Cyber Lisbeth
… car l’anime s’inspire clairement de la saga suédoise
Millenium dont Lisbeth Salander est la célèbre héroïne, en la relevant d’une sauce typiquement japonaise qui enfonce le piercing. La donzelle du jour, Rune, est mineure et s’est faite violée par son père dans sa plus tendre enfance. Donc il y a quelques années à peine puisqu’elle n’a que quinze ans. On revoit d’ailleurs, tout comme dans Millenium, une scène de tribunal doublée d’un flashback du viol du vilain papa (3ième tome), et à la gamine de vouloir se venger avec, dans l’ombre, un étrange frère ennemi (idem). Glauque et racoleur ? Que oui, mais c’est sacrément bien foutu et très correctement écrit par un
Tu Ubukata dont les romans sont adaptés – par lui-même -, et à qui l’on doit, déjà, la série du
Chevalier d’Eon. Putassier, goinfré du dernier râtelier à la mode, Mardock Scramble aurait pu n’être qu’un énième honteux produit vidéo destiné au salarymen japonais. C’est sans compter sur un vrai savoir faire dans l’animation, dans la création d’un univers futuriste crédible, dans la mise en place d’une ambiance toute particulière qui doit autant à
Blade Runner qu’au poisseux
Ms 45 d’
Abel Ferrara, et dans la présentation de personnages plutôt croquinolesques. En particulier cette bande de dégénérés qui enterre sans peine la famille de Leatherface et d'autres rednecks, que ce soient ceux qui font les gros yeux dans la colline ou leurs cousins que l’on croise au détour mortel d’une jolie forêt. On pense aussi beaucoup à l’excellent
Domination Nakite de
Yasuomi Umetsu, cité au début via cet étrange mac démoniaque au character design assez proche. Bref, on baigne dans un infecte cloaque futuriste à peine édulcoré par cette arme formidable qui aide Rune, une arme aussi puissante qu’elle peut se révéler dangereuse en cela qu’elle ressent des émotions qui peuvent influer sur l’action en cours. On retrouve là l’épée
Stormbringer de
Moorcock tout au long d’un climax franchement excitant, qui appelle une suite que j’attends avec impatience :
Mardock Scramble: The Second Combustion. Une très bonne surprise en plus d'une révélation : il va désormais sérieusement falloir compter avec les studios
GoHands, ils en ont sous le capot.