Ah, AH Ah ! Je me gausse.
Polar mélodramatique ultra mou du genou et surtout un scénario cul cul fais dodo. Reste la première et la dernière scène sympas surtout la première poursuite. Au milieu, une pauvre histoire de Lau Ching Wan qui perd les sens de l'odorat et du goût en voulant trop bien faire son métier de flic intègre, flic vulnérable sur qui il faudrait pleurer, pas du tout mon rayon. Coincé entre la mauvaise romance, l'action assez bonne mais bien trop timide, et surtout une sensiblerie qui véhicule deux grosses tonnes de passages mielleux où tout est couru d'avance, Loving you, ç'est du flan et pas du Yabon.
Décidément, à part "the mission", Johnnie To ne me convainc guère... :p
A Style is Born
Le grand mérite de Loving You, c’est déjà de prouver que Johnnie To a bien été l’instigateur de la Milkyway’s touch et non un businessman avisé qui sut récupérer les idées de ses talentueux protégés (Wai Kai Fai, Patrick Yau). Parce que l’on trouve déjà ici, outre son futur acteur emblématique Lau Ching Wan, la belle photographie bleutée qui sera la future signature visuelle de ses polars culte.
Et surtout on y voit déjà un désir d’imposer une certaine expérimentation visuelle dans le cadre du polar : meme s’ils ne sont là que pour poser le sujet, les mouvements de caméra qui quadrillent Hong Kong avec ampleur au début du film annoncent les travellings amples d’un the Mission et d’un A Hero Never Dies. Zooms brusques, caméras portées, cadrages penchés et vues de dessus propulsent le spectateur au cœur d’une action dont les moindres détails sont saisis avec une obstination qui n’est pas sans évoquer celle d’un Lau Ching Wan qui n'accepte à aucun moment de s'avouer vaincu. Et justement, bien loin des figures mythifiées qui ont dominé le polar hongkongais dans la décennie le précédant, son personnage dans le film est celui d’un policier pourri au bout du rouleau (la scène où il s’endort à l’arret devant un feu rouge) et incapable de bien savoir arbitrer entre sa vie de couple et sa vie professionnelle. Et un peu comme le sujet de the Mission est tout entier une mission à accomplir, celui de Loving You, c’est la capacité d’un couple à sortir renforcé d’une situation de crise. Ce sont d’ailleurs les scènes intimistes qui donnent au film ses plus beaux moments : la scène du début où Carman Lee annonce au restaurant à Lau Ching Wan qu’elle veut le quitter parce qu’elle est enceinte d’un autre et ne parvient pas à retirer du doigt son alliance ou encore la superbe scène où on le voit la suivre de loin dans les rues de Hong Kong pour l’épier et voir à quoi ressemble son « futur » compagnon au son d’une reprise de To Love Somebody des Bee Gees.
Et la scène du diner du couple dans leur appartement qui suivra saisit bien ce moment où l’on essaie de tout faire pour reconstruire quelque chose mais où les antagonismes finissent par l’emporter. A cet égard, l’idée de faire perdre puis progressivement retrouver à Lau Ching Wan suite à sa blessure par balle ses sensations de gout et d’odorat accompagne le mouvement de reconquete d’un espace intime qu’il avait délaissé. Mais alors que chez Woo (A Toute Epreuve) ou Mac Tiernan (Die Hard) c’est dans l’action qu’un couple se reconstruit, ici l’action n’est que le moment où s’achève une reconstitution déjà commencée au quotidien et hors de la sphère professionnelle (le film s’achève d’ailleurs de façon intimiste). Certes, tous les thèmes mentionnés ici pourraient sombrer dans la mièvrerie de téléfilm mais le tandem Lau Ching Wan/Carman Lee permet au film de s’en tirer avec les honneurs. Au rayon des défauts, on peut néanmoins déplorer que l’inventivité visuelle du film aboutisse parfois à nuire à la visibilité de certaines scènes de bagarres.
Surtout, le film n’a ni la liberté narrative d’un the Mission ni le scénario digne d’un Usual Suspects d’un the Longest Nite, ce qui l’empeche d’etre au niveau des meilleurs polars Milkyway. Mais il montre un ancien second couteau du cinéma hongkongais en train de se trouver et de trouver son style. Le reste appartient à la bonne partie de l’histoire récente du polar made in HK.
Un magnifique polar où l'action reste en retrait et le couple Carman Lee - Lau Ching Wan livre un belle performance
Excellentissime ! Johnnie To
prouve une fois de plus que si ce n'est pas un grand cinéaste au sens
d'un Tsui Hark ou d'un John
Woo, ses films sont toujours d'une excellente qualité pour ce que
j'en ai vu. Celui-ci est même dans le dessus du panier. L'action est
moins présente que dans ses autres films (comme Lifeline
ou Heroic Trio), mais le scénario est bien mieux
écrit et beaucoup plus intéressant.
Pour une fois, c'est le couple qui prime et non pas les boires et déboires
du policier globablement, comme c'est souvent le cas. Ici l'action est secondaire,
et c'est le couple Lau Ching-Wan
(excellent, au risque de me répéter) Carman
Lee (elle, elle est trop craquante pour que j'ai un avis objectif sur
sa performance, mais elle est vraiment bien pour ce genre de rôle...
Je suis amoureux je crois...) qui est au centre du récit. J'ai rarement
vu Ching-Wan interpréter un pourri pareil, sauf peut-être dans
The Victim ou The Longest Nite,
mais le rôle est quand même assez différent. Ici il est
parfaitement abject au début du film, son comportement avec sa femme
rendrait n'importe quelle personne sensée malade... La scène
du restaurant est le point d'orgue de la bassesse humaine, et on essaye désespérement
de comprendre pourquoi sa femme tente de rester avec lui.
