ce qui va particuièrement bien à ce film simple et touchant.
D'ici ou d'ailleurs.
Metade Fumaça (Half Smoked) peut faire croire, sous ses dehors brillants de comédie douce-amère, à une étonnante variation sur l'interaction possible entre narration contrariée et simplicité du regard demandé. Et c'est sans doute le cas. Mais, plus important car politique, ce film s'affirme d'emblée, dès un premier plan faussement salsa, comme une nouvelle variation sur l'esthétique Wong Kar-waï, celle du soulignage et du surlignage, de la désignation par le film de ses propres éléments - acteurs, scénario. C'est le paradoxe de cette esthétique de devoir utiliser des moyens inventifs considérables pour précisément tenter de se faire oublier. Dans Metade Fumaça, cette machinerie de la théatralisation et de l'identification fonctionne de manière remarquable. On pense à Smoke de Wang & Auster (et pour cause : c'est jusqu'à la thématique de la cigarette qui en est reprise). Le soupçon qu'une telle esthétique crée par son exercice même, c'est, comme toujours, celui de l'hypocrisie ; du cynisme au second degré.
Even Triads get the blues
Un film original qui va à contre courant des films frimeurs, voire racoleurs, du genre. Le tout n'est pas assez abouti, mais reste très agréable. Anthony WONG et Eric TSANG sont parfaits dans leur rôle respectif et font carrément plaisir à voir.
Un petit film bien rafraîchissant oscillant entre la comédie et la tranche de vie tragique de cet homme revenue du brésil pour retrouver sont amour perdu avant qu'il n'en perde le souvenir, le film s'enchaîne assez bien avec un très bonne interprétation de Eric Tsang et un Nicholas Tse qui sens sors bien, un bon divertissement en clair.
Et en bonus ont à droit rare aux apparitions par si par la de Shu qi et Kelly Chen.