Venue tardive
Avis Express
Dans le fond, il est dangereux de s'attaquer au cinéma des années 30 de Mizoguchi si l'on connaît déjà plus ou moins les grandes lignes de sa filmographie à venir, et
Les Coquelicots fait parti de ces films qui n'ont pas grand chose à se reprocher sur le plan formel et thématique mais qui pêchent par la simple idée du fait que son auteur fera mille fois mieux plus tard. L'histoire, sans être d'une grande vitalité, évoque la thématique du mariage forcé pour le bien être des parents, une constante mille fois vu chez les grands auteurs du cinéma japonais classique (Ozu, Mizoguchi, Naruse) et le "couple" Sayako/Ono (le dernier étant conseillé par le père de Sayako) est une belle représentation de ce que l'on a vu et verra par la suite sans doute avec plus d'éclat et de spontanéité dans l'exécution, en effet le film de Mizoguchi souffre d'un classicisme formel qui tend à l'obsession, une obsession plastique qui se retrouve dans "l'académisme" des cadres. Propre mais scolaire, la réalisation pêche par une tendance aux plans volontairement mous, réfléchis mais en proie au doute à l'image des protagonistes. Terne et sans la grâce des grands Mizoguchi,
Les Coquelicots aura du mal à conquérir son public car il arrive tout simplement trop tard.