La deuxième partie du film voit Lau évoluer et se rendre compte
de qui il a été. Cependant, même s'il change, les gens
autour de lui ont un peu de mal à accepter ce changement aussi vite,
surtout sa femme. L'archarnement de l'autre pourri du film (et qui le restera)
à vouloir se venger lui aura en fait permis de se racheter aux yeux
de tout le monde et de lui-même. La balle qu'il prend dans la tête
est en fait la mort de son ancienne personnalité et un retour à
ce qu'il aurait du être depuis le début. L'archarnement de Carman
Lee à vouloir l'aimer aura été lui aussi un détonnateur
dans cette épreuve. Ce virement de situation fournit toute sa richesse
au film, et en fait un film très simple sur l'amour que l'on peut porter
à quelqu'un.
Autres qualités du film, les scènes d'action, assez brèves,
sont bien faites et suffisamment prenantes. La musique joue un rôle
important lors de certaines scènes, et reste de bonne qualité
globalement. Enfin, une des grandes qualités de ce scénario
est de ne pas faire changer la situation entre Carman et Ching-Wan trop vite.
Pas de grandes embrassades 'J'étais un nul, je t'aime maintenant'
'Oh oui mon mari retrouvé !'. Les scènes sont beaucoup
plus fines que cela et fonctionnent aussi bien sinon mieux que les classiques
embardés émotionnelles.
Donc oui pour le scénario, la réalisation, Lau Ching-Wan en
pourri qui ouvre les yeux, Carman Lee en femme qui s'accroche et le titre
du film, simple et très joli. Non pour les gros sous-titres en anglais
lors des deux chansons, surtout qu'elles sont déjà en anglais...
J'aurais préféré deux chansons en cantonais, mais bon...
Ce n'est pas bien grave. Donc à voir assurément, excellent mélange
de polar et de drame.
Un mélo-polar par Johnnie To!
Pas hyper friand du genre personnellement, celui-ci se laisse assez bien regarder. Sorti en 1996 donc, on peux ressentir la patte de Johnnie To dans la réalisation, avec un filmage qui commence à forger son style. Les quelques scènes d'action sont inventives (et bien foutues) mais le film se concentre vraiment sur le couple Lau Ching Wan (très bon comme souvent) / Carmen Lee (trèèès belle actrice que l'on retrouvera
dans plusieurs productions Milkyway). Les compositions de Chung Chi Wing sont par contre vraiment cheaps et peu originales, empêchant un peu l'implication du spectateur, compositeur qui pourtant fera des merveilles plus tard sur
The Mission ou
PTU. A noter quand même que Johnnie To utilise des chansons (chantées en anglais) à de multiples reprises, une petite bouffée d'air frais mais vraiment rien d'extraordinaire. Enfin, j'ai trouvé que le tout ressemblait beaucoup au style de Ringo Lam: le côté mélo, les scènes de couple, la violence sèche du film... bref, un film à découvrir dans la riche filmo variée de Johnnie To.
06 décembre 2009
par
Hotsu
Encore un bon film de Johnny TO porté par LAU ching wan qui pourtant ne fonctionne pas complètement, ceci étant dû à une cassure de rythme pas loin d'être fatale. De plus la réalisation est toujours au dessus du lot mais cette fois la photo bien que correcte n'apporte pas autant que sur d'autres métrages (THE MISSION, THE LONGEST NIGHT....)
Excellent Mélodrame
Enorme prestation de Lau Ching Wan, réalisation sobre et basée sur les personnages avant tout. Un superbe polar très fréquentable.
UN BON FILM MAIS PAS LE MEILLEUR
Encore une collaboration Entre Johnnie TO et Lau Ching Wan et toujours le même résultat: Un bon film qui se laisse regarder mais pas forcement le meilleur de nos deux compères mais qui veut tout de même le détour
Touchant
Oui réellement ému par ce mélo hautement symbolique et particulièrement bien interprété. Cheminement ponctué d'à coups vers l'amour et la rédemption d'un homme, To joue la carte humaniste, des faits quotidiens, des non dits qui font tout pour nous offrir une belle histoire, dans un climat faussement noir. A tous ceux qui ne jurent que par les gunfights, l'action brute, passez votre chemin.
Le polar existentiel dans toute sa splendeur.
Un très bon polar avec mélodrame existenciel et romance. Lau Ching Wan y incarne un flic impitoyable, une sorte Bad Lieutenant torturé qu'une balle en pleine tête va remettre sur le droit chemin.
Johnny To/Lau Ching-wan : une vieille histoire.
"Loving you" marque le début de la collaboration entre Johnny To et Lau Ching-wan. Aujourd'hui on ne les compte vraiment plus.
Dés la première scène, on en a plein les mirettes. Le film se calme ensuite rapidement mais je vous rassure pour laisser place à une belle histoire d'amour entre Lau Ching-wan et Carman Lee. Le tout est agrémenté de jolies chansons anglaises qui rendent les personnages encore plus attachants. Pas besoin de bla-bla inutile, quand on voit Lau Ching-wan malade suivre Carman Lee dans les rues, il y a de l'émotion qui se dégage. Les images sont donc fortes et la musique les accompagne agréablement. Enfin, le final est à la hauteur de la scène d'ouverture. Il rassemble tout ce que le cinéma hongkongais peut offrir de meilleur.
A voir et revoir.