Ordell Robbie | 1.5 | Zéro de conduite |
Junta | 3.5 |
Deux ou trois idées sympathiques rayon gags et narration, quelques éléments datés eighties, un mélange teenage movie/comédie romantique inégal, cela fait très peu pour faire de Conduct Zero un peu plus qu'un pop corn movie aussitôt vu sans déplaisir aussitôt oublié. Il y a d'abord les ingrédients mode fort déplaisants. Le score fait ainsi souvent dans la soupe hip hop made in Korea -quand ce n'est pas le mauvais rock et le slow mielleux-. Le recours à un filmage caméra à l'épaule durant une bonne partie du film ne donne certes pas le mal de mer. Mais il n'arrive jamais à dépasser le tic de mise en scène "mode". Et quand la caméra se pose, le film est correctement cadré sans être mis en scène de façon renversante. Tant qu'on y est, la scène d'ouverture du film se débrouille pour gâcher une bonne idée du scénario. Présenter la réputation du "héros" par la voix off afin de souligner sa "légende" était une bonne idée. A condition de ne pas la saboter en filmant la scène d'action comme le font trop de blockbusters coréens: en utilisant les effets spéciaux pour pallier l'absence de mise en scène digne de ce nom. Toujours au rayon "mode", le filmage des bagarres est souvent aussi brouillon qu'un My Wife is a gangster et le film comporte aussi deux ou trois accélérations très MTV. Le cinéma coréen a également fait pire rayon direction d'acteurs mais aucun d'entre eux ne fournit ici de prestation assez mémorable pour rendre attachants les personnages du film. Reste alors le croisement des genres du scénario. La partie romance n'y dépasse pas le ventre mou usuel du cinéma coréen dans le genre. En tant que teenage movie, le film manque du regard tendre que peuvent avoir sur l'adolescence les meilleurs représentants du genre. Quant à la partie comédie, elle fait parfois rire mais ne contient aucun élément humoristique un minimum mémorable. Mis à part peut être le départ du héros au son d'un score western spaghetti... L'aspect nostalgie des eighties du film se résume lui à du déjà vu dans d'autres films en plus drôle et/ou plus émouvant: une course au son d'un score de dessin animé pour enfants déjà vue dans Champion, le matage d'un porno entre potes déjà vu dans Friend. Au final, sans être catastrophique, Conduct Zero aura gâché un potentiel intéréssant. Et il confirme qu'entre mélange des genres typiquement asiatique et compilation opportuniste et désordonnée d'effets "mode" pour faire oublier le manque de personnalité la frontière est parfois mince dans le cinéma coréen actuel.