L'affaire du trou
Sept ans après le fracassant succès de leur "Sundel Bolong" (et des très, très, très nombreuses copies inférieures plus tard), le réalisateur Sisworo Gautama Putra et l'actrice principale de bon nombre de ses films, la super vedette Suzzanna décident de dépoussiérer l'histoire pour en donner une vision à la fois familière et inédite.
Ca démarre donc très fort avec un shaman, qui lance une incantation pour faire sortir le fantôme de Suzzanna de sa tombe et lui enfoncer un clou dans la tête - une pratique remise au goût du jour dans nombre de comédies horrifiques de ces eux dernières années. Il réussit ainsi à redonner vie humaine au fantôme de Suzzanna, qui s'en va refonder une famille extrêmement heureuse, puisqu'elle ne saura pas seulement donner un fils, mais également fortune et bonheur à son fidèle époux. Cette seconde partie est longuette, mais sert évidemment à la fois à Sisworo de dresser le portrait de la parfaite famille heureuse pour le faire d'autant mieux voler en éclats lors de la mouvementée dernière partie, mais aussi pour mélanger les genres pour attirer le plus gros public possible. Mi-mélo, mi-romance, la suite réserve même quelques parties réellement comiques, ainsi qu'une longue séquence musicale, au cours de laquelle un curieux chanteur de variété se sent littéralement pousser des ailes pour se transformer en "superman" et survoler la foule en délire - du moins dans son imagination...Une curieuse séquence, qui redonne un coup de fouet absolument nécessaire à un film, qui était prêt à s'enliser et - surtout - annonce un dernier quart d'heure magnifique, dans le pur style des productions d'exploitation de l'époque. Suzzanna, qui reprend donc son apparence de Sundel Bolong, incarne un fantôme extrêmement cruel et revanchard, mais qui touche en même temps, en raison de sa motivation de se venger de ses bourreaux. Le teint blafard, elle transforme le shaman en improbable crapaud géant et n'hésite pas à transpercer les corps de ses adversaires de bout en bout. Un must-see pour tous les fans des films d'exploitation indonésiens de la foisonnante période des années 1970s / 1980s.