Legendary assassins
Le fantastique est l'un des genres favoris du cinéma thaïlandais et ce depuis ses débuts dans les années 1950 jusque durant les années 1990, lorsque la production locale atteignait un bas historique avec seulement une poignée de films tournés chaque année. Le film à sketches ("Three – Histoires de l'au-delà", "4bia")) est un autre genre largement diffusé dans toutes les contrées asiatiques. "Lhorn" appartient à cette catégorie de films.
L'idée d'adapter des légendes des quatre coins du pays du sourire n'est pas mauvais en soi, même si en racontant les histoires de Pop ou du "Banana Tree Ghost", les scénaristes ne pouvaient surprendre plus guère que les plus néophytes en la matière, ces légendes ayant déjà été ultra-visitées tout au long de l'Histoire du cinéma thaï.
Les différents segments sont réalisés par trois metteurs en scène différents, dont PAIREEPINAS Siwawuth, PHOPAIROJ Arphichard (réalisateur vétéran de la fin des années 1970, dont "Wai Tak Plaew" et "Phoo Ying Mue Song") et NAKPHOO Boonsong (coach d'acteurs sur "Bang Rajan" et "Siam Renaissance" et réalisateur de la comédie populaire fatiguée "Crazy Cops 191/ ½") – si aucun n'aura jamais révolutionné l'Historie du cinéma thaï mondial et plus donné grandes nouvelles après la réalisation de ce métrage, cela ne semble pas bien étonnant: aucun sketch ne convainc vraiment – au mieux (le second sketch sur le "Banana Tree Ghost") fait-il tout juste bailler.
Le premier segment (deux enfants se rendent compte, que leur mère et possédée par l'esprit de "Pop", qui mange entrailles et viande en décomposition la nuit venue) est un ratage sur toute la ligne, tant il ne se passe absolument RIEN et n'inspire qu'ennui et désintérêt. Aucun suspense, aucune horreur, il ne se passe rien – sauf des longues minutes.
Le second a au moins pour mérite de proposer un éclairage parfois intéressant et d'inclure deux ou trois scènes érotiques "gentillettes"; quant à s'intéresser à cette légende, mieux vaut jeter un coup d'œil à l'adaptation khmère ultra-fauchée "Banana Tree Ghost" de HENG Tola.
Enfin, comme si les faiseurs s'étaient rendus compte du peu de temps, qu'il leur restait après avoir lamentablement fait trainer en longueur les deux premiers segments, ils accélèrent le rythme jusqu'à totalement torcher la dernière histoire, qui rejoint en fait l'action se passant au présent (des ados investissent une bâtisse isolée dans laquelle ils lisent les légendes). L'intrigue inclut un sombre viol, particulièrement graveleux et tourné avec beaucoup de complaisance, qui provoque le courroux de la pauvre victime. Tout le monde (ou presque) meurt et on envoie le générique de fin pour se targuer d'avoir réalisé un film.
Bref, un film ciné, qui ressemble à s'y méprendre à l'une de ces nombreuses productions direct-to-video "Right Beyond" à s'être fait au début des années 2000 avec un budget pourtant largement plus confortable. Du rien, étiré sur 90 longues minutes.