Les arnacoeurs
"Lover's Tears" ne serait qu'un mélo parmi tant d'autres avec un couple de jeunes amants, qui n'arrivent à se mettre publiquement ensemble, s'il n'y avait pas deux éléments de taille, qui font toute la différence:
Le premier, c'est la présence de Suzzanna dans le rôle-titre de "Natalia". Jeune, belle, elle irradie tout le charisme des plus grandes vedettes de l'Histoire du Cinéma Mondial et fait que l'on pardonne toute la mièvrerie du scénario et minauderies de ces partenaires à l'écran nettement moins inspirés.
Le second élément, c'est que ce film est l'adaptation du komiks de l'un des auteurs de BD les plus célèbres de tous les temps, T(hiar) S(antoso) Ganes. Tout simplement surnommé l'un des "Trois Dieux des komiks indonésiens (avec Mintaraga Janvier et Teguh Santosa), il est notamment l'auteur de "Si Buta Dari Goa Hantu" aka "The Blind Swordsman from the ghost cave", qui n'a pas seulement lancé l'incroyable engouement pour les komiks à la fin des années 1960s, mais également celui pour les arts martiaux dès 1970.
"Lover's Tears" est donc sa contribution toute personnelle au genre ultra populaire du "mélo d'amour" et même si l'on retrouve tous les ingrédients types de l'histoire d'amour contrit, cette intrigue se distingue (grâce également à la réalisation inspirée de Lilik Sudjio) par son réalisme – sauf peut-être l'ultime (obligatoire) coup de théâtre final.
Il n'empêche que cela fait du bien de voir à la fois Suzzanna, autant que TH Ganes hors de leurs sentiers ultra rabattus de "scream queen" et de "père des arts martiaux".