Un film représentatif d'une époque.
Premier film de Riley Yip, Love is not a Game bu a Joke avait tous les ingrédients nécessaires pour être un mélo larmoyant de plus dans la production Hongkongaise qui, on le sait, est très friand de ce genre de films assez difficile à digérer. Mais plutôt que de se laisser happer par la facilité pour plaire à un public local gavé de divertissements simplistes, Riley Yip parvient à garder le côté "mielleux" du film tout en le mêlant à un portrait de jeunes Hong Kongais bien plus intéressant.
Love is not a game but a Joke part d'un scénario assez simple (trois jeunes garçons partis à la recherche de l'amour idéal) qui permet à son réalisateur de partir sur trois romances différentes et ainsi de dresser un portrait relativement original de ses personnages. La romance devient d'autant plus intéressante qu'elle se déroule en fond de rétrocession, contexte qui agit beaucoup sur l'atmosphère du film, le rendant légèrement mélancolique et nostalgique. Il faut par ailleurs noter que Riley Yip a un talent indéniable sur les dialogues, ce qui crédibilise grandement le récit.
L'humour est aussi quasi omniprésente, très loin du comique gras style Wong Jing, le film multiplie les petites scènes drolatiques avec suffisamment de rythme qu'ils nuisent en rien sur l'aspect dramatique de l'histoire, en effet Love is not a game but a joke est un film sur le poids de la solitude et les moyens pour s'en défaire. Ajoutez à cela une poignée de jeunes acteurs qui jouent pleinement leurs rôles et vous obtenez un film plutôt convaincant dans l'ensemble.
A partir de peu de choses, Riley Yip parvient à dégager son film du lot en ayant une vision plus pointue et sûrement plus intéressée sur ses personnages que la plupart des autres réalisateurs spécialisés dans le film « niais ». Un premier film brouillon mais réussi qui lui donnera l'occasion, deux ans après, de réaliser son film le plus mature à ce jour : Metade Fumaca.