Ordell Robbie | 3 | WATARI et le bon formalisme compensent la mièvrerie. |
Ghost Dog | 3.5 | Au-dessus de la moyenne |
drélium | 3.75 | Yakusa blues : très maîtrisé, très beau, Tetsuya Watari y est suprême. |
Dans la pléthore de yakuza-eiga des sixties et seventies, Le Vaurien s’extirpe de la moyenne grâce notamment à son acteur phare, l’excellent Watari Testuya, incarnant un mauvais garçon ayant un sens des valeurs particulier, un individualiste dans une société de groupe comme l’illustre ce magnifique plan où il remonte à contresens un trottoir noir de monde. Si les duels au couteau sont – sans surprise - nombreux et sanglants, ce film vaut surtout pour ses ressorts dramatiques basés sur l’amitié et sur l’amour : ainsi, on est surpris d’assister à des scènes intenses où un futur bienheureux est à portée de main tandis qu’un passé criminel rattrape inexorablement le candidat au départ, comme ce quai de gare qui fait étrangement penser à L’Impasse. Musique jazzie ou « léonisante » évoquant le western spagetthi, Le Vaurien est aussi un mélange des genres qui ose par exemple clouer son héros au lit pendant un bon quart d’heure ou offrir une ultime scène de vengeance sans aucun bruitage. Premier épisode d’une longue série, il mérite assurément le détour.