You'd better think 
Ce fut une bonne poilade trash à la Hyper tension pour ma part, dotée d'une pincée de réflexion bienvenue sur l'intelligence donc la bêtise. Comme la miss Scarlett, c'est bien gaulé - Luc Besson  sait mieux que personne filmer un scénario "à la Besson" - et je lui  sais gré de remettre le format 1h20 à la mode à l'heure des 3h  démultipliées partout. 
Les films de 80mn, on connait. Il démultiplie, lui, les séances. To, Misumi et d'autres réalisateurs ont su glorifier ce segment de temps imposé. Comme, au hasard, Oshii et son Ghost in The Shell, qui partage avec Lucy  des scènes d'action notables, des tunnels de monologues porteurs d'une  pensée et un certain sens de l'anticipation. Toute proportion gardée,  certes, mais quand même. 
Ridicule ? Pas à mon sens. Et pas  si cynique qu'on a bien voulu le dire. On a une vraie réflexion sur  l'abêtissement et même un conseil tout sauf prétentieux prodigué in  fine. Un peu maladroitement et naïvement (la clef usb, bon...) mais  indubitablement. Du genre : "ça nous arrive à tous d'être un peu con  mais ressaisis-toi, vieux". 
J'aime bien.    
J'avais esquivé la  séance ciné parce que la BA me montrait une resucée de Lilou Multipass  que j'appréhendais. A raison - Léon et Nikita sont aussi pas mal recyclés - et à tort : le postulat n'est plus celui d'une BD d'ado comme dans le 5ème Elément.  Il devient celui d'un adulte, qui se sert de ce vecteur connu pour  ouvrir des portes. Il faut bien un point de départ. Comme Lucy développe  ses sens, son intellect, Luc Besson développe son univers. Il part de  ses acquis, son imaginaire déjà entériné, pour raconter autre chose. A  sa façon, c'est un auteur. Il a ses obsessions et sa patte formelle.  
Il est amusant, aussi, en voyant des coréens dans ce cadre-là, celui de Besson, de confirmer que Kim Jee-won - A Bittersweet Life - doit beaucoup à son style. C'en est flagrant dès que le phénoménal Choi Min-sik entre dans le champs.