Xavier Chanoine | 2.5 | Film musical mineur mais pas désagréable |
Le film s'oriente d'ailleurs principalement autour de ce thème, le spectateur suit le parcours difficile de Shuichi vers la reconnaissance de la scène musicale pour ses talents de batteur hors paires. Inoue articule son récit autour des inénarrables jalousies, thématiques ô combien torchées du fait de rebondissements à la volée, c'est aussi ce que recherche le public. On ne lui en voudra donc pas pour son manque de prises de risque, son absence de vrai projet de mise en scène, cette génération de réalisateurs audacieux ne tardera pas à arriver. Toujours est-il que si le filmage manque de folie, il reste parfaitement honorable, les principales séquences musicales étant pêchues et colorées, bien aidées par un montage nerveux et ces nombreux articles de journaux parsemant l'écran. Et qui dit film populaire dit aussi une pincée de romantisme et d'amour presque impossible, rien de mieux pour satisfaire la ménagère de moins de cinquante ans et la jeunesse en recherche d'émotion cool. Finalement, si il ne révolutionnera pas le genre, L'homme de la tempête centralise toute l'abnégation d'une jeunesse talentueuse freinée par la "mafia" locale, mafia du showbiz, la peur des parents à la fois heureux d'un tel succès professionnel mais désolés de savoir leur petit dans les mains du showbiz (la mère de Shuichi ira jusqu'à le renier). A cette époque, la folie de Broadway avait presque envahit les coins chics du Japon, les premiers plans du film mettant l'accent sur les enseignes lumineuses ne fait que trop le confirmer.