Bribes de souvenirs d'une épée
On y croit au début, vraiment. L'essence du wu-xia est là, palpable, le budget suit le mouvement, ça bastonne, c'est beau et... et l'on se retrouve très vite emmêlés dans les travers usuel du blockbuster coréen. Pathos balourd, flashbacks inutiles - un flashback casse une narration, oh ! A user avec parcimonie ! Tout comme les apartés de ce type, tiens oui - personnages multiples et redondances finissent par percer le ballon d'espoir. Pourtant, ça et là surnagent de belles idées de mise en scène, des clins d'oeil évidents au ciné de Tsui Hark, des bastons pas mal du tout et un scénario formidable, tout de même, avec un twist qui vaut le détour. Le réalisateur vient du mélo, ça paye par endroits et son approche est la bonne. Mais la narration reste par trop chaotique, hâchée et tordue pour maintenir l'intérêt de l'adepte sur la longueur. Surtout, faire chialer le casting tout le temps ne fait pas forcément pleurer le chalant. Il faut qu'il rigole un peu avant d'être désarçonné, puis de craquer, le chat lent (miaouuuu ?).
— Ah ! C'est rageant ! dit le vieux tigre. On en était pas loin !
Le jeune tigrou, lui par contre, trouvera cela émouvifiant au possible, certainement. A tel point qu'il y'avait certainement là matière à capitaliser sur le bidule pour booster de vieux Tsui Hark ou King Hu. C'est tout de même plus frais que le dernier WKW, donc à encourager vaillamment, dirent The Valiant Ones !