Bouse super cheap d'anthologie.
Jun Fukada enterre bien profond le mythe créé par Honda et nous pond la pire de sa pire récréation pour auditoire "Récré a2". Ce godzilla choisit parfaitement le camp de l’énorme soupe Z inarrêtable. C'est sans problème l'un des plus dingues, des plus nanars et des plus débiles de la longue série. En fait le plus simple est de faire un résumé de ce foutoir incroyable de kaiju eiga et de metal heroes. Que tous les réfractaires partent en courant. Attention, c’est parti :
Un scientifique termine la mise au point d’un robot télécommandé, le Jet Jaguar, un super robot à taille humaine qui intéresse visiblement des malfaiteurs engagés par les dirigeants d’une ville située sous l’île de Pâques : Seatopia. Le roi de Seatopia veut utiliser le jet jaguar comme guide d’attaque du Mégalon, une sorte de scarabée géant avec des foreuses en guise de bras pour attaquer Tokyo. Bientôt, l’armée se mobilise pour arrêter Mégalon avant son arrivée sur la ville. Le monstre se casse la figure en détruisant un barrage sur lequel passait justement à ce moment là le camion où sont enfermés le scientifique et son fils capturés. Très énervé de s’être tapé la honte, il shoote dans le container du camion soudainement propulsé à plusieurs centaines de mètres de là, libérant du même coup le scientifique et son fils miraculeusement indemnes.
Parti se soulager sans doute, le Jet Jaguar réapparaît et reprend son rôle de guide d’attaque. L’armée débarque à son tour pour stopper Mégalon. Le monstre encaisse sans broncher et fait fondre toute l’armada d’un coup de rayon et poursuit son chemin en sautant à pieds joints. Mais pas de panique, le scientifique a prévu une commande à ultrason pour ne pas perdre le contrôle de son bébé. Il décide de diriger le Jet Jaguar vers Godzilla pour lui demander de l’aide (scène hilarante où Jet Jaguar fait des signaux de la main à Godzilla qui lui répond chaleureusement alors qu'ils ne se connaissent pas !!). Perdu sans son guide, Mégalon perd les pédales et s’agite en tous sens tel un breaker en plein battle. Reniflant l’ouverture, les chasseurs de l’armée pilonnent le monstre et lui remettent manifestement les idées en place puisqu’il se taille rapidement, toujours en sautant à pieds joints (alors qu’il a des ailes pour voler mais bon…). Pas content du tout, le roi de Seatopia décide de faire appel à un autre monstre, Gaigan, une sorte d’aigle avec deux grosses griffes en guise de bras, venu de la planète M et conçu par Hunter, un vieux pote du roi parfaitement inconnu.
Nullement gêné d’avoir perdu son guide, Mégalon attaque Tokyo dans un feu d’artifice bien connu de maquettes qui explosent. Pile poil au rendez-vous improvisé qui suit, Jet Jaguar et Mégalon se retrouvent sur une plaine pour un combat de catch final dantesque où le robot grandit comme par miracle pour ne pas être lésé. Malheureusement, Gaigan arrive à son tour, tape dans la foreuse de Mégalon en signe d'encouragements et de fraternité et entament une partie de foot avec Jet Jaguar réduit à l’état de ballon. A deux contre un, Jet Jaguar n’a aucune chance mais, miracle du suspense WWF, Godzilla arrive enfin pour rétablir l’équilibre des forces en agitant les bras tel Mike Tyson à l’approche du ring. Et c’est parti pour le dernier round de 20 bonnes minutes (!) dans une ambiance de gros mâles pas bô énervés…
Ce petit résumé passe allègrement sur une multitude d’autres détails psychés qui complètent le tableau. Z jusqu’au bout des doigts, ce Godzilla parfaitement infantile de 1973 ne s’arrête pas une seconde dans le n’importe quoi oscillant du drame cataclysmique aux courses poursuites à la James Bond sans ménager la franche déconnade du catch américain avec une facilité déconcertante. Bizarrement comme dans beaucoup des Godzilla les plus Z de cette époque, le dinosaure radioactif est peu présent avant le final comme pour mieux mettre en valeur sa puissance franchement altéré par son costume et son allure ridicules. Un sacré morceau qui n’a que très peu de concurrents à part un autre Godzilla comme Ebirah, Horror of the deep (toujours de Fukada jun) par exemple… Mais non, Godzilla Vs Mégalon reste le pire car son quatuor de monstres joue son rôle de catcheurs WWF comme jamais. Soutenu par une musique groovy de la campagne plutôt sympathique, parfois volontairement comique, des bruitages Monthy Pithonesque et des effets spéciaux très spéciaux, notamment les costumes, cet épisode est un sommet Z et un sublime nanar catégorie mondial. Qu'il est loin le temps du monstre radioactif de Honda qui terrorisait la population.
4 K(aiju)
Parfaitement rythmé et très généreux en matière de nombre de kaiju et de combats, ce Godzilla s'avère délicieusement kitsch à en devenir presque touchant.
Le fait qu'il appartienne à une époque révolue y est certainement pour quelque chose.
Mais au-delà de ça, il faut aussi noter les duels entre titans, ils ont vraiment bossé pour offrir un résultat chorégraphique des plus divertissants et varié.
Si vous recherchez un kaiju eiga "premier degré" (comme le métrage originel "Godzilla") avec à la limite une proportion raisonnable de scènes tirant vers la comédie, passez votre chemin et commencez la saga par "The Return of Godzilla" (opus numéro 16 - 1984). Celui ci (en quelque sorte) fait "table rase" de ce qui a été fait après le tout premier, réalisé en 1954 (également un authentique drame, peut être même le plus sombre de la franchise).
À noter, pas de personnage d'enfant. Je le précise car la série des "Gamera" a très vite tourné aux film pour bambin (période 1960/80), avec ces derniers au centre du récit et donc omniprésents, chanson à l'appui.
06 décembre 2020
par
A-b-a