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The Magic Crane

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 3.33/5

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17 critiques: 3.79/5



Xavier Chanoine 4 Spectacle une nouvelle fois total
Ordell Robbie 2.5 Bonne facture visuelle made in Workshop. Mais c'est trop inégal.
drélium 3.5
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Spectacle une nouvelle fois total

Bande annonce

C’est un Benny Chan inspiré et entouré d’une équipe de choc qui nous sert un wu xia hystérique à une époque où le genre connaissait son heure de gloire (The Blade, Swordsman 2, L’Auberge du dragon…), tandis que les films de kung-fu hyper stylisées (Fong Sai-Yuk, Il était une fois en Chine…) continuaient d’exploser le cinéma mondial par leurs audaces stylistiques spectaculaires. Ce n’est pas pour rien que les deux genres se croisent ici merveilleusement bien, une alchimie qui a pour principe de mélanger les genres folkloriques chinois avec une douce inventivité. Sans l’influence du Tsui Hark ici producteur et scénariste, The Magic Crane n’aurait sûrement pas le même parfum ni cette inventivité permanente en guise de moteur tournant à plein régime. Car il faut bien le dire, et surtout l’accepter, The Magic Crane est un défouloir convulsif et déstabilisant, bricolé jusqu’à l’os avec des effets de montage et de caméras sortis de l’esprit saugrenu du plus grand producteur du cinéma moderne hongkongais. Alors certes il y a un avant et un après Zu, mais la surprise est ici telle que Benny Chan –et surtout Tsui Hark- n’ont pas pour objectif de refaire du Zu. Ils reviennent ici aux sources même du film de sabres classique (affrontement entre deux clans, vrai côté aventurier) en y apportant un regard décalé et parfois très drôle –sans être moqueur- sur leur sujet. Comme si Benny Chan voulait rappeler que l’acteur hongkongais pouvait passer du navrant au sérieux en un claquement de doigts, en deux films trois mouvements.

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Et ce mélange des tons, The Magic Crane trouve sa dynamique en partie grâce à l’écriture survoltée de Tsui Hark, passant du genre comique parfois navrant (le vieil homme enchaîné dans une grotte) comme maîtrisé (la chorégraphie des baisers) à la grâce des plus belles romances (le personnage d’Anita Mui, sublime) sans oublier l’art du divertissement spectaculaire où les rencontres et duels trouvent chacun une identité propre. L’attaque des chauves-souris, les instruments de musique en guise d’armes de mort, la tentatrice incroyablement érotique jouée par Jay Lau, les sages apparentés à des divinités, l’utilisation inégale mais originale de la cigogne ou les déchainements de puissance font de The Magic Crane un divertissement assez orgastique aboutissant à un "combat de sons" final plutôt original. Et si on ne croit absolument pas au guerrier Tony Leung Chiu-Wai (plus convaincant dans Les Cendres du temps de Wong Kar-Wai), son interprétation entre naïveté enfantine et guerrier courage lui valent bien de l’empathie. Pas la peine de s’étendre des heures si Anita Mui, comme d’habitude fabuleuse lorsqu’elle est bien dirigée, à l'image des excellents personnages féminins du film. A cette époque, Tsui Hark était au sommet et Benny Chan venait de tourner son premier vrai film spectaculaire, comme il pouvait en pleuvoir des tonnes à condition d’avoir un minimum de choses à raconter, même les plus aberrantes et improbables qui soient. The Magic Crane en est l’exemple.



28 mars 2010
par Xavier Chanoine


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