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3.88/5
top 100: #83
La Marque du tueur
les avis de Cinemasie
4 critiques: 4.56/5
vos avis
35 critiques: 3.99/5
Marqué
Ca suinte le ciné du début à la fin là-dedans. C'est toujours extrêmement frais et osé, risqué, mais payant, jusqu'à un final déconcertant, car aussi dramatique qu'amusant. Sur une grille de lecture, on peut y voir, sous le prétexte du polar, un homme essayer une femme, puis une autre, puis un homme, avant de se perdre dans sa quête impossible du retour à la mère - mmm le bon riz - en même temps qu'une volonté "risible" de devenir le tueur N°1 du Japon. Du coup, je me suis aussi amusé à y voir une parodie avant l'heure de Golgo 13. Le délire central avec les papillons évoque en effet autant Lynch qu'Argento, mais la palme du gênant reste pour ma pomme ces plans sur un machin indescriptible tournoyant dans la cuvette des chiottes. Un grand moment de ciné avec de régulières échappées poétiques et un n&b magnifique. 'fait du bien.
La perfection, malheureusement....
Oui, La marque du tueur est un film presque parfait, gigantesque expérience Suzukienne tout en beauté et en décalage, noyau du polar moderne, porté par un esthétisme à la croisée du minimalisme, du surréalisme, de la folie japonaise et d'une occidentalisation de grande classe, une musique swinging jazzy excellente, une mise en scène et un découpage succulent composé de plans fulgurants et de tableaux paisiblement sexy 60's.
Toute la première partie est merveilleusement mise en rythme, y a rien à dire, juste à regarder. Ultra créatif.
Tout cela serait donc idyllique si l'histoire n'était pas une grande ligne droite tirée au marqueur noir simplement mise en relief par une ironie d'abord plaisante puis envahissante.
Ironie qui, malheureusement, prend donc le dessus là où commence le long duel final pour mieux désintégrer le flow et n'aboutir qu'à un effet de style final vraiment frustrant.
Deux gars qui se cherchent des poux dans la tête pendant une demi heure alors qu'ils sont les meilleurs tueurs et qu'il n'attendent qu'une chose, se flinguer... Et bien, qu'ils agissent et qu'ils ne nous fassent pas attendre histoire de rigoler.
Une ironie de la situation qui pousse les deux tueurs à faire durer le plaisir de l'un et la souffrance de l'autre... Énorme ton ironique pas très motivant. Le pire, c'est que c'est parfaitement voulu par Suzuki.
Je ne dis pas que c'est inintéressant mais cette dernière partie a juste anihiler mes dernières illusions quant à un scénario plus abouti et surtout plus énigmatique... Dommage (pour moi) car pour le reste, c'est du ptit lait.
un sommet suzukien
Hanada est le n°3 du milieu tokyoïte. Tueur à gages, Kasuga le présente au chef d'un gang de Tokyo. Celui-ci les charge d'une mission qui tourne mal. Dans la tuerie, le n°2 a été tué. Dès lors, Hanada n'a qu'une envie, devenir le n°1. La lecture du résumé suffit déjà à convaincre que l'on est pas en face d'un polar conventionnel. Suzuki y poursuit son travail d'expérimentation à l'intérieur du film noir. Numéro 3 est un tueur moins stérétypé qu'il n'y paraït: il s'inquiète de voir sa femme coucher avec son boss et doute de ses capacités de tueur professionnel. Il va tomber amoureux de Misako, une femme qui le séduit lors d'une panne de sa voiture sur la route et lui donnera un contrat à exécuter. SPOILER Mais Numéro 3 ratera son coup parce qu'un papillon s'est posé sur son flingue. FIN SPOILER Esthétique pop art, superbe score jazzy, magnifique usage du scope en noir et blanc, personnages isolés dans l'immensité du décor, zooms et cadrages audacieux: le film est un aboutissement formel et musical. SPOILER Mais surtout, quand la femme de Numéro 3 essaie de l'assassiner et que Numéro 3 retourne vers Misako, Suzuki nous gratifie d'une séquence mêlant rêve, sexe et mort qui fait basculer le film dans une dimension de polar lynchien. Le film va culminer dans le duel psychologique du gunfight final où Numéro 3 rencontrera finalement Numéro 1. FIN SPOILER La Marque du tueur est un OVNI du fim de yakuza et un ovni cinématographique tout court.
La fusion absolue du film pop et du polar noir.
