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2.69/5
Max mon Amour
les avis de Cinemasie
1 critiques: 2.5/5
vos avis
11 critiques: 2.3/5
Déconcertant et intriguant, un vaudeville sur la zoophilie !!!
Chouette! Le pied! Une rétrospective Oshima à Lille à l'occasion de la sortie de Tabou en salles. 7 films à l'honneur, et parmi eux, Max Mon Amour qui n'est jamais passé à la télé - du moins je crois - et que je n'ai jamais eu l'occasion de voir sur un quelconque support. Je me rends donc à la séance, et première surprise, je suis tout seul dans cette jolie salle du Magestic. Quand même, un film d'Oshima ! quasi-inédit ! Un soir ! A Lille ! Et bien non, j'ai eu droit à une séance de cinéma pour moi tout seul pour la première fois de ma vie...
Alors de 2 choses l'une:soit le film est très mauvais, soit il est réservé à un public très exigeant. C'est en fait une troisième explication que j'ai vite comprise: le sujet du film est presque unique dans les annales du cinéma (une histoire d'amour entre un singe et une femme, actes sexuels compris !), un sujet très dérangeant, difficilement crédible du fait de sa rareté et donc difficilement acceptable, surtout quand il est traité avec sérieux et compassion.
Pourtant, le film d'Oshima est présenté sous la forme d'un vaudeville à la française, vaudeville que l'on regarde d'un oeil amusé et admiratif devant tant de culot pour faire reculer les tabous sexuels: l'amour entre la femme et le singe ne peut être remis en cause, c'est donc au mari de changer de comportement, de refouler sa jalousie et d'accepter le nouvel amant de sa femme comme un membre de la famille pour qu'elle puisse être heureuse ! Mais sur le fond, Oshima remet en cause beaucoup de règles et de fondements sans le moindre scrupule, et c'est assez jubilatoire.
Max Mon Amour est donc un film atypique, une véritable curiosité cinématographique même si c'est loin d'être un chef-d'oeuvre. Mais en tout cas, il mérite plus qu'un unique spectateur lors d'une diffusion au cinéma !
Provocation
Produit en France ou Oshima avait des contacts depuis le soutien à son fameux EMPIRE DE SENS,ce MAX MON AMOUR a tout dans la forme des comédies dramatiques françaises de l'époque.Décors,casting,personnages issus d'une bourgeoisie aisée,on serait presque chez Sautet!
Pourtant,si la forme est convenue,le fond est d'une rare insolence.Sous couvert d'une vague comédie de meurs,le cinéaste japonais déroule un sujet extrêmement dérangant,à savoir l'histoire d'amour entre une respectable dame et un singe,devant un mari et un entourage dépassés,on les comprend.
Dynamitant de l'intérieur les conventions,Oshima pousse trés loin la provocation,avec toujours le ton feutré qui colle parfaitement au cadre de l'histoire,ce qui ne fait qu'en renforcer l'effet.Avec une intelligence amusée et un brin perverse,ou le clin d'oeil n'est jamais loin,et ou l'humour trés cérébral fait mouche,avec aussi cette élégance toujours respectée,il nous fait admettre au fur et à mesure du développement du sujet,la probabilité de cette incroyable "love affair".
Charlotte Rampling était la femme idéale pour le rôle,et son maintien impeccable et glacé correspond idéalement à son personnage.
Même si le film manque de dynamisme sur la longueur,il reste toujours intéressant à suivre,ne serait-ce que pour savoir jusqu'ou on pourra bien nous faire aller...
Si cette oeuvre ne fait pas partie des toutes-meilleures réalisations de Nagisa Oshima,
elle garde son incontestable marque avec en particulier ce sens aigu de l'observation des comportements humains.Un regard clinique et parfois cruel,mais terriblement lucide,tout au long d'une filmographie passionnante,des CONTES CRUELS DE LA JEUNESSE au magnifique TABOU.
Rêve de Singe
Démarrant sa carrière en rendant hommage aux films de la Nouvelle Vague - et plus particulièrement les films de Resnais et de Godard - c'est plutôt du côté de Bunuel et d'un certain cinéma italien engagé des années 60 -70's par Passolini et Ferri - qu'il faut chercher les influences de cette collaboration française.
Oshima cherche encore et toujours à choquer en réalisant cette étrange relation entre une bourgeoise et un chimpanzé; en même temps il règle ainsi ses comptes avec une certaine fausse pudeur bourgeoise : si les congénères du couple d'amis sont apparemment fortement dégoûtés, ils cherchent à en savoir bien d'avantage...
Malheureusement, le tournage en France et en plusieurs langues étrangères n'a pas être des plus aisés. Les acteurs sont extrêmement mauvais dans leur ensemble, sauf une Charlotte Rampling tenant à elle seule tout le poids difficile du film sur ses épaules.
La seule scène intéressante du film - le dîner en hommage évident à Bunuel - est ainsi désamorcée par un jeu peu convaincant des acteurs et se ressent jusque dans la mise en scène mollassonne d'Oshima, plus inspirée dans des séquences "choc" d'autres de ses productions.
La banalité finale de la plupart des scènes n'atteint donc pas non plus la dénonciation première recherchée et le film reste à la surface des choses.
Intriguant certes, mais finalement sans grand intérêt.