Sugar Daddy
Alors que je ne m'attendais à plus grand-chose de l'excellent réalisateur de la comédie indé "Banyu Biru", qui a ensuite enchaîné avec une flopée de titres aussi médiocres que "My name is Dick", voici venir l'incroyable "Lovely Man" tourné avec deux francs six sous sur une thématique extrêmement brûlante dans un pays comme l'Indonésie. C'est un film foncièrement indépendant, tourné à l'arrache en DV et qui fait un peu moins de 75 minutes. Une rencontre, avant tout, celle de la pratiquante musulmane Cayaha, en manque de re-père et qui va tomber sur un travesti faisant des passes sur un pont. Un postulat assez incroyable, qui débouche pourtant sur un tête-à-tête tout en sensibilité, surtout si vous êtes le propre parent d'un enfant (père de famille d'une fille, de préférence). Ce n'est pas un chef-d'œuvre, loin de là, juste une rencontre assez magique, entre deux acteurs formidables, une parenthèse enchantée dans le fil de vies foncièrement opposées, un miracle cinématographique dans une industrie formatée…bref, un film à voir, digérer et être repensé, voire revu de temps à autre. Un film nécessaire.