En pur géni créatif, Suzuki est aussi un incroyable narrateur d'histoires noires où des agents secrets se foutent sur la tronche. La marque du tueur est une immense aventure, profondément violente, quasiment sans une touche d'humanisme. L'agent Numéro 3, en pleine réflexion sentimentale avec sa femme, va faire la rencontre d'une mystérieuse Misako. Cette femme lui propose alors d'assassiner une personne importante. Si il échoue, il sera tué. C'est la règle, point barre. Seijun Suzuki signe alors en 1967, l'un de ses derniers chefs d'oeuvre. Véritable thriller noir à l'ambiance étouffante, La marque du tueur enchaîne dans un rythme démentiel, scènes hyper originales et moments de grâce que peu de réalisateur peuvent offrir. Les scènes d'amour sont les plus belles que j'ai pu voir à ce jour, où le corps nu ne dévoile rien de vulgaire. Les formes sont exemplaires, les courbes, les jeux de lumières et les plans relèvent de l'art. L'utilisation de la pluie permet des fantaisies déjantées, purement esthétiques, pleinement ancré dans les sixties nippones alors en pleine gloire.
Si la première partie pose le récit et présente les personnages -tout ce qu'il y a de plus banal-, la seconde explose littéralement les codes du genre et par la même occasion devient une petite bombe à retardement. Ca court dans tous les sens, ça se traque comme un guépard devant sa proie, mais le tout avec classe et courtoisie. Lorsque le Numéro 1 (alors méconnu de tous) montre son vrai visage et fait face à face au Numéro 3, le partit pris "sérieux" par Suzuki se voit alors contredit. L'ironie, l'humour et l'autodérision prennent le dessus. Ainsi, pour éviter les coups fourrés, les deux hommes resteront côté à côté quelles que soient les situations. Mémorable séquence lorsque le Numéro 1 s'urine dessus pour ne pas bouger, allant jusqu'à vider sa godasse comme si de rien n'était. La classe je vous dit, la classe! A la beauté plastique exceptionnelle, Suzuki va encore plus loin en proposant une B.O mythique. Entre les notes de jazz nostalgiques, le swing permanent limite piano-bar, et les trompettes inhérentes chez Suzuki, le tout pourrait presque faire penser à son autre chef d'oeuvre, Le vagabond de Tokyo, aussi munit d'une chanson en guise de générique. Un film culte et l'un des meilleurs polars que le cinéma nous ai proposé. Croyez-moi, laissez vous tenter, ce genre de film mérite l'attention de tout cinéphile ou cinévore. Un monument du cinéma pop noir.
Provoc' et beauté
Fascinant, même si la structure narrative n'est pas, euh, très conventionnelle, et même pour quelqu'un qui trouve Antonioni profondément emmerdant.
le film date des années 60, personnellement je suis pas un fan hardcore des vieux films même si ça ne me bloque pas non plus.
la marque du tueur est sympathique à bien des éguards, mais il ne m'a pas convaincu à 100%, entre autre rapport au scénario linéaire et n'offrant que peu de suspens et d'intensité. la réalisation est recherchée, parfois audacieuse, et globalement plaisante. les aacteurs sont bons mais encore une fois ce ne sera pas un film mémorable pour moi.
Grandiose!
Rarement a-t-on vu délire formel plus envoutant, plus déroutant, bref, plus indispensabe. C'est un cas quasi-inédit de film qui n'a un scénario que pour faire joli. En fait il est là uniquement pour servir de trame à la recherche visuelle qui est le véritable centre du film. Le scénario est bidon et Suzuki le sait. Il ne s'agit que de l'image et de rien d'autre. Si c'est assurément le moins classique des films de Suzuki dans un filmographie qui est déjà à la base peu conventionnelle, c'est assurément la cncrétisation de tout ce qu'il a essayé de faire, déjà dans La jeunesse de la bête: secondariser le récit pour mettre l'image et la dynamique du mouvement à l'avant-scène. De ce point de vue c'est sans doute une expérience appellée à marquer l'esprit du spectateur et peut-être du cinéma, tout simplement.
Duel entre les deux meilleurs tueurs à gages japonais des années 60 -> un pur dépaysement !
Voila bien un type de film que je n'avais pas encore vu jusqu'à présent : "thriller" japonais des années 60 !
Oui, japonais, et non HK ! C'est pour moi une découverte. Je ne connaissais ni le genre ni le réalisateur, Seijun Suzuki.
Au début cela m'a paru un peu fouilli, voire un peu décousu à cause du colontaire montage au sécateur des 15 premières minutes. Le reste est un peu plus classique côté réalisation, mais néanmoins l'image est d'une bonne qualité technique et artistique.
L'histoire est un peu complexe à priori, pourtant il s'agit tout simplement d'un bout de vie d'un tueur à gages, se retrouvant la proie d'un autre tueur plus expérimenté que lui... le tueur numéro 1 !
Notre héro a donc peur, il stresse, il perd petit à petit le contrôle de la situation qu'il métrise pourtant habituellement, un renversement de situation qui déstabilise complètement notre personnage principal :)
Le jeu des acteurs n'est pas franchement mauvais mais c'est pour moi ce que j'ai le moins aprécié dans "La Marque du Tueur". Allez savoir pourquoi, j'avais l'impression qu'ils récitaient bêtement leur texte en surjouant toutes les scènes où on leur demandait de faire resentir la tension de la situation...
Bref selon moi une interprétation assez grossière ; mais qui n'enlève pas, et peut-être même qui y contribue, l'ambiance de ces années où règnait en maître la pègre dans toutes les grandes villes. Un pur flashback dans cet univers assez sombre et macho à souhait, où le revolver dicte les lois, enlève les vies si facilement, et engendre le respect.
J'ai bien aimé le film dans son ensemble, cela m'a vraiment changé de mes films habituels. Je lui reproche certains petits trucs mais au final je lui remet un bon 3,25 / 5.
Pistol Opérette.
"Pistol Opera" est la suite de "Branded to Kill". "Pistol Opera" n'a rien à voir avec "Branded to Kill". Comment est-ce possible ? Comment est-il possible de venir après ce qui ne réclame aucune suite ? Comment est-il possible de s'articuler sur ce qui dénie toute articulation ? "Branded to Kill" est un film désarticulé, une longue pellicule pop, poseuse et arbitraire, une sorte d'éloge du rien porté à la puissance de l'image : rien, reflet de rien, miroir, rien du tout au fond - de la surface et c'est tout. "Branded to Kill" est un film qui fait penser à Bava, à Antonioni et à Godard. "Branded to Kill" est la marque déposée de tous les maniérismes. Jarmusch, Tarantino, Wong Kar-waï ? Des petits-maîtres, des copieurs myopes. Comment aller plus loin que "Branded to Kill" dans la désarticulation, comment mettre en pièce les évidences lisses du Cinéma avec un "C" majuscule, comme dans Cul ? Comment annuler le maniérisme comme Culte du Cinéma - comment renier sa descendance ? Trente-trois ans après, Seijun Suzuki trouvera, sur commande, la réponse : après la désarticulation, l'ultra-articulation. Succession mathématique : comment faire moins que le moins sinon par le plus ? Comment aller au-delà de la démultiplication des foutaises, comment dépasser la moquerie, l'irrévérence trop visible à l'égard du Cinéma, sinon par un coup de force Cinématographique, une machine à la rigueur totale, un opus grinçant de perfection ? Voilà la seule question qui vaille. Comment passer de "Branded to Kill" à "Pistol Opera", sans passer par la case Tsui Hark, la case des fous de Cinéma qui, par amour pour lui, ne cesseront d'en profaner le cadavre ? La déconstruction, ce n'est par pour Seijun Suzuki. Ce qui l'intéresse, lui, c'est le cynisme. Il n'y croit pas, au Cinéma. Il n'arrête pas de le dire. Dans une interview, il a déclaré ceci : "Pour moi, dans une image il n'y a rien de vrai." A commencer par le Cinéma lui-même. La vérité du Cinéma ? Demandez à Kurosawa.
Et une étoile de plus à ajouter au blason de Seijun Suzuki.
La marque du tueur est un film culte, un OVNI complètement délirant qui hante le cinéma japonais depuis plus d'une trentaine d'années maintenant.
Absurde, confus, bizarre, déjanté, enivrant et envoutant à la fois, dans l'optique d'un cronenberg (surtout dans le montage du film) ce film est tout simplement inclassable! La confusion dans laquelle Suzuki plonge le spectateur (mise en scène décalée, personnages mystérieux) ne diminue en aucun cas notre intérêt pour les péripéties de ce tueur professionnel!
Les scènes d'action sont efficaces (même pour l'époque, le film date de 1967), les acteurs sont splendides (Joe Shishido est magnifique dans ce film).
A noter la scène cultissime du face à face complètement barge entre le tueur N°1 et le tueur N°3, dans l'appartement de ce dernier. Cette séquence est, pour moi, la plus décalée du cinéma nippon (on comprend un peu plus la décision des dirigeants de la Nikkatsu de renvoyer Suzuki, parce-qu'une scène de ce genre : fallait oser!)
En bref La marque du tueur est un film à voir absolument pour un fan de cinéma asiatique et confirme l'immense talent de mise en scène de Suzuki qui reste encore aujourd'hui l'un des plus talentueux cinéastes japonais. Son meilleurs film avec La jeunesse de la bête!
P.S. : Ce film a inspiré le dernier film de Jim Jarmush, Ghost Dog, notamment dans la façon avec laquelle le tueur éxécute ses victimes (soit en y allant franchement avec de pistolets ou avec ingéniosité: par les tuyaux de l'évier de la sale de bain!).
Subtil
Visuellement superbe, une bonne B.O....
Cependant on se perd dans ce film ; il me faudrait le revoir une deuxième fois pour en apprécier toutes les subtilités . Ce film est à voir absolument .